Comme un fauve en cage
C’est reparti pour la journée de contrôles : marqueurs, mammo, écho et tout le tralala.
16 ans que ça dure… Je devrais m’habituer me direz-vous ? Et ben non, on ne s’habitue jamais à
- La trop longue semaine qui précède le jour J alors que vous avez déjà attendu la dernière minute pour prendre les rendez-vous et que de toutes façons vous ne pouvez pas reculer
- Les potes qui, bien intentionnés, vous disent : « mais y’a pas de raison, ça va aller »
- Le fameux jour J, la technicienne du laboratoire qui farfouille des heures dans une veine moribonde alors que vous avez pris le soin de prévenir à l’arrivée que vous êtes difficile à piquer.
- Lui répondre que non on ne pique pas du côté droit même si de ce coté là les veines sont superbes
- La douleur quand finalement, après qu’elle ait jeté l’éponge et passé la main à une collègue plus douée, l’aiguille s’enfonce dans la minuscule veine rescapée des nombreuses chimios.
- Le sang qui coule gouttes à gouttes dans la pipette pendant de longues minutes car la veine ne donne pas.
- L’aiguille qui continue à faire mal
- L’arrivée chez le radiologue où vous dites pour la nième fois que oui le cancérologue veut un cliché du sein reconstruit car oui il reste de la glande mammaire et que oui il y a des risques minimes de récidive de ce côté aussi.
- L’attente torse nue dans un cagibi sans fenêtre pendant de trop longues minutes
- Le regard vide de la technicienne qui assène les mêmes mots toutes les 10 minutes et vous explique sur un ton monocorde comment vous devez vous placer
- Cette technicienne qui vous malmène parce que non décidément vous n’arrivez toujours pas à vous placer comme il faut.
- Le froid des parois de l’appareil qui se referme sans douceur sur vos seins
- Retenir sa respiration pendant qu’elle prend le cliché alors que de toutes façons cela fait une semaine que vous êtes en apnée.
- Se rhabiller en croisant doigts de mains et de pieds (pas facile d’ailleurs)
- L’attente du radiologue avant l’écho (toujours des plombes à se demander ce qu’ils font entre deux patientes)
- Chercher le regard du radiologue, ses mouvements, ses froncements de sourcils quand il regarde le cliché afin d’essayer de capter dans ces gestes ce qu’il en est.
- Le liquide froid et poisseux de l’écho
- Les blagues débiles que j’essaie de faire pour me déstresser
- Le retour dans la salle d’attente avec les mains et tout le reste qui tremblent
- Le « Madame Cerisey » que lance le médecin pour vous donner les résultats
- Le pseudo soulagement car il faut encore attendre les résultats des marqueurs
- L’ouverture fébrile de l’enveloppe
- L’angoisse devant ces foutus marqueurs qui fluctuent trop à mon gout (oui je sais les marqueurs ne sont pas significatifs mais bon ….)
- L’attente encore du rendez-vous chez l’oncologue
Et puis depuis 14 ans le ouf de soulagement quand j’obtiens mon passeport pour l’année. Oui je devrais m’habituer, mais on ne s’habitue jamais à l’angoisse, la peur viscérale de ces contrôles auxquels on n’échappe pas et ce …. à vie.
Et puis cette année, c’est un peu particulier car les mauvaises nouvelles fusent depuis quelques semaines. Nouvelles de rechutes, de traitements qui cessent de fonctionner, de retour à la case chimio, d’accompagnement en soins palliatifs. Des femmes plus ou moins proches, amies ou pas qui m’annoncent la réalité de ce cancer qui sournoisement attend, tapi, avant de resurgir brutalement sans prévenir et pourrie des vies et les brise parfois.
Ce cancer du sein qui se soigne si bien. Ce cancer que l’on célèbre en octobre comme on fêterait un trophée. Ce cancer que l’on pare de rose bonbon à tout va. Ce cancer dont les journalistes s’emparent juste pour un mois en nous ressassant les mêmes infos rose toujours très rose. Ce mois où l’on ne parle que des survivantes, celles qui ont gagné contre cet ennemi invisible. Ce mois pendant lequel personne ne parle des femmes qui rechutent alors qu’elles ont elles aussi tout fait pour guérir. Ces femmes qui se battent contre cette maladie que l’on dit chronique aujourd’hui, avec la vraie peur au ventre. Celle qui paralyse, celle qui liquéfie, celle qui est tellement indicible que justement personne n’en parle. Parce qu’en parler ce serait accepter que le cancer du sein tue encore 11 000 femmes par an. 11 000 femmes chaque année, fauchées en plein parcours, pour rien, comme ça, sans raison. Ces femmes que l’on refuse de voir, d’écouter, de comprendre. Parce que ça ferait désordre au 20 heures pendant le diner familial de parler de la mort. On préfère parler de longue et douloureuse maladie. Comme ça les gens peuvent continuer à diner tranquille : le cancer ça peut arriver à tout le monde tandis qu’une longue et douloureuse maladie ça n’arrive qu’aux autres.
Alors oui, moi aussi j’ai peur aujourd’hui, une peur irrationnelle, incontrôlable, ingérable. Oui je vis cancer, je travaille cancer, je parle cancer tous les jours. J’arrive, je ne sais pas comment, à mettre une certaine distance entre cette maladie et moi …. la plupart du temps. Sauf avant mes contrôles. Là je perds pieds, je ne maitrise plus, je n’ai plus de recul.
Je tourne comme un fauve en cage, travaille, tourne encore, lis mes mails, relis car je n’ai rien compris, réponds mécaniquement. Et puis j’écris sur le blog parce que cela fait du bien. Parce que je sais que beaucoup d’entre vous me comprennent, que vous aurez les mots, que je ne serai pas seule à attendre.
J’écris aussi parce que coucher des mots sur la toile fait du bien, apaise, tranquillise …. Mes maux prennent vie au rythme du clavier et j’arrive un petit peu à maitriser mon angoisse. J’écris aussi pour essayer de faire comprendre aux autres, ceux qui ne sont pas touchés à quel point, traverser un cancer est difficile, compliqué, douloureux.
C’est le sens de mon combat depuis l’ouverture de ce blog, et j’espère continuer encore longtemps.
Voilà, je vais retourner essayer de travailler un peu, diner sans faim, me coucher sans dormir, me lever à l’aube et faire ces sacrés examens.
En attendant je vous embrasse fort, vous qui me lisez, qui m’accompagnez depuis 6 ans maintenant. Merci d’être là.
Catherine
Depuis plusieurs années, j’ai opté pour la pommade emla, anesthésique local, pour la prise de sang. Un peu de stress en moins s’il faut changer de veine. Et la douleur en moins, ce qui n’est pas négligeable 😉 Quant au choix du côté où on peut piquer, les avis sont partagés dans le milieu médical. Perso, après une double mastectomie, je me rends compte que ce n’est pas si important 😊
Bon courage à toi !
Comme toujours les mots / maux sont juste. Le mois d’Octobre c’est d’abord mon mois d’anniversaire, le mois des contrôles et octobre rose. L’ambiance est souvent en choc thermique. Chaque douche est une occasion de plus de faire une palpation. Bref comme tu écris c’est irrationnel. Par contre j’en parle pas autour de moi pour éviter les réflexions à deux balles, je me protège. Merci beaucoup pour ton courage et ta ténacité. Il nous fait aussi agir pour nous.
Merci Catherine: tu as tout dit et tellement vrai! Avec toi pour tes contrôles avec tout plein de bonnes ondes
Bonjour Catherine;
Je crois que nous sommes toutes (nous, les survivantes) dans la même situation.
Moi j’en suis à 9 ans, et encore tous les ans à la date « anniversaire » de la mastectomie je me sens angoissée, c’est aussi la période des contrôles annuels.
Je crois que seules celles qui ont traversé ce K, peuvent partager nos peurs.
Merci à toi de le dire si bien.
Bien à toi.
Rina
Toujours aussi juste toujours les mots écrits dans lequels ont se reconnais.. c’est tellement vrai.
Et cette peur en effet c’est incontrôlable. C’est notre réalité.
Merci pour ses mots.
Merci de continuer d’ecrire ce blog, des mots qui correspondent vraiment à notre réalité et afin que de nouvelles « malades » puissent trouver des renseignements et du réconfort. Courage pour vos examens
Je vous souhaite bon courage et vous remercie pour cette sincérité si bien écrite..
Pour ma dernière mammo, le radio m’a oubliée dans la salle d’attente et plus j’attendais et plus je me disais que ca devait être grave; au point d’ avoir mis un certain temps pour aller voir la secrétaire et lui demander si on ne m.avait pas oubliée…c’est bête mais j’ai eu une telle « trouille » .
Pour moi c’était en 2007 et cela ne fait pas longtemps que je n’y pense pas tous les jours..je zappe dès qu’un journaliste parle d’octobre rose à la télé…je m’étonne des émissions où seules les personnes qui vivent « merveilleusement » bien leur cancer sont invitées , les autres sont elles priées de se taire ?
L’expression de longue maladie me met en colère.
Cordialement
eh oui, vous avez raison, cette « rengaine » annuelle, qui nous poursuit et nous poursuivra jusqu’au bout….car , comme moi, on l’a une fois, puis une deuxième fois, et au bout de 8ans une troisième fois….et la on se dit il faut chercher a comprendre et c’est pour cela que
je vous rejoins, ecrire est une véritable libération de tous ces maux….j’ai moi meme couché des mots pour mes maux…
ref « le sens des maux »
nathalie pioche
au plaisir de vous lire et de belles pensées positives pour nous toutes
Oui… Les mots justes… Octobre… mois « anniversaires »… jamais facile, même si, pour moi maintenant, les contrôles se font l’été… 6 ans, c’est tout petit… Rassurant de voir que nous ressentons les mêmes choses.
Quant à celles qui rechutent, qui en meurent, oui octobre rose est loin d’être rose… mais ce n’est pas « vendeur »…
Mon ❤ est avec elles !
Plein d'ondes positives pour ces contrôles.
Catherine
Merci Catherine de trouver les mots justes pour ce que nous ne savons pas toute exprimer mais que nous ressentons toutes !!!!! Bon courage et plein d’amicales pensées positives pour tes contrôles….
Comme je te comprends bien sûr car je vis les mêmes moments que toi .
Pour moi ça fait 13 ans … Hier j’ai passé l’IRM et je stressais depuis un moment … mis à part les résultats , il y a toute la préparation et l’examen par lui même qui n’est pas top !
Pour ma part on ne peux pas me piquer au bras ( curage axillaire des 2 cotés ) aussi on me pique sur le dessus du pied … et bien hier on m’a dit » pourquoi vous ne mettez pas de la crème ou patch anesthésiant ? » Tiens on ne me l’avais jamais proposé !!
Lundi mammo et échographie , je suis aussi en plein dedans . Par contre si tout va bien je ne vois l’oncologue qu’au printemps , il préfère . De cette façon , je vois 2 spécialistes dans l’année , plus ma gynéco .
IRM Ok et marqueurs OK pour moi .
je fais une IRM par an parce que je suis porteuse du gène BRCA2
Merci pour ce billet , tu sais si bien exprimer ce que nous vivons toutes . Tu as raison d’écrire ça décharge un peu quelques tensions que nous partageons avec toi .
Je t’envoie toutes mes ondes positives mais j’en garde un peu pour moi .
Je t’embrasse et passe tout de même un bon we .
Merci ! Merci de cette description qui le permet ce soir de me sentir « normale » face à cette épreuve des contrôles qui m’attend…Pour obtenir le précieux visa d’un an…
Bonsoir tt le monde.
Catherine je vous admire car même dans les mauvais moments vous avez les mots justes . Tous ces examens nous les vivons …et oui vivons et non supportons (pour moi en tt cas) car nous n’avons pas le choix mais aussi et surtout parce que nous sommes des guerrières . Je suis comme vous toutes mes amies aussi en « guerre » en « colère » contre « le mois rose » comme si les onze autres nous n’étions pas malades ….allez j’arrête…
Bonne nuit les filles et à demain pour de bonnes nouvelles. Je vous serre toutes très très fort.
Merci Catherine pour ce billet dans lequel je me retrouve. .. tu mets les bons mots sur nos maux…
Octobre rose.. et son lot de manifestations en tout genre….
La fn du mois verra revenir les contrôles et j’espère la fin de l’hormonothérapie ……
Autour de moi j’ entends ‘t’en fais pas c est fini maintenant. .. en plus tu as une mine superbe »….!
Comment expliquer « aux autres » cette angoisse qui nous gagne au fil des jours. …et que rien n’est jamais « terminé … que pas une semaine ne passe sans que nous n’apprenions le départ d »une compagne de galère. … que sourire et rire peut aussi cacher une souffrance….
Nous avons toutes tellement à dire ….. faut il seulement être écoutées et surtout comprises….
Je t’embrasse
Bonjour Catherine,
Bonjour à toutes,
Je ne vous connais pas mais je vous lis depuis un moment maintenant. Je n’ai jamais écrit avant… j’ai voulu le faire à plusieurs reprises…je le fais aujourd’hui…
1er cancer à 37 ans en 2008..et actuellement en plein contrôles pour une 5ème rechute en à peine 8 ans…
Merci, merci pour vos mots dans lesquels je me reconnais, nous nous reconnaissons, tellement. Vos 2 derniers articles sont criants de vérité.
Je voudrais les hurler autour de moi…mais il y a longtemps que je ne dis plus rien. Pourquoi faire ? J’ai appris depuis longtemps à qui je pouvais parler…on n’a pas besoin de savoir compter bien loin quant on a un cancer…
Et comme vous, je ne supporte plus cet octobre rose (j’essaie d’apprécier encore octobre…c’est quand même un mois rempli de belles couleurs…pas ce rose imposé !…et le mois de mon anniversaire aussi !!).
Je ne supporte plus cette « longue maladie » qui emporte tellement de personnes…mais dont on guérit si bien aujourd’hui !!! Je ne supporte plus les témoignages tellement enjoués des « survivantes » qui ont « gagné » la bataille…et les autres ?? Celles qui se battent encore et encore, de soi-disant rémissions en récidives ??Faisons-nous tellement peur que personne ne veut nous entendre ??? Et les autres ?? Celles qui ont « perdu » la bataille ?? N’ont – elles pas le droit à l’admiration pour ce combat qu’elles ont mené de toutes leurs forces en pensant qu’elles aussi s’en sortiraient ??
Je vous souhaite, à toutes, le meilleur pour la suite. Et à vous Catherine, de grandes pensées positives pour vos contrôles.
Beau texte Catherine…et tellement explicite! Cela fait 5 mois que j’ai rejoint les « malades du cancer du sein »… Je découvre l’angoisse, la peur, la colère, les larmes, l »espoir, l’irresistible envie de vivre et d’aimer (ben oui…quand on est bien portant…on bosse…on courre…on n’a pas le temps de vivre)… Chimio pas concluante sur les métastases hépatiques…et on vous fait comprendre que votre vie est en suspend…qu’on vous aidera à vivre le plus longtemps possible…que la chirurgie du sein n’est plus d’actualité car trop risquée… Et on ressort de chez l’oncologue sonnée…ivre d’incertitudes…avec une nouvelle chimio à la clé… Je m »étais toujours demandée comment je réagirais si j’étais atteinte d’un cancer… Bon soldat? Qui part au front avec courage et des « meme pas peur »… Ou fragile..avec le besoin de me réfugier en larmes dans les bras de mon conjoint, desespérée de ne plus avoir ma maman pour chercher un asile imparable… Oh combien je vous comprends Catherine… Je suis de tout coeur avec vous… Je vous souhaite le meilleur dans ce combat sournois ou l’attaquant fait preuve de perversité. Néanmoins…la force est là…bien présente malgré la peur. Les remparts se construisent peu à peu…grace à ceux que nous aimons… » Force et fierté » me dit toujours mon conjoint. Alors…oui…nous sommes des soldats… Je vous envoie mes pensées positives…
Je me permets de poster à nouveau ..
Avec le temps qui passe, Je me pose de plus en plus la question de la suite. J’ai eu un cancer triple négatif grade 3 qualifié de cancer pas de chance par mon oncologue…qualificatif un peu surprenant…
Je suis toujours suivie à l’IGR depuis 8 ans mais depuis 3 ans uniquement par le radiothérapeute…et j’aimerais continuer à l’être car j’ai confiance en eux et ca se passe bien…à ce jour mes analyses sont bonnes..
Je ne sais pas comment ça se passe pour les autres patientes…continuent elles à être suivie tous les ans par l’IGR et pendant combien de temps…voient elles un oncologue de l’igr tous les ans ? Ou au bout d’un certains temps ne sont elles suivies qu’à l’extérieur.
Merci et cordialement
Et encore bon courage à toutes et tous
Bonjour à toutes et merci à vous, Catherine, pour votre article, votre analyse, votre humour aussi parfois
Nous nous y retrouvons toutes certainement dans ces jours avant, dans cette peur qui nous envahit, nous empêche de penser. Et si demain c’était le début de « la fin » ?
Je viens de passer le bilan des dix-huit mois (avril 15-octobre 16). Dans la clinique où j’ai été opérée, le suivi post radiothérapie est découpé en période de 6 mois, un rdv avec le radiothérapeute et 6 mois après le rdv avec l’oncologue et on recommence…
Les protocoles sont bien ficelés, l’oncologue s’occupe du sein, point.
Une « pneumonie » carabinée en début d’année, sept kilos perdus dans le mois (je pense métastases ? ) : « vous devez voir cela avec votre médecin traitant », une augmentation du cholestérol ?: « votre médecin traitant », une toux rebelle « votre médecin »……
Cette fois c’est moi qui ai annoncé ma volonté d’arrêter l’Arimidex. « Juste six mois » pour souffler un peu, voir les effets sur la fatigue, sur les douleurs articulaires ?
Ai je introduit un coin de ciel bleu ou un petit nuage noir dans mon ciel déjà plombé ? je ne sais pas…mais
Primum vivere…
A très bientôt de vous lire ici…toutes 😉
Merci Catherine de nous debarbouiller un peu de tout ce rose bonbon qui essaie de nous engloutir chaque mois d’octobre.. 10 ans pour moi, et toujours le trouillometre à zéro chaque année, à chaque nouveau bobo « bizarre »… Non le cancer n’est pas une maladie rose ! On vit avec, plus ou moins bien selon les périodes, mais toujours dans un coin de notre tête… Bizzzouxx Catherine, et toutes les autres qui comprennent…
Bonjour, pour moi triple négatif grade 3 depuis 10 ans… Et cette année l’ontologie me dit de passer mon contrôle annuel avec mon gynécologue… Je ne sais trop quoi en penser mais j’avoue que je serais plus en confiance en continuant en onco…
@ Virginie. Je préférerais également continuer un minimum de suivi à l’IGR…je me sens plus en confiance…surtout que lorsque mon cancer a été diagnostiqué j’ai été » lâchée » par mon médecin de l’époque et depuis j’ai perdu confiance…de plus à part le qualificatif de « cancer pas de chance » ( comme si les autres étaient unes aubaine! ) j’ai eu très peu d’infos sur ce type de cancer .
Cordialement
Merci, Catherine, pour ce témoignage sincère – surtout quand on s’engage à encourager d’autres personnes. J’ai été atteinte d’un cancer du sein en 2012. J’ai écrit deux livres à ce sujet, des sortes de guides, et quand lors d’un examen de routine on a découvert une grosseur dans mon autre sein, j’ai fait exactement le contraire de ce que j’écris: paniquer, chercher la solution à l’extérieur, chercher à faire plein de trucs, à consommer ceci ou cela, … Je pense que la peur est indomptable. En ce qui me concerne, j’ai juste commencé à la caresser…
Chère Catherine,
Merci pour ce beau texte, dont chaque mot a vibré en moi.
Nicole
Il est superbe votre texte, sincère, spontané (ou en donnant l’impression), comme craché. Crachés les émotions, les ressentis. Craché le ras-le-bol même si d’aucuns diraient ce n’est « qu’un » contrôle, que ces « d’aucuns » prennent votre place. J’en suis au début, mais à mon 2ème cancer, donc une « survivante » (mot mode qu’on employait jamais autrefois, on disait en rémission ou guéri et c’était aussi bien) qui se re casse la figure 25 ans après, j’ai fait de belle choses entretemps, un bébé par exemple, mais aime mieux vous lire que le flot de mièvreries amené par Octobre Rose (même si tout n’est pas forcément à jeter dans cette foire, on trouve tout et n’importe quoi). Non le cancer n’a jamais été mièvre, ni rose, la bagarre contre lui non plus.
Etant dans une période de flou, après opération, ganglion sentinelle atteint avec rupture capsulaire. En attente de curage. Avec un peu trop tendance à cogiter : combien ils vont en trouver comme ça ? Et après ? Non ce n’est pas facile, à aucune étape. Mais on se battra, toutes, même si il y a des knock out, on se relève, on a droit à la tristesse, la peur, l’angoisse, le découragement, la fatigue morale et physique, etc. Oui on a DROIT. Comme vous écrivez, c’est très compliqué de vivre avec un cancer et surement pas tel qu’on vous le présente parfois avec Octobre Rose au public, qui leur donne une idée fausse et malsaine. Le jour où ils auront une proche, une collègue, etc.. atteintes ça ne les aidera pas à être clairvoyants et aidants. Mais dès qu’on peut, profitons de l’instant présent. J’aime à écrire dès qu’on peut car les diktats, justement c’est à éviter.
Chère Catherine,
Cette angoisse au ventre…tous les ans pour moi et depuis un an, tous les 3 mois pour mon compagnon.
Faire semblant devant les enfants et aussi devant moi même pour essayer de continuer à vivre, pas survivre…
Quels ont été vos résultats, chère Catherine ?
Je pense à vous
Anne
Bravo les filles et courage, on est dans le même bateau et on va sortir ensemble de cette galère! ☀ J’ai découvert par hasard en me mettant du déodorant (sans aluminium depuis des années….☺️) un relief suspect à mon sein…. la machine s’emballe… gynéco… mammographie.. IRM… ponctions…. bienvenue dans le club des cancéreux ! Qui…moi…. ? Mais je suis en pleine forme, aucune fatigue….. et 41 ans c’est jeune….?! 😳 J’ai donc été opérée un mois plus tard, en octobre 2016 d’une tumeur de 6 cm et reconstruite directement… si on m’avait dit qu’un jour je serais siliconée…😝 Ganglion sentinelle propre… bonne nouvelle ! Pas de chimio… bonne nouvelle ! Je suis sous tamoxifène depuis 2 mois sans trop d’effets secondaires me semble-t-il.. et je suis en rayonnement jusqu’au 8 février… tout va bien pour l’instant… on avance step by step et tout ira bien… 😊 Suite du feuilleton au prochain épisode…!
Je vous embrasse toutes….😊
Oups merci Catherine d’enlever mon nom de famille dans mon dernier commentaire…
😘
Une toute belle journée à toi ! ☀
Merci beaucoup les filles !
Je découvre votre texte avec bcp de retard. Je vous remercie de tout cœur pour avoir pris le temps de rendre par des mots si justes tout notre ressentie. Dans mon cas je suis tjrs dan l’œil du…..traitement et mais qui dure depuis 2 ans maintenant et c’est encore pire car il y a des métastases.
Bonjour Catherine,
Je viens de découvrir ton blog ça va faire 6 mois que j’ai eu une mastectomie du sein droit et là je vais passer un contrôle cette semaine (IRM) car il subsistait toujours un léger doute pour le sein gauche. Je suis comme ce fauve en cage que tu décris je tourne en rond, j’ai du mal à trouver le sommeil, j’imagine pleins de choses et je suis impatiente d’arriver au jour J! J’appréhende cet examen et je me demande si cet état dans lequel je me trouve maintenant est le premier d’une série qui m’attend pour les années à venir. J’ai décidé de lire des blogs pour voir si qq’un qqpart partage mes craintes, mes pensées,… j’ai 41 ans et personne autour de moi n’a eu de cancer… mon oncle il y a 7 ans est mort d’un cancer des poumons, … il n’est plus là pour partager mes angoisses…et je me rends compte que ce ne devait pas être évident pour lui à l’époque… vivre le cancer ce n’est pas pareil! Cette épée de damoclès est belle et bien présente et il faut que je puisse trouver de la force pour vivre avec et avancer… je suis émue de te lire, tes écrits me parlent, je ne suis plus spectatrice de la maladie je la vis… Ces derniers mois ont été pour moi irréels, je me sens au commencement de quelque chose que je n’arrive pas à exprimer, je suis encore confuse dans mes pensées, dans la réalité,… j’ai hâte d’être à jeudi afin de tourner cette page, j’ai envie de m’attarder sur d’autres pages… Celles de la reconstruction de mon sein droit, des aléas de la vie de mes enfants, du voyage d’été encore à organiser en Malésie… ouvrir la porte de cette cage pour que je puisse avancer à nouveau vers d’autres pensées…
merci à toi et à toutes ces femmes qui avez créé ces blogs. Je me sens moins seule face à mes pensées… Bia.
Je suis allée à ma mammo de contrôle en décembre 2016, la fleur au fusil…tranquille (enfin, en apparence)
« un in-situ » il y a a peine 2 ans. Cest fini. Terminé. Écrasée la bête. Ils me l’ont dit « ça peut revenir. Ou pas ». Je suis confiante.
J’ai des projets. Je vais acheter un appartement, changer de boulot, trouver un amoureux (7 ans que je suis veuve et quelques histoires avec fin).
Patatras !! Microcalcifications irrégulières et regroupées. Sein gauche cette fois. Pas dupe la rose. Je sais ce qu’on va m’annoncer.
Infiltrant, cette fois-ci. Terminé les projets. Faut que je trouve une branche où me raccrocher. Sinon je vais être ensevelie avec le crabe…. pas rose du tout.
J’ai partagé sur FB parce que je me rends compte que beaucoup ne savent pas ce que c’est. Merci de l’avoir écrit