Adk 92 fête mes 50 ans !!!!
Ils n’ont pas perdu de temps ! A peine la fatigue de ma fête d’anniversaire dissipée, je reçois la convocation pour le dépistage systématique du cancer du sein, une mammographie prise en charge à 100% tous les deux ans et réservée aux femmes de 50 à 74 ans. Impossible donc d’oublier que je suis passée de l’autre côté de la force.
J’ai donc ouvert l’enveloppe avec curiosité : qu’y a-t-il dans cette lettre ? Comment incite-t-on les femmes à participer au programme ? L’information est-elle claire, honnête, expliquant les bénéfices et les risques du dépistage afin que chaque femme puisse prendre une décision éclairée.
Sur la première feuille : quatre phrases laconiques vous demandent de vous rendre dans un centre agrée (dont la liste est jointe), on vous explique que ça ne vous coutera rien (sauf les éventuels examens complémentaires !), on vous dit que votre mammo sera relue par un second radiologue et enfin si vous ne vous rendez pas au dépistage, afin d’éviter d’autres courrier, il vous est demandé de cocher une case expliquant pourquoi ….
Puis est joint un dépliant trois feuillets de l’INCa qui parle de certains sujets qui fâchent mais sans les nommer : sur-traitements et faux négatifs. Enfin on vante les mérites de ce programme en reparlant de la deuxième lecture, le plus indéniable par rapport au dépistage individuel.
Pas mal, mais est-ce que si je n’étais pas autant concernée, je serais allée jusqu’à lire le petit dépliant ? Inquiète face aux polémiques, aurais-je compris toutes les explications ? Toutes les femmes sont-elles en mesure d’intégrer ces informations alors qu’elles ne font référence à rien de précis? Ce joli leaflet rose m’aurait-il convaincue d’aller me faire presser les nichons par un appareil digne des instruments de torture moyenâgeux alors que je me sens en pleine forme !
L’INCa a le mérite d’essayer de répondre à la plupart des interrogations mais peut être pas de façon optimale. Face à une adhésion au dépistage bien en deca des espérances, ne devrait-on pas aller plus loin, en employant et explicitant les mots utilisés par les détracteurs, en osant parler de la polémique et démontant les arguments un par un ? … Bref en appelant un chat un chat. Pas facile, je vous l’accorde et parler des contres leur donnerait corps. Cela supposerait qu’on les a lu, ce serait leur donner de l’importance. Il n’en reste pas moins qu’il ne faut pas pratiquer la langue de bois et ne pas prendre les femmes pour des cruches. Qui n’a pas lu ou entendu les anti-mammo ?
A l’aube d’octobre rose où nous allons être inondées de publicités, émissions et autres palabres sur le dépistage il me semble qu’il est nécessaire de revoir un peu sa copie et de parler sans tabou. Parlons du dépistage, mais pas seulement en le célébrant. Oui, il a des défauts, alors parlons en clairement. Des freins existent : peur d’avoir mal, pas le temps, je ne me sens pas concernée… Pourquoi ne pas les énumérer et les démonter un par un ? Enfin il me semble important d’associer d’avantage le médecin traitant et/ou le gynécologue au processus de décision. Il y a donc encore quelques ajustages à faire afin de permettre aux femmes de s’y retrouver.
Pour ma part, je vais répondre à ce courrier en cochant la case « j’ai été diagnostiquée d’un cancer du sein » et le ranger dans mes dossiers ! Dernière petite question, je suis née en aout et je le reçois à la veille d’octobre rose, hasard ?J’attends donc maintenant celui pour le dépistage du cancer du colon pour mars bleu peut-être … mais ça c’est une autre affaire !
Catherine Cerisey
Alors on est de vraies petites sœurs de cœur ! Je vais fêter mes 50 ans samedi prochain ! Merci de m’avoir prévenue…je serai moins anxieuse en recevant ce courrier prochainement…
Grosses bises
J’ai 56 ans et depuis mes 50 ans ,depuis que j’ai reçu ce dépliant j ‘ai fait une mamo tous les deux ans je fais également le dépistage du cancer du colon ,jamais je n’avais fait de mamo avant mais c’est comme ça il y a 2 ans qu’on m’a découvert mon cancer du sein ce qui me contrarie un peu c’est que entre la 1iere mamo ou ils avaient vu une petite tache et le 2ieme controle quatre mois après ma tumeur avait grossi alors pourquoi ne m’a t’on pas envoyer voir un médecin au 1ier controle en me laissant dans l’angoisse pendant 4 mois .Il y a des choses que l’on a du mal a comprendre n’est ce pas ?
je suis d’accord avec vous avec toutefois quelques nuances.
Il n’est plus possible, c’est vrai, de faire comme si la controverse n’existait pas et c’est vrai aussi que d’en parler lui donne « corps ». Mais pourquoi parler de « démonter » les arguments? Il ne s’agit pas d’un exercice de rhétorique. L’INCa a produit une réflexion concernant l’éthique du dépistage en se positionnant d’abord dans l’idée d’une meilleure adhésion et je trouve cela plus que discutable. On veut donner l’illusion d’un libre choix tout en dirigeant ce choix. Il y a comme vous le dites des avantages et des inconvénients. Il y a aussi une balance bénéfice -risque où les deux choix, faire ou ne pas faire, sont totalement compréhensibles et ne font pas pencher cette balance danngereusement vers un côté plus que l’autre. La liberté a ce prix. les arguments doivent être apportés, et à nous de choisir.
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Comment convaincre….
Face à la peur légitime de se faire dépister ….et il y a de quoi avoir peur….les mots sont difficiles à trouver….c’est vrai qu’une mammographie bien faite fait un petite peu mal….
J’ai reçu ce courrier pour mes 50 ans…..il m’a sauvé la vie !
Ils devraient donner aussi la liste des centres d’imagerie qui possèdent des appareils numériques, ce qui permettrait aux femmes de choisir. Ce type d’appareil est indolore et existe depuis des années mais de ça non plus on ne parle pas (entre autres choses qu’on nous cache). Bien à vous
http://www.imagerieduroc.com/examens/centre-specialise-en-senologie/mammographie-numerique-directe
🙂
Bnjour Martine,
difficile pour l’inca agence d’état de ne pas aller dans le sens du dépistage. Néanmoins j’ai vu passer sur la toile un nouveau dépliant pour octobre rose qui explique parfaitement la balance bénéfice risque…. Comme quoi on avance 🙂
Bonne journée
catherine
Ils donnent une liste mais elle n’est peut être pas exhaustive.
merci du lien Sylvie
Bonjour,
Je ne conçois pas qu’il soit difficile pour l’inca de ne pas aller dans le sens du dépistage! L’inca est un organisme public, institut NATIONAL qui se doit de coordonner recherche et lutte et donc d’analyser l’ensemble des données et de veiller au meilleur soin, il se doit donc d’être une veille sanitaire instigatrice de nouvelles directions….Même s’ il faut ne plus aller dans le sens du dépistage…même s’il faut ne pas « persuader » ou « convaincre » et se contenter d’informer selon les données de la science.
Bonjour Catherine
Je t’écris ce petit message simplement pour te dire que j’ai fait mes controles jeudi pour ma seconde année pas besoin de te dire que j’étais super heureuse quand mon oncologue m’a annoncé que tout allait bien pour moi ,j’était soulagée deux années de douleurs pour en arriver là. Je me suis rendue compte qu’il fallait ètre patiente ,retrouver sa vie d’avant met du temps mais ça vient doucement ,je me suis inscrite a la maison de l’espoir a Evreux et je fait pleins d’activités ,ça fait du bien au corps et au moral .Merci Catherine d’ètre toujours là quand on a besoin merci pour tout
A très bientot Martine
Nous sommes au courant de la controverse parce-que nous sommes concernées de près par ce sujet, et que chaque fois que nos yeux accrochent dans un texte les mots « cancer du sein » nous lisons l’intégralité avec attention, mais pour ce que j’en constate, il ne me semble pas que le grand public « tout venant » en ait tellement entendu parler. Il est effectivement vraiment nécessaire d’avoir accès à une information neutre et complète.
Absolument Martine et il semblerait que l’INCa aille dans ce sens si j’en crois sa dernière campagne pour octobre rose !
Merci à toi de me lire Martine 🙂
A très vite et super pour tes examens !!!
L’inca a un comportement ambigu. Dans son rapport concernant l’éthique, il est relevé à la fois la problématique du sur-soin, sur- diagnostic et effets délétères consécutifs et le manque d’infos concernant ce sujet. De même que l’inca relève l’immense difficulté à évaluer le réel bénéfice du DO. J’ai cru que nous avancions. Mais l’inca reste incitative. Or information et incitation ne sont pas compatibles. Inciter à un choix n’est pas laisser un choix.