reprendre son travail après un cancer : état des lieux
Un colloque sur le sujet a eu lieu cette semaine à Paris organisé conjointement par L’ARC et l’INCa, intitulé « Cancer et travail, où en est-on? ». En lisant les divers compte rendus parus dans la presse, je me suis aperçu, que les choses n’avaient pas beaucoup évolué depuis 10 ans. Mon expérience est malheureusement encore très représentative de ce que les femmes doivent affronter aujourd’hui. En effet, j’ai été licenciée 3 ans après la découverte de mon cancer du sein, au bout de 18 ans de bons et loyaux services dans la même entreprise! Mon arrêt, sans doute trop long, a lassé mes employeurs qui ont eu vite fait de me remplacer.
Alors, qu’en est-il exactement aujourd’hui? Une étude effectuée auprès de jeunes femmes atteintes d’un cancer du sein, en Provence-Alpes-Côte d’Azur, indique que bon nombre d’entre elles ont changé de métier après la maladie. . « A peine 15% ont retrouvé la même situation professionnelle« , lit-on dans Libération.
Les experts de la conférence ont par ailleurs noté de grandes disparités entre les différents milieux socioprofessionnels : et si les cadres arrivent bon an mal an à retrouver leur emploi (2 sur 3), les personnes en travail précaire, les agricultrices ou les ouvrières se retrouvent bien souvent sans revenus ou au chômage après leur arrêt maladie. Une autre étude réalisée par l’INSERM révèle que vingt-huit mois après le diagnostic, une femme sur cinq n’a plus d’emploi!
Certaines le font par choix : les priorités ont changé, la vision de la vie aussi et s’occuper de ses enfants, flâner, profiter de l’existence sans stress devient une évidence. Mais encore faut-il en avoir la possibilité ! Quelques unes préfèrent continuer à travailler pendant les soins, parfois de peur de perdre leur travail. En revanche beaucoup sont arrêtées pendant de longs mois. Or les entreprises ne jurent que par la performance, la disponibilité, et l’engagement indéfectible de leurs salariés. Et, on le sait, un malade est souvent diminué par les effets des traitements. Aux arrêts répétitifs viennent s’ajouter des problèmes de concentration, de rapidité, de motivation même parfois. Est-ce compatible avec la politique des employeurs? A leur décharge, on peut imaginer que l’organisation d’une société devient difficile lorsqu’elle doit se passer d’un responsable ou chef d’équipe, pendant des arrêts qui se prolongent. Pourtant embaucher des intérimaires ou des personnes en CDD est une solution comme celle de réorganiser, pour un temps, les services. Bien entendu, ce n’est pas possible pour tous les métiers, tous les postes mais un peu d’humanité dans le monde impitoyable du travail ne serait pas un luxe!
Mais, plutôt qu’un problème d’organisation, n’est-ce pas tout simplement le cancer qui fait peur : peur de la récidive, peur de l’absentéisme qui peut à tout moment poindre à nouveau le bout de son nez, peur de la baisse de performance, du manque d’investissement….
Parce que soyons honnêtes, malgré tout, il n’est pas rare de voir des mises au placard ou des licenciements véritablement abusifs. Dans ce dernier cas, comment retrouver un nouveau travail? Comment justifier un an, voire plus, de « trou » dans un CV? Là encore, la discrimination existe et à compétences égales, le bien portant se verra offrir le poste face à un ancien »cancéreux ». La solution bien entendu, paraît évidente : mentir…. comme nous devrions le faire auprès des assurances ou des banques qui elles aussi stigmatisent les anciens malades. Est-ce raisonnable?
Pourtant l’AFP rappelle que « la mesure 55 du Plan Cancer II vise à améliorer les dispositifs de maintien dans l’emploi et le retour à l’emploi pour les patients atteints de cancer« . Et Monsieur Maraninchi, président de l’INCa, nous rebat les oreilles en nous parlant de la « guérison » d’un grand nombre de cancers, guérison censée nous normaliser. Dans le même temps, malheureusement, les employeurs continuent la ronde des licenciements et des personnes se retrouvent face à une double peine ingérable et inacceptable.
Ce colloque a permis de se poser des questions concernant le retour à l’emploi après un cancer. Maintenant il est urgent de trouver des solutions parce que les malades ont besoin de travailler pour des raisons financières évidentes bien entendu, mais aussi pour se sentir à nouveau comme tout le monde : guéri! Il faut donc espérer que ces nombreuses études dont les résultats ont été analysées cette semaine permettront un changement radical dans les mentalités!
Sources : santenews.eu/mutualite.fr/rtl.fr/Libération/AFP
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J’ai aussi connu cette mise à l’écart après un arrêt de 18 mois. J’étais l’adjointe de mon service destinée à remplacer ma chef lors de son départ à la retraite. Au lieu de ça, je me suis retrouvée sans plus aucune responsabilité, un collègue en avait profité pour tout récupérer et n’avait pas l’intention de partager. Personne n’est intervenu pour changer cet état de fait, il était hiérarchiquement en-dessous de moi.
Il faut dire que j’étais déjà très heureuse de pouvoir retravailler et j’avais déjà besoin de me rassurer sur mes capacités après ces traitements et ce cancer qui m’avaient fragilisée. Je n’avais aucune envie de mener un autre combat mais de reprendre doucement, en mi-temps thérapeutique. Et puis peu à peu, je n’ai plus douté de moi, j’ai repris confiance en l’avenir et je n’ai plus voulu subir. J’ai changé de service, malgré le refus de mon directeur, j’ai bénéficié de l’appui de deux responsables qui avaient décidé de croire en moi. Finalement le cancer m’a poussée à changer et je ne le regrette pas du tout. Je préfère mon nouveau job super intéressant.
Par contre j’ai l’immense chance d’être fonctionnaire, je suis arrêtée toutes les trois semaines 2 jours pour ma perf d’herceptine. Je ne suis pas certaine qu’on m’aurait gardée sans ce statut. Mes collègues acceptent ces absences et les ont intégrées dans leur planning. Je n’ai pas droit à des remarques acerbes. Ca aurait pu être le cas.
Par contre il est bien évident que je ne changerai jamais d’administration. Qui voudrait d’une personne arrêtée toutes les trois semaines?
Je ne crois pas à un changement, à part légiférer pour interdire les licenciements des personnes en Ald ou donner des subventions pour inciter les employeurs ou encore faire partie des handicapés avec un minima obligatoire. On est bien loin des pubs où le cancer ne fait pas plus d’effet qu’un rhume
…
autre vaste sujet…
je ne me vois même plus, depuis longtemps pouvoir demander un travail.
à une époque, mon doc m’avait même parlé du statut « handicapée » qui pourrait m’aider dans ce but de retravailler. J’avais demandé le dossier à remplir, et vu tout ce qu’il y avait à compléter, j’ai préféré abandonner cette version, et rester dans le plus grand flou.
Et à un moment -trop court!- j’ai été vraiment bien, j’ai pu apprendre un métier d’artisanat qui s’est avéré une passion. Je me suis créé mon travail, sous le statut d’autoentrepreneur. Même si je ne peux pas en « gagner » ma vie, je travaille quand je peux (loin de comme je veux :sad:), et mon plus grand plaisir, c’est quand je vois que mes créations plaisent, donc sont vendues, et mon ultime bonheur, c’est de déposer des chèques et d’avoir des recettes à déclarer pour en payer les charges ! le pied!!!
Mais très difficile moralement quand je dois dire « non » à des demandes de participation à des expos. oui… vraiment dur à chaque fois…
Mais les rares que j’ai réussi à faire furent des moments vraiment de pur bonheur. Même si peu de vente, beaucoup de contacts pour parler simplement de travail.
oui, encore un vaste sujet …
en tout cas, quel travail de ta part !!! bravo
Coucou Isabelle et Brume
Pas facile cette reprise de travail…. Vos expériences le confirment. Je suis ravie que les choses se soient arrangées pour toi isabelle, je l’avais lu sur ton blog….
Le statut d’auto entrepreneur est très attractif sur le papier mais il ne nourrit pas son homme (femme)… :-(.. peu importe, s’il te donne satisfaction et le mieux sans doute est la joie de tes admirateurs !
Gros bisous à toutes les deux…
je poste ici les échanges de Lydia et Laurence sur Facebook qui parlent du statut particulier des fonctionnaires :
Laurence : » il y a beaucoup de choses a revoir !!!!! moi je suis fonctionnaire j ai été placée en congé de longue maladie pour une période d un an avec traitement plein sans les primes ,je ne vais pas me plaindre !!! là ou cela est devenu compliqué c est que j ai prolongé de six mois mon congé de longue maladie étant encore trop fragile pour reprendre mon boulot ,alors là j ai eu deux options !!!! soit je reste en congé longue maladie payée a demi traitement et je fais toujours partie des effectifs de mon boulot ou j opte pour le congé longue durée payé dans un premier temps a taux plein sans les primes mais je sors des effectifs de mon travail !!!!!!! je n ai eu que deux jours pour choisir c’était tout de méme beaucoup d angoisse , j ai de la chance d étre fonctionnaire mais ce n est pas toujours tout rose non plus ,dans le privé je trouve cela honteux !!!!!! on ne représente rien pour les patrons »
Lydia : « Même cas de figure…je suis restée en arrêt 19 mois en tout, je suis également fonctionnaire mais mon employeur a été des plus exemplaire et ai donc été rémunérée à taux plein sans les primes tout ce temps. J’ai ensuite été placée en mi-temps thérapeutique (payée à 100%) pendant 6 mois. »
Laurence : » oui tout dépend de ton employeur ,moi je sais que depuis plus de six mois je n ai plus aucune nouvelle de mon boulot ni de mes soi disant bons et bonnes collègues ,cette maladie m a mis au placard professionnellement ,le médecin conseil m a également proposer de reprendre ensuite en mi temps thérapeutique ,pour le moment je profite de ce congé pour me reconstruire car je n aipas peur de le dire ,j ai été démoli par la maladie!!! le boulot on y pensera dans 5 mois !!!!! »
Lydia : « Quant aux collègues, pour ma part, je n’ai pas à m’en plaindre. Elles ont su être présente durant toute mon absence et le jour de mon retour trônait sur mon bureau un magnifique bouquet de fleurs et 1kg de bonbons (je suis gourmande!!!). Aujourd’hui encore elles sont très prévenantes.
Laurence tu as tout à fait raison de prendre ton temps, c’est ce que j’ai fait et je ne le regrette pas un instant; c’est ce qui m’as permis de reprendre mon activité sereinement. »
Laurence : « je vais venir travailler avec toi lydia ça à l air mieux que chez moi !!!!! »
En tout cas, promis, je parlerai prochainement de la place des collègues dans le travail 🙂
Merci à toutes les deux pour cette échange…
Bisous à toutes
Catherine
Pas question , oui!!!pas question de reprendre !!!!!
Aprés 3 ans de congés de longue durée(je suis moi aussi fonctionnaire , donc plus de prime) et aprés une reconstruction du sein (je l’ai vite faite ,afin de reprendre mon boulot , j’ai repris à mi temps thérapeutique .Je ne me suis plus sentie « CONCERNEE »par mon travail .Je voulais m’occuper de femme avec un lymphoedème du bras, comme moi (bras droit ).J’attends d’ailleurs vos appels!!!!!pour les cures ….
L’ordi, c’était pénible ….du mal à cliquer la souris et la fatigue à gérer , !!!
A la maison , on doit se ménager :éviter de faire les vitres , de repasser , de forcer sur le balai.
Pour nos soins quotidiens, on n’a du mal aprés une douche à s’essuyer, du mal à se brosser les dents , du mal à se coiffer .Cela parait « dingue » quand on est jeune. Mais voilà c’est la vérité !!!!!!!
j’ai fait le choix de ne plus travailler (mon époux le fait pour moi) hi hi hi !!!!
Mon train de vie a un peu diminué mais je suis PLUS HEUREUSE sur toute la ligne !!!
Si vous pouvez le faire , foncez !!
Trés curieuse je me cultive sur internet , documentaires, livres .J’ai soif de tt connaissances .Avant ma maladie ai je vraiment existé????………..bisous à toutes
Bonsoir Catherine et bonsoir à toutes .moi ,j’etais coiffeuse ,quand j’ai voulu reprendre 8 mois apres mes traitements,j’ai été accueillie comme une boule dans un jeu de quilles.Ma patronne m’a laissée seule au salon avec un boulot monstrueux,m’a laissé quotidiennement des petits mots acerbes ,bref ,m’a mené la vie dure et je n’y comprenais rien ,car ,je sais que j’etais tres appréciée auparavant.j’ai passé le premier week end à pleurer alors que moralement ,je n’étais pas vraiment au top!En fait ,elle était persuadée que je ne reprendrais jamais, aussi ai -je provoqué la conversation ,et elle m’a dit qu’elle avait peur que je la lache en pleine saison ,si je développais un lymphoedeme,et qu’elle se retrouverait dans la panade ,puis elle m’a dit qu’avec ce que j’avais ,je devrais me mettre en invalidité ,m’occuper de mon epoux malade egalement ,et qu’à 50 ans ,ce serait mieux pour moi!De toute façon ,mon bras était douloureux au possible ,impossible de continuer à coiffer avec un tel rythme.La medecine du travail m’a declarée inapte ,j’ai été licenciée,ensuite déclarée travailleur handicapé ,et voilà ,c’est la cerise sur le gateau,me voici à la recherche d’une nouvelle voie à suivre ! ce n’est pas gagné!Mais il faut garder le moral ,parce qu’on se bat tous les jours ,parce qu’il ne faut pas baisser les bras ,même si ce n’est pas facile ,car mon epoux est en pleine chimio encore une fois ,avec un cancer dû à l’amiante ,auquel il survit depuis 10 ans ,mais à quel prix!être ensemble et garder le moral ,voilà l’important .Courage à vous toutes !AMITIES
Bonjour les filles 🙂
Je remets ici les coordonnées de Patricia notre spécialiste du lymphoedème : portable : 0603174772 maison : 0491447542. n’hésitez surtout pas à la contacter pour avoir des renseignements 🙂
@Christine : Merci Christine, le métier de coiffeuse est extrêmemnt pénible avec sa station debout et les produits de coloration que vous respirez en permanence :-, alors j’imagine avec un bras douloureux. Finalement votre patronne vous a peut-être rendu service… En tout cas vous avez très bien fait de crever l’abcès !
Plein de choses pour votre mari et vous
Je vous embrasse
Catherine
vaste sujet que celui-ci et oh combien douloureux. je vous envoie tout mon courage!
J’ai 53 ans et j’étais infirmière libérale remplaçante. En juin dernier j’ai quitté mon ami car il me trompait et m’avait trahi. En juillet on me découvre un cancer canalaire in situ du sein droit. J’ai été opérée 1 première fois le 17 juillet. Après une hospitalisation de 5 jours, mon gynéco m’a fait un arrêt de travail d’1 mois. Lorsque j’ai appelé le cabinet d’infirmiers libéraux pour lequel je travaillais, l’une des gérantes m’a répondue, je cite » que je les mettais dans la m….en période de vacances. »
Le 2 août, réhospitalisation car des cellules cancéreuses étaient encore présentes, donc nouvelle intervention. Le cabinet me téléphonait sous le couvert de prendre mes nouvelles, en fait c’était pour savoir quand je pensais reprendre. Ce sont des INFIRMIERS et régulièrement, entre autres, nos soins se dirigeaient vers des patients comme moi. Ma rupture, mon cancer et mon travail m’ont plongée dans un état dépressif extrême. J’avais l’impression que tout s’écroulait autour de moi. Heureusement, ma fille, ma mère, ma famille et une poignée d’amis étaient là pour m’aider à traverser ce marasme. On m’a mis en relation avec un réseau qui prenait en charges des patients atteints d’un cancer. Ca s’appelle Onco 38 et m’ont « offert » 10 séances de suivi psychologique. Ce qui m’a beaucoup aidé.
En septembre, suite à la persistence de cellules cancéreuses dans mon sein, la collégiale de médecin dont dépendait mon gynéco, ont décidé de faire une ablation totale de mon sein avec une reconstruction immédiate. Cette intervention a eu lieu le 11 octobre dernier avec une reconstruction par le grand dorsal droit. Intervention longue et douloureuse mais avec un sein « presque » vrai grâce aux doits d’or du chirurgien plasticien qui m’avait pris en charge.
A ce jour, je suis toujours en arrêt de travail et cela jusqu’en mars prochain. Entre temps j’ai donné ma démission au cabinet, sans aucun regret et depuis que j’ai envoyé cette lettre, plus aucun appel de leur part. Ce que je sais, c’est qu’auprès des patients qui demandent de mes nouvelles, ils minimisent ma maladie, voir même la renie !!!ce qui me fait énormément de mal…c’est comme si j’avais bénéficié d’un arrêt de complaisance !!
Ayant beaucoup souffert, j’ai décidé de quitter ma région natale, ma mère, ma fille, ma famille pour m’installer à 150 kms de chez moi pour ne plus avoir affaire à des ondes négatives qui ont « bouffées » ma vie. Avec une jeune amie infirmière nous allons ouvrir un cabinet d’infirmières libérales avec comme optique le soin dans tout son sens du terme.
Ce cancer m’a permis de découvrir ce que sont vraiment les gens et surtout ceux sur qui j’ai pu compter.
Dans mon malheur, j’ai eu de la chance, mon cancer n’a pas été invasif et depuis l’ablation totale du sein, mes résutats sont devenus normaux.
En avril prochain, nous ouvrons notre cabinet, en attendant nous faisons nos démarches administratives.
Voilà, je voulais partager avec vous mon expérience.
Bonjour Maryline et bienvenue sur mon blog,
Merci pour ce témoignage. Malheureusement, il prouve que même dans les milieux médicaux auprès desquels on s’attendrait à trouver solidarité et empathie, les mêmes problèmes se posent. Je suis ravie de lire que non seulement votre cancer est éradiqué mais qu’en plus vous avez des projets qui vont probablement vous porter encore plus vers la guérison.
Je vous souhaite une grande réussite dans votre nouvelle vie
et j’espère vous accueillir à nouveau dans mon univers
A très vite
Catherine
oui je sais j en sors et je m en sors bien aussi ,mais des amis des vrais et des faux , qui n ont rien compris ou veulent rien comprendre merci a ceux qui ont ete presents , une chance , reconstruction aussi immediate mais en gardant la poche du sein ,je n ai pas souffert , merci au chu de grenoble et en particulier mon chirurgien le Docteur Petit-Perrin qui a su etre a l ecoute de nombreuses fois pour m aider dans ma decision et apres , bravo Maryline et continue et a bientot
Je « rebondis » sur votre discussion à propos de la place du travail dans la maladie. A l’annonce du
cancer, j’ai éprouvé le besoin de ne pas « couper le cordon » avec mon boulot. Cela me rassurait : je souhaitais ne pas basculer complètement dans le monde des malades pendant le CLM et continuer à exister malgré l’empêchement lié aux traitements. J’ai eu la chance d’avoir une hièrarchie et des collègues exemplaires, chaleureux et très présents. Cela a compté énormément pour le moral. J’ai demandé à recevoir les comptes rendus de réunion à mon domicile ; vous allez peut-être me prendre pour une accro au travail 😀 C’est peut-être le cas ! Mais cela m’a permis de reprendre le travail au bout de 18 mois, comme si de rien n’était ! J’ai eu l’impression de revenir de 3 semaines de congés. Je suis fonctionnaire et je suis consciente d’avoir eu la chance de retrouver mon emploi. Une surprise tout de même : j’ai opté pour une prolongation du CLM plutôt que d’emtamer le CLD, j’ai eu la stupéfaction de voir que le mi-traitement était d’à peine 700 euros, les primes ne sont plus versées (ce qui est normal) mais elles représentent habituellement environ 40% du salaire (et c’est là que le bât blesse) Tant que j’étais en bonne santé, je me satifaisais des augmentations, sans prêter attention au fait ces augmentations concernaient les primes et non le traitement de base. Mais maintenant que je sais que l’on ne touche plus les primes (mi-traitement) ou seulement la moitié (mi-temps thérapeutique), je comprends que l’on se fait un peu avoir…
Bonjour Bérangère,
Vos explications sont très techniques et bien nébuleuses pour une néophyte comme moi… Pourriez-vous nous préciser ce que sont les CLM et CLD ?
Merci d’avance 🙂
A très vite
Catherine
Oups ! C’est vrai que je suis dans mon truc, pardonnez-moi.
CLM = congé de longue maladie.
CLD = congé de longue durée.
Après avis du comité médical de l’Administration, le fonctionnaire est placé en CLM.
Au bout d’un an de CLM, le fonctionnaire peut opter :
-soit pour une prolongation du CLM (alors il poursuivra son congé en n’ayant qu’un demi salaire)
-soit pour un CLD (il touchera alors son salaire entier).
La différence entre CLM et CLD, c’est qu’un agent ne peut bénéficier qu’une seule fois d’un CLD pour la même maladie durant sa carrière, alors qu’il peut bénéficier d’un CLM à chaque fois qu’il aura repris ses fonctions pendant un an.
Merci de tes précisions Bérangère :-).
A très vite
Catherine
Bonjour Catherine,
Voilà je me pose la question que sera mon avenir professionnelle avec deux cancers diffèrent en 18 mois.Operation du coté droit puis 18 mois plus tard le coté gauche !!!je souffrent des deux bras.Je suis fonctionnaire aussi mais sur un poste très physique .la je suis en ALM depuis deux ans il me reste que quelques mois avant la date des trois ans!!!Donc de la reprise je suis encore en chimio après je dois faire ma radiothérapie!!!bref pas trop le morales questions d’argent j’y pense tout les jours tout comme mon avenir .Je me demande si l’ ALD serai pas mieux pour moi…A bientot grenouille
Bonjour Grenouille,
Je ne comprends pas bien les modalités d’arrêts de travail pour les fonctionnaires (je crois savoir que c’est très compliqué) mais vous avez peut être la possibilité, comme dans le privé, de passer en invalidité 1 ou 2. Vous recevrez alors une rente et aurez la possibilité de reprendre le travail quand vous le souhaitez.
Ca vaut vraiment le coup de vous renseigner…
Tenez moi au courant
Catherine
Bonjour Catherne,
Merci pour votre reponse,mais j’ai vraiment du mal a avoir des infos !!!!
Même au pret de l’assistante social de l’université!!!!je ne comprends pas tres bien son role .Je vous tiens au courant .
A tres vite merci d’etre la
grenouille
Ne serait-ce pas tout simplement votre correspondant DRH qui pourrait vous renseigner ? J’ai eu toutes les infos qui m’intéressait par ce biais, et au passage, elle m’a dit que ma collectivité n’avait jamais laissé tombé quelqu’un financièrement, et que des solutions ont toujours pu être trouvées. J’espère, petite grenouille, que vous pourrez également entendre des paroles aussi rassurantes,
des bises à toutes
Méli
j’ai le même souci , et je suis fonctionnaire .Je ne veux pas reprendre mon travail !!je n’arrive pas à savoir comment faire pour être en cathégorie 2 ,invalidité alors que j’ai un lymphoedème très handicapant ,bras droit .Si vous avez des renseignements , les filles ,pensez à moi !!!
J’ai vu une assistante socile , mais guère compétante !!!!!!merci à vous et grois bisous à toi Catherine
Bonjour
Et par la sécurité sociale? En ce qui me concerne, c’est le médecin de la SS qui m’en a parlé et dans tous les cas, c’est lui qui décide en dernier lieu.
Bon courage et à très vite
Catherine
coucou
Je suis assimilée fonctionnaire et mon systeme de santé est géré par la ville donc la sécu a exclure ,je ne peux pas .je vais essayer divers arrêts maladie pour demander par la suite une « invalidité retraite »mais c’est dur……….si tu as des renseignements
Bisous !!!
Coucou Patricia,
Le système concernant les fonctionnaires a l’air super compliqué !!! J’espère que quelqu’un pourra te renseigner …
gros bisous
Catherine
bonjour
moi aussi suite a un cancer je rencontre des gros problemes avec
mon employeur qui me tiens en otages
je ne sais plus quoi faire . aprés avoir etait mécanicien Echelon 7 ils mon jeter a laver des voitures dans l’humiditée et les courant d’ air sous prétex que pour le moment je ne suis pas capable de reprendre mon poste alors que la médecine du travail est favorable a ma reprise de mecanique, je n’ai plus de gout a rien je viens de tomber en dépression il me faud de l’aide . je sent que sa va mal finir si quelquin peu m’aider merci
Bonjour Daniel
Malheureusement, je ne peux pas vous aider mais je vous conseille d’aller poster votre commentaire sur la maison du cancer, un site dédié à tous les malades sur lequel vous trouverez aide et soutien, j’en suis persuadée : http://lamaisonducancer.com
Catherine
Bonjour, j’ai 41 ans
Je viens de lire tous ces témoignages avec beaucoup d’attention, je me sens moins seule et je me reconnais dans bien des cas!!!
J’étais en formation aide soignante lorsque j’ai appris le diagnostic de mon cancer. Je me suis retrouvée propulsé de l’autre côté de la barrière du métier que je voulais exercer. Après une tumorectomie et une pamectomie, j’ai subi 6 séances de chimiothérapie suivi de 30 séances de radiothérapie. J’ai perdu mes cheveux, j’ai perdu l’aspect normal de mon sein, me retrouvant avec des cicatrices un peu partout, amaigrie, fatiguée, usée, frustrée de vivre cette tempête sans compagnon. Il faut dire que j’étais en plein divorce, séparée depuis un an et demi, j’avais entamé une petite relation avec un homme qui m’a laissé tomber en plein diagnostic également. Alors sur qui compter, la famille, mes 2 filles de 10 et 13 ans, quelques amis qui effectivement ne m’ont pas tournés le dos comme la plupart. La peur de la maladie sans doute, enfin je dirai que dans la vie c’est chacun pour soi, au départ les gens sont là, présents, puis cette accompagnement s’estompe. Mais nous, « malade » ou atteind d’une maladie, nous avons envie d’exister, nous voulons rester vivant, outre la fatigue qui s’accumule, nous pouvons faire………Pour ma part je me suis battue, en continuant de rester la plus féminine possible, en exagérant le maquillage et les tenues un peu sexy, en continuant à sortir, à vouloir plaire aux hommes malgré tout, c’était un jeu au départ, une sorte de revanche sur la maladie. Puis petit à petit, je me suis rendue compte que je ne pouvais plus, trop maigre, trop fatiguée, trop cernée, trop dans la détresse affective. Je finis mes rayons et j’ai très peur de cet après maladie, je n’ai pas de travail, pas de diplôme d’aide soignante, pas de revenus, je vis seule avec mes enfants une semaine sur deux, comment se réinsérer dans cette vie sociale, comment faire face à la peur de ne pas être fatiguée, de ne plus être à la hauteur d’un travail. Malgré un suivi psychologique actif et une bonne équipe médicale qui vous encourage………….c’est difficile, on veut parfois baisser les bras, se dire à quoi bon………………une aventure humaine qui sert à grandir, mais par force et c’est vrai que l’entourage s’épuise, nous voyant proche du but, ils pensent que tout va aller pour le mieux, que ce ne peut être que positif et constructif, mais il faut repartir de zéro dans mon cas et je n’ai plus cette énergie d’une jeunette, alors oui, écrire le récit d’une histoire parmi tant d’autre, pourquoi pas………j’y pense car dans ma période de traitement j’ai vécu des moments forts aussi, de belles aventures, de belles rencontres……………mais on se retrouve vraiment seule après le tumulte, terriblement seule car notre cercle nous voit « guéri »…………….mais pas guéri de ces blessures psychologiques!!!!!!
Bonjour et bienvenue sur mon blog,
L’a près cancer est, contrairement à ce que pense l’entourage, un moment très difficile. On nous dit guérie, oui mais pas les médecins qui ne parlent que de rémission. Fatigue, effets secondaires, angoisse de la rechute perdurent bien au delà de la fin des traitements. C’est le moment de prendre soin de soi, de penser à soi et d’essayer de se faire du bien. Le moment aussi peut être de se faire aider par un professionnel qui saura écouter nos peurs.
Prenez soin de vous et à très vite
Je vous embrasse
Catherine
Bonjour
Je me présente : daniel
je viens de recevoir votre message merci pour votre soutiens . j’aimerai que l’on parle de nos prb si vous le voulez bien .
Merci d’avance cordialement .
Bonjour Daniel,
Pouvez-vous m’envoyer un mail via le formulaire prévu à cet effet sur la barre latérale du blog.
Par avance merci
Bonne journée
Catherine
Bonjour Catherine, bonjour à toutes,
Moi aussi j’ai lu tous vos témoignages, nous nous connaissons via facebook. Moi aussi j’ai très peur de ‘avenir. Je ne suis pas fonctionnaire ni assimilé, je travaillais dans le privé. J’étais assistante commerciale en CDD jusqu’au 31 mai 2009. Le 24 avril 2009, tout a basculé. Mon cancer du sein, mastectomie totale suivie de 6 chimio, 44 rayons, hormonothérapie 2 ans tamoxifène débuté début fevrier 2010. Retrait de port à cath, problème de lymphodème, toujours en kiné.Début de reconstruction, fin le 28 février 2012. Mon ALD arrive à échéance le 24 avril 2012, du moins mes IJ car changement d’hormonothéarapie. Je suis sous Femara pour 5 ans et oui mon chirurgien hier m’a annoncé la bonne nouvelle, ce n’est pas 3 ans mais 5 ans sous Fémara.
Aujourd’hui je me pose pleins de questions, comment retrouver du travail? Comment faire pour rebondir? Que faire?
J’ai telephoné à pole emploi, je ne peux pas m’inscrire tant que je suis en ALD. Je suis allée au CIBC, pour l’instant on attend. J’ai téléphoné à CAP emploi car j’ai obtenue la reconnaissance de travailleur handicapée (franchement quelle aubaine…) je ne peux pas m’inscrire chez eux tant que je suis en ALD. C’est franchement le serpent qui se mort la queue…
Comment justifier les 3 ans d’arrêt auprès du futur employeur?
Franchement j’ai l’impression d’être dans une impasse. Quelqu’un aurait-il une solution? Comment rédiger mon cv ? Que dire, que faire?
Je vous remercie toutes d’être là, de bien vouloir me répondre.
Bonne journée
Fran
Bonjour Françoise,
je ne comprends pas très bien : vous ne pouvez pas vous inscrire en étant en ALD (affection longue durée)? Ca m’étonne un peu, puisque l’affection longue durée touche énormément de gens qui travaillent ou pointent au chômage. (type hypertension, diabète etc… ) le fait d’avoir des remboursement pris en charge à 100% ne vous empêche pas de chercher du travail. en revanche si vous êtes en invalidité, ce qui est peut être le cas d’où votre confusion, en fonction du degré d’invalidité vous ne pouvez pas cumuler… La loi a récemment changé en août 2011 et je vous engage à lire le papier sur la maison du cancer qui explique tout ce qui est désormais possible . http://www.la-maison-du-cancer.com/magazine/le-bureau/tracas-administratifs/cancer-pension-d-invalidit-comment-la-compl-ter
Quant à que dire face à ce trou dans votre CV; le sujet est difficile et très discuté. Vous avez devant la loi, parfaitement le droit de vous taire, puisque c’est du domaine de la vie privée. il faut que vous vous sentiez à l’aise avec votre discours face à votre nouvelle employeur.
Votre statut de travailleur handicapé va peut être vous simplifier les choses puisqu’en vous embauchant, votre futur patron sera au courant de votre handicap.
tenez moi au courant
Je vous embrasse
Catherine
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Bonjour,
J’ai eu un cancer du sein en juillet 2009. Carcinome canalaire infiltrant grade iV hormono-dépendant.
Chimiothérapie (FEC puis taxotère) , rayons, mastectomie, curage ganglionnaire axillaire+ bras et reconstruction immédiate technique du grand dorsal + hormonothérapie (tamoxiféne)
A l’époque, je me suis « accrochée désespérément » à mon travail et ne me suis arrêtée que 2 mois, après la chirurgie.
Infirmière de bloc opératoire de formation, je travaille depuis 15 ans dans l’industrie comme « chef de produit ». Ce job nécessite de nombreux déplacements, des manipulations d’instruments lourds etc… et après 5 ans post-cancer je suis épuisée.
J’envisage de prendre un 80 %. Je cherche des informations afin de savoir si je peux faire reconnaitre mon handicap 5 ans après ma chirurgie.
En fait je ne trouve aucunes infos sur le net…. il n’est toujours question que de la reprise du travail après la maladie, jamais des difficultés et des solutions (si il y en a…) quand sur le plus ou moins long terme travailler devient difficile.
Demander un aménagement de poste dans ma société est impossible.
Merci pour vos réponses.
Véronique
Bonjour
Je vous conseille vivement de prendre contact avec Dominique Thiry de l’association Jurissanté qui donne des conseils gratuits pour les personnes dans votre cas. http://jurissante.fr
Tenez nous au courant
Catherine