Pourquoi maman est malade ?
Une fois n’est pas coutume, aujourd’hui ce n’est pas moi qui vous écrit. En effet, je laisse la plume à ma fille Camille qui avait envie de partager avec vous son ressenti de jeune fille élevée à l’ombre d’une maman malade. En le lisant ce matin, j’ai été envahie d’un sentiment de grande fierté. Oui j’ai été très malade, très longtemps, oui j’ai réussi pour l’instant à faire taire la bête mais ce qui m’a toujours préoccupé au delà de tout, au delà de ma santé, de ma vie, ce sont mes enfants. Comment ont-ils vécu toutes ces années? Comment ont-ils traversé les épreuves ? Ce cancer a t-il perturbé leur existence à tout jamais ? J’ai fait mon possible pour leur épargner les souffrances engendrées par la maladie, nous avons, leur père et moi, essayé de les préserver, de les élever comme les autres enfants … Ce matin, je sais que nous avons réussi, que les messages sont passés, que si cette accident de vie leur a apporté des larmes elle les a aussi grandi, et leur a permis d’être ce qu’ils sont.
Si je partage avec vous ce post c’est que je sais qu’il aidera certaines d’entre vous à avoir confiance en leurs enfants, en leur capacité à surmonter la douleur, et à grandir malgré tout. A avoir confiance en elles aussi, aux bienfaits protecteurs de l’amour maternel. Vous êtes des mamans aimantes et vos enfants poussent à l’ombre de cet amour. Peu importe si parfois vous êtes moins disponibles, plus fatiguées, vous les enveloppez de toute votre tendresse et Camille le prouve aujourd’hui, c’est cela qu’ils retiendront.
Quant à toi mon amour, tu es le soleil de ma vie, je t’aime au delà de tout. Profite de cette vie que je t’ai donnée même si nous savons qu’elle n’est pas toujours facile. Quoi qu’il arrive, quels que soient tes choix, je serai toujours à tes côtés. Je n’ai pas vaincu le cancer, c’est toi ma victoire !
Pourquoi maman est malade ?
Voilà la question que j’ai sûrement dû me poser des centaines de fois lorsque j’étais petite. J’emploie le terme « sûrement » car j’étais encore bien trop jeune pour me souvenir précisément des événements qui se sont déroulés dans ma petite enfance. Et déjà, le fait que je n’en conserve pas une idée claire prouve bien que cela ne m’a pas tant marquée que cela …. Si ? Car oui en effet, la maladie n’apporte pas que des effets négatifs, et nous n’en subissons pas forcément les dommages collatéraux. Un peu de « positive-attitude » dans ce monde tout noir et tout froid. Les chiens ne font pas des chats me direz-vous… Si je vous écris aujourd’hui c’est pour vous faire part d’une chose importante, pour vous exposer une idée claire et nette, et surtout pour vous apporter un message : avoir un parent atteint du cancer n’est pas forcément synonyme de traumatisme.
Nous sommes à la fin de l’année 2014 et j’ai 18 ans. Ma mère a appris l’existence de son cancer pour la 1ère fois au tout début de l’année 2001 alors que j’avais à peine 4 ans et mon frère 7. Nous avons donc grandi avec la maladie. Cela veut-il dire que nous avons moins bien grandi que les autres enfants ? Wrong Answer. Nous avons juste grandi différemment. Pour autant, je reste une jeune fille normale, et qui possède (malheureusement vous dira ma mère) le merveilleux comportement qui va avec. J’adore me plaindre pour un rien, je jubile de rendre folle mes parents, j’ai une fâcheuse tendance à faire du lèche-vitrine et une paire de chaussures pourrait me rendre intenable. Dire que le cancer fait parti du passé, ou même préférer penser qu’il n’a jamais existé serait mentir aux autres mais surtout à moi-même : la maladie a fait, fait et fera partie de ma vie et a crée la personne que je suis aujourd’hui. Cependant, aussi bizarre que cela puisse vous paraître, je suis fière de ce que je suis, et de ce que la maladie a pu nous apporter de « positif ». Je ne peux m’empêcher d’être emplie d’une vague d’admiration lorsque je repense à tout ce que ma famille a pu endurer et du chemin qu’elle a parcouru du début à la fin. Pourquoi être effrayée de ce que je suis devenue? Car oui, le cancer de ma maman, c’est également mon histoire. C’est la jeune fille que je suis aujourd’hui. Et même si maintenant je mesure 20 cm de plus qu’elle, elle sera à mes yeux toujours une guerrière, une héroïne.
Si j’ai cette rage de vaincre, ce goût de réussir et d’atteindre mes objectifs, c’est parce que j’ai vu ma mère se battre pour nous, pour son mariage, sa famille, sa vie. Ma maman, mon héros. Ces mots sont indissociables. Qui saurait me présenter un meilleur exemple : voir sa figure maternelle, sa référence se battre pour l’essence même de notre existence ? Vivre. Se battre pour respirer, apprendre, grandir, rire, s’épanouir. Se battre pour voir ses propres enfants grandir à son tour. Voilà le message que ma mère nous a transmis à mon frère et à moi-même ces 15 dernières années :
« On a qu’une vie les enfants, sachez en profiter.»
Et je peux vous dire que j’ai appris à l’écouter car elle sait de quoi elle parle. Aujourd’hui la relation que j’entretiens avec elle est fusionnelle. On crie beaucoup, on pleure un peu mais surtout on rigole tout le temps. J’ai une relation privilégiée avec elle car on se comprend et on est sur la même longueur d’onde. Nous n’avons aucun sujet et je lui accorde mon entière confiance.
Alors oui, bien évidemment je conserve un souvenir des moments un peu moins « plaisants ». Les séances de chimiothérapies, les nombreux séjours à l’hôpital et j’en passe. C’est dur de comprendre à 4 ans pourquoi sa mère ne se sent pas très bien et n’est pas capable de s’occuper de nous. Je ne vais pas vous dire que c’est chose aisée. Mais regardons une fois de plus le côté positif, nous sommes devenus relativement autonomes et nous savons faire la part des choses. De plus, ces souvenirs n’ont absolument pas effacé les autres et loin de là ! Ils n’obnubilent pas mes pensées et ne hantent pas mes nuits. Je garde aussi en mémoire mes vacances, mes fous rires, mes premières bêtises (qui étaient nombreuses) et même mon premier amoureux ! L’avantage quand on est encore si jeune, c’est l’insouciance. Le cancer de ma mère ne m’a absolument pas empêché de grandir et de m’épanouir normalement, cela m’a juste confrontée à quelque chose de plus grave et sérieux un peu plus rapidement. Cependant, je ne me suis rendue compte de la gravité de la situation que récemment. Est-ce que je me voilais la face ? …. Je ne sais pas. Ce qui est sûr c’est qu’accepter la vérité m’a pris quelques années, J’ai compris vers 13 ans, ce que sa maladie impliquait, et le 1er sentiment qui m’a parcouru a été le soulagement, puis la fierté.
C’est MA mère qui s’est battue. Et c’est MA mère qui a gagné.
Voilà le seul et unique message que je garde en tête.
Je pense que ce qui nous a aussi énormément aidé, c’est le fait que le cancer ne soit pas un sujet tabou. Il ne l’a jamais été et ne le sera jamais à la maison. Très vite, mes parents nous ont parlé de ce qui se passait, de façon imagée et simplifiée, mais la vérité était établie. Nous n’avons jamais été écartés du problème et toujours dans la confidence que quelque chose n’allait pas. C’est toujours plus rassurant d’entendre ses parents nous dire que « oui quelque chose cloche, mais nous sommes en train de l’arranger » que de s’inquiéter tout seul de son côté car on n’arrive pas à comprendre pourquoi ils sont stressés, énervés… La communication est la clé ! De plus, j’ai la chance d’avoir une mère qui a fait de son histoire son occupation principale, et qui aujourd’hui a su transformer sa faiblesse en force. Que demander de plus comme modèle ?
Je pourrais vous écrire tout ce qui me passe par la tête cependant ce ne serait pas un simple article mais bien un livre entier qu’il faudrait que je rédige ! Pour résumer, je dirai simplement que le cancer a été les vagues qui ont perturbé le fleuve tout tranquille de ma vie, mais il a également été aussi le bateau pour m’aider à le traverser. Un « mal pour un bien ». Je sais que tout le monde ne vit pas la maladie de la même façon, et mes mots ne sont sûrement pas valables pour tous. Cependant, je reste ferme lorsque je dis que je n’échangerai ma place pour rien au monde. Le cancer je n’en ai pas honte et ce n’est pas un vieux démon. C’est quelque chose qui m’appartient également et qui a construit la Camille d’aujourd’hui. Le cancer de ma maman, c’est une partie de moi-même.
Je tenais à terminer ce message par un petit mot à ma maman. J’ai l’énorme chance d’être la fille d’une femme extraordinaire qui m’inspire aujourd’hui respect, fierté, reconnaissance et espoir. Ton travail est remarquable, et tu restes une personne simple, heureuse, drôle qui a goût à la vie et foi en l’avenir, malgré toutes les épreuves que tu as pu endurer. La reconnaissance pour le travail que tu réalises aujourd’hui avec toute la communauté de patients et de femmes ou hommes concernés par le cancer est la meilleure des récompenses que tu puisses avoir. (#onvitd’amouretd’eaufraîchedanslamif). ( Si vous pouviez voir son sourire lorsqu’elle me lit les messages que vous lui envoyez… )
Ma mère, mon héros. Mais aussi ma mère, ma meilleure amie.
Maman, je te l’ai dit plus d’une fois, mais je te le répèterai encore : je t’aime et je suis fière de dire que je suis ta fille.
Camille
Bonjour Catherine,
Bravo à Camille pour cet article poignant ! Je vais le faire lire à ma fille, qui elle avait 12 ans 1/2 quand le suis tombée malade. Ma fille a été traumatisée, car à son âge elle comprenait la gravité du cancer. Les conséquences s’en sont d’ailleurs fait ressentir à l’école notamment et pendant au moins 6 mois, mais elle a remonté la pente de manière fulgurante et je suis fière d’elle. Bonne continuation à toutes les deux.
Quel merveilleux témoignage et hommage que fait Camille à sa maman…
Émotions diverses durant la lecture de ce texte.
Plein d’espoir pour les jeunes mamans qui se demandent comment leur bout de chou va « traverser » cette épreuve..
Et surtout ce sentiment d’amour infini qui vous unit toutes les 2…
Tu peux être fière Catherine de ce qu’est devenue ta jolie puce.. comme elle l’est de toi .
Je vous embrasse toutes les 2
Magnifique !!! Digne fille de sa Maman….
Tu peux être fiere et heureuse …
Bravo à Camille et merci pour ce merveilleux hommage à ta maman.
Et j’avoue, égoïstement, que te lire me rassure car j’ai aussi de jeunes enfants (2 et 4 ans aunmoment du diagnostic) et j’ai souvent l’angoisse de savoir comment ils s’en sortiront.
3 ans 1/2 après mpn diagnostic et toujours dans le combat, mes enfants sont heureux mais je me dis toujours que cela cache quelque chose.
A la lecture de ton post, je me dis que non, qu’ils grandiront, comme les autres, et qu’ils seront peut être plus forts et mieux armés pour la vie.
Un grand merci de nous ouvert ton coeur et merci à ta maman que nous sommes nombreuses à admirer.
Je vous embrasse toutes les 2.
Je suis heureuse de lire ce bel hommage que vous rends votre fille! Mon exemple est un peu différent : je suis malade depuis 2002, en invalidité depuis 2007 ; J’ai élevé mon fils seule puisque mon ex-mari nous a quittés sa soeur (11 ans de plus que lui) et lui alors qu’il n’avait que 2 ans en 1995 . Il a donc grandi avec une maman très malade, j’ai fait de nombreux séjours à l’hôpital pour diverses opérations… J’ai même été obligée de le « placé » en famille d’accueil pendant 2 mois car ma fille n’habitait plus avec nous et personne pour le gardé… Adrien a toujours très bien travaillé à l’école, c’est un jeune très gentil avec lequel j’ai de très, très bonnes relations, nous sommes très fusionnels aussi! J’ai toujours essayé de le préservé, mais aussi de faire en sorte qu’il ait la même éducation que sa soeur! Cela fait 3 ans maintenant qu’il est étudiant et ne rentres donc plus tous les soirs mais plutôt un week end par mois mais voilà il y a un mais ! Adrien a raté sa deuxième année en expertise comptable , il le prends très, très mal se fait de plus en plus de soucis pour moi en bref c’est maintenant qu’il déprimes ! C’est vrai que la maladie progresse que cet été il m’a souvent vue couchée , j’essaie de le rassuré mais je sens sa peur et les bloquages que celà implique… Je suis pourtant très fière de lui et de son parcours , pourtant cette année je le sens pas loin d’abandonné juste parce qu’il a envie de rentrer pour être plus souvent auprès de moi… Je ne sais plus quoi lui dire…
Tu ne peux avoir un plus beau message d’amour que celui ci. On en serait presque jaloux mais tu sais aussi que les vrais gens qui t’entourent t’admirent pour tout cela. En effet, tu as fait de ta maladie un combat aussi pour les autres. Tu m’impressionnes par ton engagement. Ne change pas. On n’a qu’une vie. Toute mon amitié. Ev
Bravo Camille! C’est une belle idée que d’avoir prit la plume …
Ma fille aînée Sarah et la dernière ont l’air de le vivre aussi « simplement »Que toi.En fait c’est nous les mamans-malades qui avons peur de vous traumatiser .Comme ta maman je me bat depuis 16 ans et même auj à ma 3 ieme rechute j’y crois encore . Par contre , cette fois ci je ne partagerai pas ma maladie. À 21 et 27 ans il est temps qu’elles vivent leur vie de femmes sans moi.Grosses bises à vous
Merci pour ce message plein d espoir , j ai 3 enfants qui avaient 3, 6 et 8 ans quand la maladie a été découverte, c était il y a deux ans… Que de culpabilité de leur faire vivre tout ça… De ne pas pouvoir m occuper d eux comme je l aurais souhaité, et surtout, cette immense peur de ne pas être la pour les voir grandir. Alors merci Camille pour ton beau message qui me redonne de la force!
quel beau message d’amour .preuve que quand tout est explique sans tabou il n’y a pas de traumatisme ça fait parti de l’histoire familiale qui continuera sur les prochaines générations. bravo a tte les 2.respect
Quel bel post Camille, une declaration d’amour que toute maman adorerait recevoir…d’autant plus quand la maladie est intervenue à modifier le trajet que l’on avait pensé de parcourir. Quand les soins imposent des absences, des éloignements (physiques ou mentaux) que jamais on aurait voulu imposer aux enfants. Et pourtant, la femme que tu es aujourd’hui s’est construite avec ces moments douloureux mais aussi des périodes douces et pleines d’amour qui ont bâti le beau sourire et la joie de vivre que tu portes si bien. Bravo pour ce beau post, parfois se dire les sentiments est difficile et tu as réussi magnifiquement cette oeuvre.
BraVo a vous deux , j’ai deux filles et j’espère faire aussi bien que toi Catherine …. Tu es une étoile qui nous éclaire …
Pfff…. Merci merci Camille. Jai un cancer et depuis un an je combat… Ma fille avait 4 ans 1/2, elle en a 5 1/2 et je m’inquiète constamment pour elle plus que pour moi. Je culpabilise beaucoup, car elle se retrouve souvent a faire elle même car maman est fatiguée. Bref, en lisant tes mots Camille, je me sens moins coupable et suis rassurée. Car oui du haut de ses 5 ans ma fille ma rassure par son amour et ses câlins. On s’aime plus que tout. Et c’est bien la l’essentiel. Merci de m’avoir rassuré. Ta mère peut être fière de toi.
Aah, chère Catherine – Ce texte de ta fille est beau et émouvant…. tu avais analysé en juin, tes articles les plus lus, pour ta conférence à Doctors 2.0 & You…si cela se trouve, celui-ci fera partie des tops du 2e semestre !
Voilà un témoignage rassurant pour les mamans que nous sommes. Bravo et merci Camille !
Lors de mon premier cancer en 2009, mon aînée qui s’appelle aussi Camille avait 5 ans. Aujourd’hui, elle est en sixième et rebelote, le cancer fait à nouveau sa réapparition. On en discute très librement, on essaie de vivre comme avant. Quel bonheur de voir mes deux miss continuer à s’éclater avec leurs copines, leurs activités tout en prenant soin de leur maman: toujours un verre d’eau près de moi, massage quotidien de mon crane chauve, petits cadeaux cachés près de mon lit. Oui, le cancer fait grandir nos enfants un peu plus vite mais il n’aneantit pas toujours la vie de famille et au contraire il ressert les liens.
J’espère que cela va continuer ainsi, comme le dit Ninon, du haut de ses 8 ans, devant la mine parfois interloquée de certains adultes : » ma mère a un cancer, et alors ? »
Très beau témoignage, merci.
Il y a des enfants devenus adultes qui restent dans la colère de la maladie de leur maman, c’est le cas de ma fille.
Elle m’en veut beaucoup de ne pas être au top de ma forme.
C’est surement de ma faute, je n’ai pas su positiver, j’étais trop mal.
Je crois que sa colère reflète ma propre colère vis-à-vis de cette maladie.
je ne peux que pleurer de tant d’émotions en lisant le témoignage de Camille qui porte le même prénom que mon soleil et quatrième enfant; Elle vient d’avoir 17 ans et vit ma maladie avec tant de courage que la tienne. Contrairement à ses deux soeurs ainées ( 36 et 24 ans ) qui me rejettent totalement depuis la fin des premier ttt. Elles sont mamans à présents peut être est ce la peur, mais cela n’excuse pas la méchanceté ( » ras le bol de ton cancer. laisse nous tranquille, tu pleures tout le temps, crois tu que c’est marrant de venir te voir etc… ) Je suis depuis quelques jours au courant de ma récidive et je suis en dépression sévère au su du comportement de mes deux ainées. Ma Camille comme la tienne Catherine sont magnifiques d’humanité. Si seulement mes autre filles pouvaient réagir j’aurais sans doute envie de me battre à nouveau ( premier K en 2012) mais là ce n’est pas encore le cas. j »ai 4 enfants et sans l’amour des 4 je ne peux pas vivre et continuer à en avoir envie. Bravo Camille pour ta maman qui a beaucoup de chance comme moi d’avoir ma Camillou à moi … mais.
Une très grande force dans ce témoignage, celle de l’amour inconditionnel. Grandir ensemble, quoiqu’il arrive. Camille et Catherine, j’ai 2 garçons. « ils viennent de mars » , chacun d’entre-eux a été là à sa manière. L’aîné m’a accompagné lors des premières séances de chimio et le second, car c’était son choix, n’a pas voulu venir. Il était là autrement notamment en me sélectionnant des films, les mettant sur mon ordi pour que je puisse les visionner lors des cures.
Le cancer, cet intrus dans nos vies et celle de notre famille, nous amène vite à l’essentiel.
Merci Camille pour cet article qui montre, une fois de plus, que l’essentiel dans la vie c’est notre capacité d’aimer et d’évoluer dans des circonstances délicates.
Bien à toutes les deux.
Nos enfants, nos « héros » nous poussent dans nos retranchements, nous obligent à voir les choses en face, voir la vie à bras le corps, nous débarrasser de nos peurs, du vide en nous… Chacun avec son histoire, son passé, son individualité. On pourra dire de l’un qu’il a été plus blessé parce que l’autre ne le montre pas ou le cache. A chaque âge, ses difficultés mais je suis persuadée que tous sont forcément touchés par cet « accident » de vie. De même, chacun(e) en fera ce qu’il peut, force ou faiblesse et si cette faiblesse n’avait qu’une perspective, décupler nos forces pour gagner et le (la) faire gagner lui (elle) aussi !? J’ai trois enfants, chacun a réagi différemment, voire a eu l’air de rester indifférent mais je sais que s’ils n’avaient pas été là, je n’aurais pas eu la même Force. En tout cas, quel beau témoignage Camille ! Et bravo à toi Catherine de nous faire partager ce beau message d’amour !
Chère Catherine que j’ai la chance de connaître, chère Camille que je ne connais pas,
Bravo à toute 2 pour ces mots joliment posés sur votre relation.
Je me demande si ce que j’ai dit la semaine dernière à cette conférence n’a pas un peu induit la nature de ce post :). Mes petits (2 et 5 ans quand je suis tombée malade en 2009) sont ma seule, mon unique préoccupation depuis la récidive et les métastases en 2012. Les métastases, ça change la donne. On n’a plus l’espoir de guérir. On sait que la mort est au bout, que ce n’est qu’une question de temps. Je suis triste pour mon Homme aussi bien sûr. Mais lui est un « grand garçon ». Mes petits hommes eux, sont encore en construction. J’espère être là pour leur 18 ans… Tout en sachant que c’est très, très improbable. Il me faudrait tenir 11 ans pour le plus jeune. Un exploit. Une incongruité si l’on en juge les statistiques pour un cancer comme le mien. Comment vont-ils encaisser la perte de leur maman ? Comment vont-ils se construire avec ça ? Que puis-je faire aujourd’hui alors qu’ils sont encore très jeunes (7 et 10 ans), pour les préparer à cette horreur ? Aujourd’hui, je m’attache à rester dans la vie avec eux. S’ils savent que je suis malade, ils ne se doutent pas que la maladie puissent m’arracher à eux. Je culpabilise de ce sale tour que je leur prépare bien malgré moi. Ce n’est pas simple. Si des enfants devenus grands sans leur maman me lisent, je veux bien les lire aussi ! HELP !!
Merci pour ce beau témoignage. J’ai deux filles aussi… Elles ont du traverser cette épreuve avec moi….
Je déteste les gens qui disent avoir « battu » le cancer, cela veut-il dire que les cancéreux qui sont morts ne se sont pas battus assez ? C’est indirect, mais c’est énervant d’imaginer une maladie comme un combat, la plupart du temps le cancer apparaît spontanément et ne se soigne pas.
Je suis 100% d’accord Charles.
J’ai toujours refusé ce terme (j’en avais fait un post sur mon blog d’ailleurs). On ne se bat pas contre le cancer, non : on se fait tout petit, on obéit au docteur, on encaisse et on serre les fesses. Voilà ce qu’on fait !… Ce qui est déjà pas mal.
Merci à tous et à toutes ! J’espère que Camille vous répondra elle même …
@Catherine non ce n’est pas suite à la réunion mais c’est Camille qui a spontanément demandé. J’ai une nièce qui a perdu son père très jeune, suite à son post, elle a envoyé un mot de remerciement à Camille. Je vais essayer de te l’envoyer en mp.
@Charles je vous trouve un peu dur avec une jeune fille de 18 ans qui a juste voulu écrire son ressenti par rapport à la maladie de sa mère !. Je ne dis pas que j’ai vaincu ni battu le cancer et je suis d’accord avec vous il apparait la plupart du temps spontanément et ni la volonté, ni la force ni le courage mais seuls les traitements peuvent en venir à bout . Il se soigne parfois et parfois pas ! Sachez que je me bats depuis bientôt 5 ans pour que justement on n’oublie pas celles qui continuent à lutter ou celles comme beaucoup de mes amies qui sont parties. Peut être qu’en relisant le billet de ma fille vous vous rendrez compte du décalage et du mal que vous pourrez lui faire avec votre commentaire! Bien à vous
Très beau message d’espoir … C’est une belle victoire !! Bravo
Cher Charles,
Une cousine de mon âge m’a récemment envoyé un message afin de me faire part de ses réactions par rapport à mon article. Elle a malheureusement perdu son père suite à un cancer alors qu’elle était plus jeune. Cependant, elle ne m’a fait part d’aucune rancoeur mais m’a plutôt remercié car à ses yeux j’avais non seulement rendu hommage à ceux qui ont combattu le cancer (oui je continue à utiliser ce même verbe) mais aussi à ceux qui y ont malheureusement laissé la vie. Je suis totalement d’accord avec ses propos: j’ai aussi voulu rendre hommage dans ce post à tous ceux qui sont morts de cette maladie.
Un héros, reste un héros, à titre posthume ou non. Que dit-on de ces soldats morts sur le champ de bataille? N’ont-ils pas combattu eux aussi? Ne continuons-nous pas à les appeler héros? Obtiennent-ils moins d’estime dans nos coeurs ? Je ne crois pas non.Les personnes touchées par le cancer le combattent. Certains y laissent la vie, d’autres non, mais le combat restera toujours honorable.
Cela veut dire que lorsque l’ennemi nous envahit, nous restons cachés dans les tranchées en priant pour que cela passe? Il y a plusieurs façons de vivre la maladie, et je choisis de passer à l’offensive plutôt que de me morfondre derrière mes angoisses. Pourquoi ce terme vous dérange-t-il tant? Le combat c’est un acte honorable, fort, puissant. Cela montre que l’on ne se laisse pas faire, pas abattre et qu’on a envie de vivre malgré tout. Cependant, comme je l’ai dis précédemment, chacun vit le cancer de façon différente et vos choix resteront les vôtres. Mais quel dommage…
En tout cas, merci d’avoir pris le temps de lire mon post et d’y avoir répondu car toute remarque est bonne à prendre.
Je vous souhaite une bonne soirée. En espérant que vous changiez d’avis…
Merci beaucoup Catherine.
Le texte de ta grande fille est d’autant plus beau qu’il est spontané. Je comprends ta fierté et ton amour inconditionnel ! J’espère que tu pourras m’envoyer le témoignage de ta nièce. Je le lirai avec beaucoup… d’émotions sans doute. J’espère y trouver un peu d’apaisement. Je suis si malheureuse à l’idée de partir trop tôt pour mes 2 pitchounes !… Et si l’on ne se bat pas contre le cancer, continue à te « battre » pour nous. Tu le fais très bien :).
Je t’embrasse.
Je viens à peine de lire vos nombreux commentaires et le premier mot qui me vient à l’esprit est Wouaw!. Je suis très heureuse de voir que mon message ait pu se transmettre. Pouvoir découvrir à travers vos réponses un peu plus de votre vie, c’est un grand privilège. Continuez à vous battre, continuez à transmettre tout votre amour à vos enfants même si parfois le message a du mal à passer. Vous êtes tous et toutes des héros et des héroïnes que je respecte profondément.
Tant de reconnaissance et de messages pleins de gentillesses… Que dire face à tant d’amour à part un simple et un immense « Merci » ?
J’effleure légèrement la reconnaissance que ma mère obtient pour chacun de ses posts, et je comprends totalement pourquoi elle adore ce qu’elle fait… C’est tellement gratifiant!
Merci également mille fois d’avoir pris le temps de me lire, cela me touche énormément.
A très bientôt,
Camille
Je vous trouve bien dur Charles …. et c’est à mon tour de « m’indigner » car Camille ne mérite pas un tel commentaire..
C’est une jeune fille de 18 ans qui nous parle de ce qu’elle a vécu au côté de sa Maman avec ses yeux de jeune enfant puis de jeune adulte… et elle a mis ses propres mots sur son histoire avec Catherine.
Merci pour ce billet. C’est beau et humain de lire le témoignage d’un proche. Je remarque que beaucoup de personnes malades trouvent un grand soutien à travers les blogs qu’ils entretiennent pendant leur maladie.
Emouvant message d’amour mais surtout d’espoir…. il donne le droit à tous les autres d’être heureux malgré tout ….
ma fille de 12 ans a gérer comme un chef d’orchestre la situation et je la reconnais dans ce que je viens de lire mon cancer sept 2013 elle avait 11 pile poile un an . merci Camille pour cet article et merci Shanah ma fille d’amour ❤
Une écriture qui glisse avec délicatesse sur une enfance accompagnée de la maladie de sa mère. Une enfance qui a aussi accompagné sa mère dans les combats quotidiens mais aussi les périodes heureuses. Une photo qui dit tout des liens que cette expérience commune a forgé. Une déclaration d’amour publique mais si personnelle. Merci Camille pour des belles lignes qu’on devrait faire lire dans les facs aux étudiants cancérologues. Nous sommes beaucoup à savoir aussi que votre mère est extra-ordinaire et que le combat qu’elle mène pour les autres avec une telle énergie est plus qu’un modèle et une évidence pour vous, une nécessité pour que les choses changent …
Un immense merci pour votre témoignage si touchant, et chargé d’espoirs pour toutes les personnes atteintes.
Merci pour ce témoignage. J’ai été diagnostiquée dans cancer du sein le 1er juillet dernier. J’ai une petite fille de 3 ans et demi pour laquelle je ne peux m’empêcher de m’inquiéter bien sûr. Cet article me rassure, surtout dans notre choix à mon mari et à moi d’essayer de prendre les choses avec naturel s’il y reste difficile de les prendre avec légèreté.
Je pense qu’un enfant ressent surtout ce que ces parents lui transmettent. Alors, il est important de travailler sur notre bien être et notre sérénité face à ce combat pour que notre enfant se sente heureux et serein malgré ce combat.
Merci encore.
Permettez-moi de vous embrasser bien fort toutes les deux, et le reste de la famille aussi (quand y’en a pour deux !)
Rosa
http://www.uninconnudansmamaison.com
Merci mille fois à tous avec un peu, beaucoup de retard ! je vous lis, camille aussi et nous sommes toutes les deux heureuses de vous avoir touchés !
Nous vous embrassons
Camille et Catherine
Merci Rosa
Nous vous embrassons aussi et je vais aller voir votre blog 🙂
A bientôt
catherine
(Je suis tombé sur votre site par hasard et j’y suis resté un bon moment.
Ce qui me gêne et ne le prenait surtout pas personnellement, c’est que l’on stygmatise cette maladie qu corps féminin. Car oui je suis un homme, même si cela demeure rare cela existe. J’ai le sentiment que personne n’en parle et ne s’en occupe (y compris la ligue) sous prétexte que le nombre de « cas » est très faible. La maladie est la même, les traitements sont les mêmes, les séquelles sont les mêmes…)
Parenthèses fermée.
Camille je vous trouve d’une grande humilité, sincérité et intelligence. Notre entourage est là pour nous soutenir et nous écouter. Nos enfants, en tout cas ma fille, nous apporte cette facilité a nous oublier, à nous dépasser et a profiter de l’essentiel : la vie. Soyez fière de vous.
Car oui c’est un combat. Qui a dit que dans un combat on y sortait forcément vainqueur ? On ne peut malheureusement parfois rien y faire. Je le sais. On peux tenter de se dépasser, se surprendre, se bousculer, ne pas être fataliste, et refuser d’être différent. C’est pour moi déjà un grand combat.
Amitié.
Oui Fred, vous avez raison, on n’en parle pas assez ! j’avais fait un post sur le sujet car les hommes se sentent très dépourvus devant cette maladie « féminine » qui les touche !
Je suis désolée de vous avoir blessé car mes billets sont il est vrai très tournés vers les femmes !
Bravo pour votre combat
je transmets à camille …
A bientôt
N’ayez crainte vous ne m’avez pas blessé. C’est juste qu’on se redemande « pourquoi » en lisant ceci alors que j’ai arrêté de me le demander.
Je vis avec sans y penser. Même si c’est recent, c’est pour moi loin derrière moi.
Profitez bien.
Bonjour Fred,
Je fais partie de l’association Vivre Comme Avant où il y a un homme, Etienne, bénévole aussi, et touché un jour, comme toutes les femmes de l’association, par le cancer du sein. Il assure une liaison téléphonique pour qui en a besoin ou envie :
http://www.vivrecommeavant.fr
Bien à vous,
Véronique
Je n’avais pas lu ce témoignage d’une fille à sa mère…
Magnifique. Je suis convaincue que ces épreuves traversées ensemble peuvent, si tant est qu’on en prenne conscience, enrichir et faire grandir positivement…
C’est d’une grande richesse Camille !
magnifique Camille. je suis certaine que tu as trouvé la force tout au long de cette bataille et sans cela te definira toute ta vie. Nos mamans sont des battantes.