Derrière les traitements, la femme …
Les personnes qui nous croisent au moment des traitements, ont tendance à nous considérer avant tout comme une personne malade et plus du tout comme la femme que nous sommes malgré tout. Nous même avons tendance à nous oublier parfois… Pourtant si notre physique est mis à mal, notre moi profond n’a pas changé.
En effet, pour les autres, nous ne sommes plus Caroline, Emma ou Brigitte mais nous devenons le cancer dont nous souffrons. Nous perdons toute identité : même crâne chauve, yeux sans âme dus à la perte des cils et des sourcils, ongles qui tombent… nous finissons aux yeux d’autrui par nous ressembler toutes, nous endossons le costume du malade et nous devenons l’image même de la souffrance voire de la mort. La plupart ne nous parlent que de la maladie, de ses traitements, de leurs effets secondaires oubliant que nous pouvons aussi, entre deux chimios, aspirer à oublier ce cancer qui nous colle à la peau, discuter cinéma, livres ou expos, papoter de tout et de rien…
Mais de notre côté, aussi, nos préoccupations tournent autour de ces soins infernaux, de ces allers retours à l’hôpital qui rythment et polluent notre quotidien. Notre reflet dans la glace nous devient insupportable. Parer les miroirs d’un voile noir pour ne surtout plus y voir notre reflet, détourner le regard de ceux qui nous scrutent dans la rue, rares sont celles qui arrivent à assumer leur nouvelle apparence. Et si, quand le cancer nous laisse quelque répit, nous aspirons à participer de temps en temps à la vraie vie, ce n’est pas si simple de se dissocier et de s’extraire pour un temps du carcan de la maladie.
Je suis donc ravie de vous présenter cette très belle vidéo faite à l’instigation de l’association anglaise Breast Cancer Care, qui en deux minutes rappelle à tous que derrière les traitements reste la femme…
Jolie, vous ne trouvez pas ?
Personnellement j’ai toujours poussé ma maman a rester une femme, a prendre soin d’elle, à se coiffer (même avec une perruque), à se maquiller et à rester coquette. Ce n’est certes pas simple, mais je pense que l’entourage fait beaucoup pour ne pas être une malade, mais une femme, comme avant. Au final ça lui faisait du bien au moral, même si par moment ce quelle voyait dans le miroir n’était pas top. Je trouve que c’est une belle campagne, dommage que l’on ai pas ça en France.
chère Catherine
cette vidéo est belle est terrible
c’est intéressant à voir cette vidéo.
Cette femme est très belle (un mannequin !) et je trouve que le film est bien fait. Il en faut du courage pour participer à cela après ce qu’elle a subi et qu’elle continue de subir.
Bonjour Catherine, le texte et la vidéo sont percutante j’ai pleuré en lisant, demain je commence mes 6mois de chimio après rayon et les 5 ans d’hormonothérapie .. je commence et je comprend au plus profond de mon cœur.. justement en plus de tout ce que l’on dois subir, à l’hôpital ou je suis soignée j’ai l’impression ainsi que d’autres personnes à n’être vue comme un cancer de plus aucune humanité, on peu dire que j’ai été trimballée d’un service à un autre à moitié nue sans pouvoir m’habiller, ayant et ne pouvant me servir de mes deux bras douloureux, plus quelques erreurs de leur pars, je ne vais pas rentrer dans le détail.. mais je crois que certains animaux sont mieux considérés que nous ..
Autrement encore merci pour ces partages
A bientôt,
Marie
Les autres nous voient telles que nous nous voyons et rien de plus ni rien de moins. Nous nous voyons malades? les autres nous voient malades. Nous nous voyons normales? Les autres nous voient normales. Essayez honnêtement et vous verrez le résultat. Il est garanti, les autres ne sont que notre propre reflet.
j’habite non loin de Paris, mais après réfexion, et petite enquête, nous avons décidé aavec mon épouse, de ne pas aller dans les grands centres pour son traitement. Et elle s’en réjouit tous les jours depuis l’été dernier.
Tous les soignants de l’hôpital de jour de Senlis, les soignants du Centre de radiothérapie de l’Hôpital de Creil sont remarquables dans leur humanité et sensibilité vis à vis d’elle: disponibles, souriantes et très attaché au regard porté à tous les malades que je côtoie avec ma femme depuis bientôt huit mois.
Je confirme que depuis le début du plan cancer, les centres régionaux et départementaux sont bien équipés et que le contact avec des équipes à taille humaine vaut bien mieux qu’une grosse « usine » à soin, où vous risquez de n’être qu’un cas parmi des centaines d’autres.
J’ai vu aujourd’hui une radiophysicienne caresser la tête d’une malade qui lui montrait ses cheveux renaîssants, avec une douceur et une sensibilité magnifique.
Je vous souhaite de rencontrer des soignants comme ceux-ci dans tous vos soins.
Bonjour à tous et merci beaucoup pour vos commentaires.
@ Noël : je suis ravie que vous ayez trouver une équipe soignante empathique et semble-t-il à la hauteur de vos attentes. Moi aussi je souhaite à toutes d’avoir cette chance là
je vous embrasse tous
Bonne journée
Catherine
Tout à fait d’accord avec vous
Ne serait-ce pas le malade qui se discrimine quelque fois lui-même ?
Catherine Cerisey dit « La plupart ne nous parlent que de la maladie, de ses traitements, de leurs effets secondaires oubliant que nous pouvons aussi, entre deux chimios, aspirer à oublier ce cancer qui nous colle à la peau, discuter cinéma, livres ou expos, papoter de tout et de rien… » . Je pense au contraire que c’est – heureusement – une minorité qui ne parle que de sa maladie; ceux-la meme qui cherchent d’abord un soutien ou une reconnaissance
et on peut se poser la question du reel interet des réseaux socio-médicaux qui enferment encore plus le malade dans sa maladie en ne parlant que de sa maladie
Concernant cette video, je n’y vois rien d’autre qu’un sens artistique
Elle est en effet extrêmement bien faite et sa brièveté même en dit plus que tous les commentaires bateaux qui pourraient être faits.
C’est une réussite totale.
A MR BERLET NOEL
MOI A SENLis ils ont été nul!!
ils m’ont condamné et de plus ils m’ont laissé seule a lire mes résultats dans le couloir de l’hpt
je n’ai eu aucun protocole d’annonce et en plus le radiologue m’a crié dessus
je suis suivie dans un grand centre « CURIE »
cela fait déjà 3 ans et je suis toujours en vie ils ont été humains et ils ne « lâchent » pas les patients.
tant mieux pour votre épouse si elle a trouvé de bons médecins dans l’oise
a bientot
nallie
Bonjour Philippe et merci pour votre commentaire,
pour avoir été confrontée par deux fois à un cancer je peux vous dire que les réseaux sociaux ont été essentiels dans ma vie d’alors et pour ma reconstruction après. Nous avons effectivement besoin du soutien dont vous parlez mais probablement plus auprès de nos frères et soeurs d’armes que nous rencontrons sur internet justement toujours présents pour nous malades . Quant à la reconnaissance, que voulez vous dire? La reconnaissance de notre statut de malade, de notre fatigue, de notre peur, notre désespoir face à un cancer qui ne nous laisse aucun répit? Je ne comprends pas très bien votre propos.
Vous pensez que nous nous discriminons nous mêmes ? peut être n’êtes vous pas passer par la case cancer ce qui expliquerais cette opinion que je trouve pour ma part, un peu radicale !
Très bonne journée
Catherine
Quant aux réel intérêt des réseaux sociaux, comme vous dites, il est heureux qu’ils existent pour qu’entre malades les gens y puisent soutien, réconfort et bienveillance. Tout ce dont vous semblez manquer ! Et de toute façon, je ne vois pas ce que vous pouvez comprendre à un cancer du sein ! Vous faites partie de tous ces hommes qui prennent la tangente quand la maladie survient, je pense. Passez donc votre chemin et épargnez-nous vos « pensées » moralisatrices. « Le malade qui se discrimine lui-même » !!! On aura tout vu !
Bonjour Jess
Pour avoir eu l’occasion d’échanger avec Philippe par mail, je voulais préciser qu’il a une histoire très lourde avec le cancer. Lui et sa femme ont préféré s’éloigner des réseaux afin de mieux vivre cette horrible période… Chacun trouve sa solution qui n’est pas forcément celle de l’autre. Bien sûr son message peut paraître choquant mais lorsque l’on connait un peu son histoire on comprend mieux. Je ne veux pas en dévoiler plus, c’est à lui de le faire s’il le désire.
A bientôt
Catherine
A Jess
Bonjour
Je repondais au message de Jeannine Tebbani « Les autres nous voient telles que nous nous voyons… » tout en confirmant ce qu’écrit Catherine « … La plupart ne nous parlent que de la maladie… »
Oui le malade se discrimine quelquefois (j’ai bien écrit quelquefois) en ne parlant que (dans le sens d’exclusivement) de sa maladie … et donc comme le souligne Jeannine , les autres ne nous voient que malade… alors que nous sommes avant tout une personne.
Concernant les reseaux socio-médicaux, c’est une faible minorité de malades qui echange sur ces réseaux et je ferais la même remarque , c’est trés bien pour ceux qui en ont besoin mais attention à ne pas s’enfermer encore plus dans sa maladie en n’etant que sur ces réseaux… car la vrai vie est aussi et surtout ailleurs comme l’a ecrit Catherine;
Je ne repondrais plus ici sur ce sujet, mais si vous le désirez vous pouvez me contacter via ma messagerie sur Twitter : @p_galipon
Merci Philippe de ces précisions.
Très bonne journée
Catherine