30 séances de radiothérapie post opératoire – bientôt un mauvais souvenir
Cinq ou six semaines de radiothérapie sont bien souvent nécessaires après une opération déjà éprouvante. Outre les trajets pénibles et fatigants, des effets secondaires cutanés et/ou une toxicité au niveau des organes périphériques (coeur, poumons, oesophage) sont fréquemment observés. Tout ceci ne sera bientôt qu’un mauvais souvenir grâce à deux nouvelles techniques de radiothérapie l’une dite peropératoire et l’autre appelée radiothérapie partielle accélérée.
L’ESSAI TARGIT
En quoi consiste la radiothérapie peropératoire ? Après la tumorectomie, sous la même anesthésie générale, des médecins vont réaliser une radiothérapie unique directement sur le lit de la tumeur et ce, avant de refermer la plaie. La patiente endormie ne se rend compte de rien et évite ainsi les longues séances de rayons post opératoires. On l’imagine aisément, les bénéfices sont multiples pour les malades concernées.
S’inscrivant dans une grande étude internationale, l’essai TARGIT (Target Intraoperative Radiotherapy), a annoncé ses résultats lors de la grande messe cancérologique de l’ASCO à Chicago en juin dernier. Plus de 2 000 femmes ont d’ores et déjà participé à l’étude. Malheureusement, pour l’instant, cette innovation ne concerne que les patientes à faible risque : à savoir les femmes de plus de 60 ans, pour des tumeurs de moins de 20 millimètres, sans indication de chimiothérapie et aucun antécédent personnel de cancer du sein. Le groupe TARGIT va ouvrir sa nouvelle technologie aux femmes plus jeunes l’année prochaine. Mais, compte tenu de leur jeune âge qui constitue en lui même un facteur de risque, elles subiront quand même de la radiothérapie post opératoire mais pendant seulement 25 séances au lieu des 30 actuelles.
L’étude pilotée par l’équipe londonienne du Professeur Michaël Baum, inclut aujourd’hui 28 centres dans 9 pays (USA, Australie, Allemagne, Italie, Pologne…). Pour l’instant c’est au centre de lutte contre le cancer René Gauducheau de Nantes qu’ont eu lieu les premiers pas français en septembre dernier, mais l’Institut Bergonié de Bordeaux et le Centre Val d’Aurelle – Paul Lamarque à Montpellier devraient bientôt suivre.
L’ETUDE SHARE
C’est l’Institut Gustave Roussy (Villejuif) et le Massachusetts General Hospital de Boston (USA) qui sont à l’origine de l’ étude de phase III Share qui va bientôt débuter. La phase II dont les résultats viennent d’être dévoilés dans la revue International Journal of Radiation Oncology Biology Physics est extrêmement prometteuse.
Lors d’une radiothérapie, les 25 premiers jours sont dédiés à l’irradiation de toute la glande mammaire, les 5 à 8 jours suivants à celle du lit tumoral. Or la majorité des récidives observées se situent localement. Une irradiation de 5 jours, à raison de deux séances quotidiennes a donc été administrée à des femmes ménopausées porteuses d’un cancer du sein à faible risque de récidive, en lieu et place des 6 semaines habituellement prescrites. L’étude conclut à une efficacité équivalente en administrant directement au niveau de la tumeur (en gardant une marge de sécurité) une dose plus concentrée qui évite là aussi les effets secondaires d’un traitement plus long.
La phase III va concerner 3 000 femmes qui vont être divisées en trois branches : la première recevra une radiothérapie classique de 6 semaines, la seconde une radiothérapie fractionnée de 3 semaines et la dernière une radiothérapie de 5 jours. On attend avec impatience les résultats.
Sources : le télégramme.com – l’express.fr- santelog.com
Un grand merci à Françoise (alias @kiwfranc sur twitter) – elle sait pourquoi 🙂
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bonjour catherine,
Merci encore pour ces informations. J’avais en effet entendu parler de ce qui se faisait à Nantes mais je ne savais pas que c’était à titre d’expérimentation et que ce serait bientôt étendu à d’autres centres. En effet, le bénéfice pourrait être certain car le lit de la tumeur serait irradié pendant l’anesthésie. Ce qui éviterait les longues séances de radiothérapie. Je suis personnellement restée 6 semaines de plus à Paris pour faire les séances car il y en a pas à Tahiti. Donc, je pense à toutes celles qui pourront éviter ce long séjour et ces allers et retours.
merci encore de nous tenir informés.
à bientôt
laurence m
Vu de ma fenêtre cancer :
1999, zone définie par un système de caches en plomb, voui, voui, on dirait l’antiquité.
2008, tout électronique, particules accélérées.
Et maintenant ces essais… en matière de radioT, les progrès galopent !
Vu aussi le reportage sur ce premier essai à Gauducheau – Nantes.
Touchée que la radiothérapeuthe soit aussi « MA » radiotherapeuthe !
Rassurant aussi de voir l’évolution de tous ces rayons, même si je reste loin de l’age qui pourrait profiter de cette version. Mais depuis 19 ans qu’ils me suivent de si près à Gauducheau, je m’y sens un peu « chez moi ». Et oui, un centre où tout le personnel, quel qu’il soit, sait écouter la personne, et mettre en confiance, c’est déjà tellement rasurant…
Et être encore là pour être témoin du progrès,c’est aussi rassurant, non?
bravo pour ce suivi.
Oui Brume, ce qui est encore plus rassurant, à mon avis, c’est que nos filles seront peut être épargnées grâce aux avancées de la recherche en matière de traitements mais surtout, ne l’oublions pas, en matière de prévention. Comme le dit et le prouve Cathie, en 10 ans des progrès énormes ont été réalisés… c’est bien mais pas encore suffisant. Il faut continuer afin que les soins aient le moins d’effets secondaires possibles, comme dans ces deux études mais aussi pour que plus aucune femme n’aient à subir ce cancer.
Mais effectivement, vous avez raison, être là, pour voir et apprécier ces travaux nous prouvent que nous sommes encore en vie, et c’est un réel bonheur quotidien :-).
A très vite et merci à toutes pour vos commentaires qui me poussent à continuer…
Merci Catherine pour ton information sur les nouvelles avancées vers un traitement moins agressif.Je souhaite qu’il soit mis en place rapidement et dans de nombreux centres.Que nos petites-filles soient mieux dépistées et soignées !
A bientôt.
Mamou 31810