Anxiété, angoisse, déprime… Pourquoi ne pas consulter un onco-psychologue?
Avoir un cancer est un tsunami qui met à mal non seulement le corps mais aussi l’esprit. Cette maladie a un retentissement particulièrement important sur le psychisme et les nombreux commentaires de femmes sur le blog qui se disent anxieuses, angoissées, déprimées voire dépressives attestent de l’ampleur du problème. Pourtant certaines refusent de consulter …. Comment les convaincre ?
Grâce aux Etats généraux de 1998 pendant lesquels les patients ont pu exprimer leurs attentes, les différents plans cancer ont permis de mettre en place des consultations gratuites d’onco-psychologues dans les centres de lutte contre le cancer. Parfaitement formés, ces soignants ont en plus de la connaissance des mécanismes psychologiques, celle de la pathologie cancéreuse. Ils prennent le temps d’écouter nos mots plutôt que nos maux comme se contentent de le faire parfois d’autres membres de l’équipe.
Malheureusement tous les hôpitaux ne disposent pas de ce type de services mais il faut admettre que les centres anti-cancéreux permettent de plus en plus aux malades la possibilité d’y avoir recours.
Alors, pourquoi consulter ? Tenter de rester debout malgré la fatigue, prendre 10 ans en quelques mois, ne plus pouvoir s’occuper de ses enfants, voir sa libido s’envoler avec ses cheveux ou son sein, supporter les remarques effrayées ou blessantes des amis ou collègues, avoir peur de ne pas guérir…. sont des problèmes récurrents chez bon nombre d’entre nous…. Et pourquoi ne pas profiter d’un espace pour en parler ? Parce que la parole libère, parce qu’elle permet de réfléchir et de démystifier ses angoisses. Un espace à soi face à un soignant qui a le temps, avec lequel l’enjeu n’est pas la variation des marqueurs mais bien que nous allions mieux dans notre tête. Un espace pour dire sa douleur, pour pleurer sans jugement … enfin. Un espace pour comprendre, pour se réparer, pour panser ses blessures. Un espace pour se redresser et avancer.
Non nous ne sommes pas folles, pas déséquilibrées et surtout pas seules à vivre mal avec un cancer. Oui nous avons besoin d’aide et l’accepter, consulter c’est déjà un pas vers la guérison. Mais certains hésitent, tergiversent et vont jusqu’à refuser ce soutien pourtant disponible et fait rien que pour nous. Accepter de soigner ses bleus à l’âme, accepter que l’on vous tende la main n’est pas signe de faiblesse, loin de là. L’onco-psychologue peut au contraire, permettre aux patients de retrouver l’énergie de se battre, de mobiliser leurs forces une fois la colère ou la tristesse abandonnée dans le cabinet.
J’ai eu la chance d’assister il y a quelques jours à la conférence Cancer et sexualité à Lille pendant laquelle j’ai pu participer à un atelier animé entre autre par la divine Anne Lesur, oncologue au centre Alexis Vautrin à Nancy.
Lors de son intervention qui concernait le problème particulier de la sexualité, elle nous a parlé d’une vidéo dont elle est l’instigatrice, disponible sur le net à destination des patients atteints d’un cancer.
Vous pensez bien qu’une fois retournée à Paris, je me suis empressée de la chercher et de la visionner.
L’oncologue y présente un jeu de rôle qui met en présence une patiente (jouée par Anne Lesur) qui manifestement n’a pas envie de se retrouver face à une psychologue (Virginie Adam). Parachutée à cette consultation par son cancérologue qui a détecté chez elle une grande souffrance, elle se demande ce qu’elle fait là. Petit à petit elle finit par accepter de se livrer un peu et comprend quelle aide elle peut en retirer.
Si vous hésitez, si vous trouvez que l’onco-psy n’est pas faite pour vous, je vous engage à regarder ce petit film en suivant ce lien .
Et vous ? Vous a-t-on proposé de consulter un psychologue ? Cela vous a-t-il aidée ? Que diriez-vous pour convaincre une femme qui refuse ce soutien?
Catherine Cerisey
bonjour Caherine
C’est tout a fait ça ,je viens de regarder le petit film et je me voyais a la place de cette femme qui s’énervait pour un rien ,moi je suis passé par là après les vacances ou avec mon mari on avait passé des supers moments et là ,il a fallu qu’il reprenne le travail je me suis retrouvée toute seule avec mes douleurs et j’ai pété les plombs ,je pleurais sans cesse et j’ai pris la decision toute seule de téléphonner à l’hospital becquerel a Rouen ou une infirmière coordinatrice nous suit depuis l’opération ,elle joue en meme temps le role de la psy ,elle est super et en pararelle m’a pris rv avec un médecin anti douleur pour voir ce qui n’allait pas .Donc je suis allée voir ce médecin rapidement qui a pris le temps de m’écouter et m’a expliqué qu’il fallait que je m’occupe de mon moral avant ma douleur ,elle m’a envoyé chez une kiné qui s’est bien occupé de moi et on m’a conseillé aussi la maison de l’espoir pour pouvoir faire des activités pour occuper mon esprit ,bien sur mon mari m’a accompagné durant ce rv ,il a toujours été là et je ne voulais qu’il souffre de mon état de dépression , alors maintenant le moral va mieux ,pour mes douleurs ça va mieux aussi et je peux dire que le centre de becquerel a Rouen est super et je les remercie et je te remercie aussi toi Catherine pour ton blog
J ai du etre hospitalisee lors de mon traitement chimio lors de mon cancer du sein! Et c est a ce moment la que mon oncologue m a propose de rencontrer une psycho-oncologue!
Elle m a bcp aide pendant mon annee de ttt , par contre au moment des problemes apres cancer ( au moment ou en fait on commence a se rendre compte par ou l on a passe) apparaissent , c est extremement difficile d y faire face seule! Presque je le dirais mieux avec ses mots! Car oui meme une psychologue oncol ne se rend plus compte qu elle compterais encore plus dans l apres!
Bonsoir Catherine
Très intéressant votre article et merci pour le lien..
A saint Cloud j’ai eu la visite d’un psychologue dans ma chambre, la veille au soir de mon opération et j’en garde un très mauvais souvenir.. j’ai fini en larmes.
Lui et moi ne nous sommes absolument pas compris..
Il est vrai que mon angoisse, mes peurs n’étaient pas pour moi mais pour mon époux qui sortait juste d’un gros souci de santé.. et il trouvait celà « anormal »..
Je n’avais pas à penser aux autres mais à moi selon lui.et à ce que j’allais « traverser ».. Et ce qu’il n’a pas entendu c’est que j’étais consciente de l’épreuve à venir…l’ayant vécu en tant qu’accompagnant…
J’ai eu la chance d’avoir l’écoute de mon médecin traitant…et surtout de mon acupuncteur spécialisé dans « l’acupuncture en cancérologie ».. que ce soit pour les méfaits des traitements que pour les problèmes psychologiques liés au cancer..
Il ne faut pas négliger ses états d’âme, sa faiblese mais juste trouver la « bonne » personne avec qui en parler..
Merci pour tous ces articles
Anne
je crois qu’il faut aussi convaincre l’entourage que les soins de l’esprit sont aussi importants que les soins du corps
Pour moi j’ai toujours ressenti une très grande réticence de mon conjoint vis à vis de ces soins et je les ai donc négligés et maintenant je sens que je suis en train de descendre lentement mais sûrement au fond du gouffre de la dépression
Le après est presque plus dur que le pendant. L’année qui a suivi, me semblait belle, je respirais. Mais depuis six mois je lutte, je plonge. Je dors très mal et très peu, donc la journée je me fatigue très vite. Les douleurs, les conséquences au quotidien sont de plus en plus pesant. Je suis très vite irritable, je ne parle plus j’aboie pour un rien. Envahi par des angoisses, de véritable peurs » et si ça recommence ». Tout m’inquiète, me prends la tête. Pourtant j’avais vu une psy après pour vider mon sac. Je pensais être débarrassée ! et bien non !! en discutant avec une copine hier, quand elle me parlait d’elle j’avais l’impression de m’entendre, de me voir. Et oui elle a posé les mots, elle m’a dit « je suis en dépression, je vois ma psychologue et j’ai un traitement depuis quelques mois ». J’ai entendu ce que je refusais de voir. En lisant votre article et les témoignages. Je me dis qu’il faut que j’ouvre les yeux et que j’affronte mon mal être. Pour moi, pour mon entourage avant que ça ne se dégrade de trop, il faut que j’attaque ce nouveau combat. C’est décidée je vais appeler l’hôpital et prendre RDV. Ma tête, mon corps sont trop lourds, il faut que j’allège tout ça !!!
Moi ce n’était pas un cancer du sein, mais face à l’après il n’y a plus de différence
Menguy
J’aurais pu écrire vos lignes..
Je trouve aussi que « l’aprés » est très difficile.. Je pense que « pendant » on est tellement prise en charge qu’on se laisse un peu « porter » entre les RV, les traitements..
Pour moi c’est l’acupuncture qui m’aide à alléger tête et corps..
Courage
Merci pour votre soutien, je viens de voir mon médecin et je vais prendre RDV avec la psy de l’hôpital pour affronter ce deuxième combat !!
Aller voir un psy après, oui ca aide. Ce dont j’ai eu besoin en plus et surtout, ce sont de soins corporels, des massages y compris de la cicatrice, des douceurs à mon coeur et à mon corps qui ont fini par m’aider à m’apprivoiser, à me reconcilier avec ce nouveau moi.
Bonjour Nadia Menguy
Vous avez raison il ne faut pas négliger le moral ,quand j’ai déprimé cet été car j’en avais mare de ces douleurs qui ne me quittent pas ,meme apres deux ans après l’opération et j’ai été voir un médecin anti douleur à l’hospital et elle m’a expliqué qu’on ne pouvais pas ètre bien dans sa tète si on étais pas bien dans son corps ,alors j’ai pris soin de mon corps mon moral va mieux j’ai encore quelques douleurs mais j’essaie de m’occuper l’esprit pour ne pas y penser je fais des activitées maintenant avec la maison de l’espoir ,aqua gym ,relaxation ,sophrologie ,cours de cuisine et ça me permet de faires des connaissances très sympatiques alors prenez soin de vous bon courage
Merci Catherine pour cet article qui m’a appris l’existence de l’onco-psychologue dont personne ne m’a parlé avant !
Je me retrouve totalement dans les témoignages précédents : c’est quand le plus dur est censé être passé qu’on se sent plus vulnérable, je vais de ce pas me renseigner pour en consulter un encore merci pour cette info.
Je croyez que j’allais mieux 5 ans après …..et puis les propos de Mme la ministre Bertinotti….ont réveille en moi ce sentiment de culpabilité qui me mine et finalement ne m’a jamais quitté….il est grand temps d’évacuer tout ça !
Chère Sylvie 75
Je ne pense pas qu’il faut que tu te sente coupable de quoi que ce soit moi ça fait deux ans et je n’ai pas retrouvé ma grande forme d’avant ,tu sais je pense que si la ministre a été travaillé pendant ses soins c’est que l’on a pas du avoir la meme médecine ,on a pas les memes moyens ,moi 2 ans après je ne travaille pas mais je ne me sentirais pas capable de travailler bon c’est sur ,beaucoup de personnes n’ont pas le choix mais je crois que le cas de la ministre n’est pas un exemple pour nous
Merci Martine d pour vos encouragements ….
Bonjour à toutes
Incroyable, certaines d’entre vous n’avaient jamais entendu parlé d’onco-psy, y’a encore du boulot !
l’après est un moment super difficiles que ces psychologues spécialisés dans le cancer connaissent bien. il ne faut pas hésiter à consulter et si ce post a poussé à le faire quelques unes, je suis ravie !!!!
Prenez soin de vous (physiquement et moralement), et merci mille fois de me lire et de commenter ici !
Je vous embrasse
Catherine
Bonjour,
J’ai également eu la chance d’avoir une psychologue dans le service d’oncologie. La 1ère fois que je l’ai rencontrée c’était sur les conseils d’une infirmière. Vu mon angoisse à l’idée de découvrir mon nouveau corps après l’ablation, elle m’ont entouré toutes les 2 au retrait des pansements….puis la psychologue est sorti de la chambre pour aller chercher mon mari qui attendait dans le couloir….Elle a su trouver les mots et les gestes pour nous accompagner tous les 2 dans cette découverte… La 2nde fois où je l’ai rencontré c’était lors d’une séance de chimio qui ce jour là se passait mal…..mal surtout dans ma tête….perdue, en pleurs……….l’infirmière et mon mari ne m’ont pas vraiment donné le choix. Ils l’ont appelé afin qu’elle me réconforte, qu’elle m’écoute. C’était en en 2008. A partir de là je l’ai vu régulièrement. Elle a également vu individuellement mon chéri et mes 2 enfants. Cette fichue maladie provoque des dommages collatéraux autour de nos proches. Aujourd’hui, je suis en rémission (berkkk je n’aime pas ce mot !!!)) et je continue à voir ma psychologue à ma demande et à un rythme régulier. J’aime le lien que j’ai tissé avec elle, j’aime son écoute et sa douceur. Aujourd’hui je suis en phase de reconstruction et elle est toujours là pour ce nouveau bouleversement « positif ». Donc oui n’hésitez pas à vous faire aider ! Depuis 2008, je lis différents blogs et je n’ai jamais osé écrire un commentaire…..pourquoi aujourd’hui….je ne sais pas, j’en parlerai à ma psy !!!!! 🙂
Laurence
Concernant la prise en charge des consultations avec un onco-psy quelle est – t’-elle??
Bonjour Catherine et bonjour à toutes,
Mon premier contact avec une onco-psychologue a eu lieu à l’hôpital, le surlendemain de la mastectomie : j’étais hébétée et elle nulle.
Résultat j’ai perdu 18 mois avant de reconsulter et là, à Accueil Cancer Ville de Paris, j’ai rencontré une femme douce, subtile et aidante.
Grâce à ce suivi : j’ai engagé et terminé la reconstruction et réussi à prendre Tamoxifène et Aromasine, qui m’épuisaient, durant les 5 ans prescrits.
Bon courage à toutes, avec mes souhaits les meilleurs pour vous.
Rina
Bonjour Dany
pardon pour ma réponse tardive. Prise en charge totale dans les centres de soin mais pas en ville. Si le psychologue est aussi psychiatre possibilité de prise en charge par la sécu en ville mais pas dans le cas d’un psychologue qui n’est pas médecin. c’est un gros problème que j’ai soulevé lors des journées de la société française d’onco-psychologie. J’espère que le plan cancer 3 en tiendra compte….
Merci Rina !
très bonne année à vous !
Bisous
bonjour Catherine bonjour à toutes et tous
Moi je vais très bien moralement depuis que j’ai consulté au mois de septembre j’ai toujours mes douleurs mais je me prend en mais je repart pour 20 scéances de kiné et puis voilà je vous souhaite a toutes et tous une bonne année et un meilleur santé et surtout c’est très important dans la maladie un bon moral merçi Catherine