Si tu existes, où es-tu?
Après l’avoir dans le même temps remercié d’avoir épargné mes enfants et maudit de me faire subir le calvaire de la maladie, très vite, j’ai laissé tomber Dieu. Je me suis demandé pourquoi il m’avait tourné le dos ? « Qu’avais-je fait au bon Dieu pour tomber si gravement malade ? » Au « pourquoi moi ? » du début du voyage, a succédé le « pourquoi pas moi » qui laisse plus de place au hasard qu’à une quelconque explication d’ordre divin. Certes je ne l’ai pas imploré mais il ne m’a pas aidée non plus. Et je me suis donc débrouillée sans lui. Cela m’a été finalement assez facile car je n’ai jamais vraiment appris à prier.
En revenant des camps, mes grands parents, eux aussi avaient décidé de ne plus croire. Comme si la Shoah était la preuve que ce Dieu que l’on ne nomme pas chez nous, n’existe pas. Parce que face à l’indicible, ce n’était plus possible. Parce qu’aucun Dieu n’avait pu laisser se perpétrer ces massacres en série, ces abominations, ces actes d’une cruauté absolue. Ils ne nous ont pas appris à prier car ils ne priaient plus, eux qui avaient croisé la mort de près, qui avaient perdu des êtres chers, qui avaient imploré en vain un Dieu resté désespérément silencieux ….
Mais, dans le même temps, j’ai toujours considéré que les croyants disposaient de quelque chose de plus. Dans l’adversité, le malheur, pouvoir se retourner vers une entité bienveillante, m’a toujours semblé être une chance. Avoir la foi devrait pouvoir panser les blessures de l’âme. C’est d’ailleurs toujours avec grand plaisir que je rentre dans un lieu de culte à la recherche de je ne sais quelle réponse apaisante. Je m’imprègne de ces atmosphères si particulières, je déambule dans les allées, m’extasie devant les réalisations passées de tous ces hommes, peintres ou sculpteurs, qui ont mis leur art au service d’une religion, j’écoute les chants des chœurs, le silence, je vais même parfois jusqu’à allumer un cierge (on ne sait jamais!).
Quand j’ai récemment perdu mes parents, j’ai eu affaire de plus près à la religion. Les rituels de passage dans l’au delà, bien que différents selon les cultes, se ressemblent en bien des points. Ils sont là, non pas pour aider nos chers disparus mais bien pour accompagner notre deuil. Chez nous, on allume entre autre une bougie pour accompagner les âmes et les aider à quitter notre terre. Je l’ai fait pour mon père, puis pour ma mère. Et en regardant scintiller la flamme, j’ai espéré très très fort, qu’il y ait un au delà parce que c’était la seule façon pour moi d’imaginer les revoir un jour.
Ce weekend j’ai allumé d’autres bougies, pour d’autres morts. Ce n’était pas les miens mais ceux de toute une nation. Et des milliers de bougies ont scintillé pour eux.
Depuis que le monde est monde les hommes se battent, s’entretuent. Depuis que nous avons inventé Dieu, nous nous battons en son nom. Parce que chacun est persuadé que seul son Dieu est bon, qu’il est le seul en qui il faut croire, que ces préceptes, inventés par les hommes, sont les seuls qu’il faut suivre.
Aujourd’hui encore, au nom de Dieu, de jeunes hommes se font sauter au milieu de la foule, tirent à la kalachnikov sur la jeunesse d’un pays et terrorisent des millions de gens. Au nom de ce Dieu, ils nous déclarent une guerre d’une nouvelle ère, une guerre dont on ne veut pas.
Vendredi, le sang a coulé et aujourd’hui ce sont les larmes qui coulent à leur tour. Je regarde tous ces visages de jeunes hommes et femmes trop tôt disparus, j’écoute tous ces rescapés ou proches, si dignes devant la douleur, avec effroi.
Et j’ai envie de te demander une fois de plus pourquoi ? Si tu existes, pourquoi laisses-tu des hommes tuer d’autres hommes ? Si tu existes, pourquoi acceptes-tu tous ces massacres en ton nom ? Si tu existes, que fais-tu alors que nous pleurons nos morts ? Toi qu’on dit amour et qui provoques tant de haine, si tu existes, où es-tu ?
Toutes mes plus douces pensées vont à tous ceux qui de près ou de loin ont été touchés par les évènements de vendredi.
Catherine
bonjour
sortant d’un troisième cancer je me suis détourné de notre dieu depuis bien longtemps mais n’ai compté que sur ma propre force et volonté de combattre et devant de telles attrocités notre dieu est certainement dépassé par tous ces évenements et nous ne pourrons trouver la force d’avancee, de lutter au fond de chacun de nous, main dans la main.
nathalie
Chère Catherine, oh combien votre message vient me frapper au cœur de ma » croyance » ! Dieu, effectivement existe t il pour laisser des familles souffrir de la mort dans un tel contexte de « massacre » ? Depuis mon cancer et les traitements qui ont fait un cas de rémission de plus mais oh combien de souffrances à vivre .. La question du pourquoi du départ est devenue ..pour Quoi ? … Actuellement c’est cette réflexion qui me vient « Dieu pour quoi ? » laisses tu des horreurs pareilles se faire! Je n’ai pas encore compris … J’en suis qu’au début de ce long chemin qui peut être m’amènera à penser que Dieu existe …. Essayer de ne pas se révolter, mais vivre toutes les étapes de séparation … Dieu que c’est difficile ! Merci encore Catherine pour votre partage de réflexion
Pat
coucou
je rejoints ton avis…j’ai été longtemps pratiquante, enseignant le cathé à l ‘école et peu à peu l foi s’en est allée…..des évidences pour moi…..mais toujours la foi en l’humanité heureusement…et plus que jamais….
maintenant certains ont ce besoin de foi, c’est ce qui leur permet de se sentir vivant et de se raccrocher à quelque chose…..
il existe pour ma part quelque chose que l’on en peut nommer avec des mots, des entités ….mais de mémoire, personne n’a jamais vu « dieu » dans la rue, dans le monde…..
quand je vois des personnes bonnes , généreuses qui s’en vont…..de maladie, ou ce que l on a vu ce week-end….ou est la générosité avec ce dieu????? ou alors je comprends mal le message , et c’est nous dans ce monde qui sommes pas à notre place…..
Mais , n’est ce pas l’homme, plutôt, qui a laissé tombé « DIEU » on l’a viré de nos foyers,notre table, nos écoles, nos institutions, parceque nous jugeons pouvoir vivre sans sa direction, on ne prie plus donc on ne le sollicite +on finit par ne + rien savoir de lui, nous l’ignorons totalement et soyons honnête, dans le pire on se souvient de lui et on prie, on prie, on le supplie et dans l’immédiat on veut qu’il réponde sur le champ et qu’il nous présente la solution et comme nous trouvons que rien ne vient comme NOUS ne voulons on se tourne vers la « religion » qui ne se réfère pas aux écritures mais à leur propre philosophie d’hommes, avons nous besoin de monnayer ….. » notre passage » comme ils disent à 1 enterrement? si oui, alors nous croyons à qlque chose en pensant que dieu n’est pas loin puisqu’il nous faut 1 religieux pour intercèder non, regardons avec honnêteté, DIEU à entendu nos DOLÉANCES et il s’ est effacé,il respecte notre demande, comme des parents devant leur idiot d’adolescent qui veut tout à 18 ans , croyant tout et mieux que ses parents et quand + rien ne va pour lui, forcément c’était prévisible, il « » se souvient « » que ses PARENTS EXISTENT pour le secourir; ben oui, » DIEU « nous laisse DIRIGER notre propre vie car apparemment nous savons toujours tout, mieux, nous voulons la liberté de choix totalement MAIS pas de lui , pas dieu. En fait , tous nous avons tellement bien dirigés nos vie, nos pensées, notre morale, nos valeurs, nous voulons tout essayer comme des êtres tellement tellement intelligents, supérieurs que voilà le résultat : tout va de pire en pire et je crois que nous allons encore et plus vers le pire car nous tous sur la planète avons transformés nos valeurs, nos liens, avons développé un égoïsme extrême etc..etc..etc…nous sommes des minables, pas capable de charité, avec des sentiments reglable selon….de générosité, compassion etc..etc..etc.. sur la LONGUE DUREE et transmettre à nos enfants jour après jour, DIEU nous laisse libre d’avoir choisi notre indépendance, donc il se tient Peut-être en retrait, il doit souffrir de voir notre imbecilite à l’état pure, nous disons, c’est vrai je n’ai pas besoin de DIEU en fait c’est surtout LUI, qui n’a pas besoin de nous, nous ne lui sommes pas indispensable. En même temps, DIEU n’a rien à voir avec ces horreurs sur la terre,. Je suis dévastée de voir tant de méchanceté, de violence gratuite, dommage pour ces vies perdues , certaines ont à peine humee la rosée de la vie, il y avait tant de chose à faire, à découvrir. Tristesse, tristesse tu nous laisse démunis. ……Cordialement ZENETE
Ce n’est pas au nom de Dieu mais au nom de la haine qu’ils tuent….ils instrumentalisent la religion, pour mieux manipuler certains croyants. Ils n’aiment pas la laïcité car elle représente tout ce qu’ils détestent : Liberté, Égalité, Fraternité.
J’admire ceux qui arrivent à croire et en tirent une force….moi, je n’y arrive pas. Ça ne m’a jamais empêcher d’apprendre la bonté et la générosité à mes enfants. Et quand je vois leurs messages de tolérance et leur refus de tous les amalgames je suis fière d’eux.
Bonjour, Merci à toutes pour vos réflexions ! Je ne désespère pas de croire un jour en ce Dieu que l’on aimerait plus proche de nous. En attendant ce jour, moi aussi je veux croire en l’humanité des hommes … Je vous embrasse et vous souhaite le meilleur pour cette année qui commence. prenez soin de vous 🙂
une croyante m’a dit que son dieu m’envoyait des épreuves et que la vie nous rendais nos actes passés ??????????????
😦 ! Alors nous sommes nombreux à payer pour de pseudos actes passés !
Si Dieu existe il exagère et de plus ce qui y croient et que cela réconforte ont bien de la chance et je les envie ( Brassens a dit à peu près cela dans un de ses textes et lui aussi savait de quoi il parlait en matière de cancer
Je vis depuis 2011 les suites d’un cancer de l’ovaire ( péritonéal) donc chimiosynthèse et opération de plusieurs heures avec CHIP
Heureusement qu’on ne sait pas avant par où on va passer sinon on se poserait des questions sur se soigner ou pas …..
Les suites 6 ans aprés : fatigue chronique, neuropathies, adhérences douloureuses les crampes abdominales peuvent empêcher de se nourrir ), toute ma dentition en perdition (mes racines dentaires se brisent), et par moments tout ce que je mange à un goût inexplicablement très salé! Quand tout le monde trouve le froid gras divin, il m’arrive de le trouver franchement immangeable à cause de ce goût.
Mais la récompense c’est de voir grandir mes 4 petits enfants qui ont tant prié ( les enfants surtout les moins de 6 ans sont tellement simples et aimants: ils ont servi de support à mon envie de vivre)
Dans l’histoire de ce cancer, j’ai perdu une sœur chérie et ma marraine, et ma fille jeune maman a du affronter l’ablation d’une tumeur au sein la mastectomie et la reconstruction quelques apres ma propre opération : il a fallu en plus de la pathologie affronter la question philosophique de la détection du risque génétique et ensuite avoir la force de trouver les mots pour ceux de la famille exposés au même risque. Merci à ceux qui m’ont aidé, pardon à ceux que cela à angoissés.
Vive la vie même si elle est dure: je suis , pour un tout autre motif que celui qui nous relient, où nois disons: le bonheur, c’est quand le malheur fait une courte sieste.
Courage à tous malades ou aidants et le cancer c’est bien sûr toute l’année : je suis contre toutes les journées où les semaines ou mois de ceci ou de cela
Au lieu du brouhaha médiatique, ce serait que l’on s’intéresse très régulièrement aux choses importantes.
Ça, c’est n’importe quoi, puisque Dieu est Amour il n’envoie rien du tout, ne puni personne, nous, nous sommes éloignés de lui sciemment, volontairement et puis dire je crois en Dieu à notre époque, ça fait nunuche non , désuet, dépassé et il faut bien comprendre que temps et événements imprévus arrivent à tous ,ce qui nous arrivent est de notre fait, comme nous avons viré DIEU de nos vie, poliment il reste sur le seuil de notre vie à observer, attendant que l’on fasse ce qu’il faut pour le découvrir, le connaître et quel est son plan et pourquoi il ne se mêle pas des affaires humaines, il y a une réponse s’il existe, à nous de chercher, comprendre. Mais DIEU n’est pour rien dans nos malheurs et pourtant après avoir perdu mon fils adoptif d’une longue maladie à 22 ans il ne m’es pas venu à l’esprit que le Dieu de l’univers prendrait bassement plaisir à le rappeler à lui, franchement, DIEU n’à rien à faire d’humains, minables, limités comme nous qu’elle perte de temps pour lui, il ne prends pas plaisir à nous rajouter du chagrin sa supériorité le met à l’abri de tels actes……..mais courage à vous pour la suite, Zénète 🌴🌴