les amazones à l’honneur, questions et réflexions
Comme je vous l’ai déjà dit, en ce mois d’octobre rose, les amazones sont à l’honneur. Outre les expositions dont je vous ai parlé dans mon post précédent, dans son très beau film, Anja Unger nous montre entre autre, la vision d’une amazone, Annick Parent lors de la préparation d’une exposition organisée par son association « les amazones s’exposent ». Cette dernière qui en parle également dans un blog du monde.fr et dans le très long dossier du dernier magazine Elle, est omniprésente depuis quelques temps dans les médias. L’entendre et la lire m’ont amenée à me poser certaines questions.
Dans un premier temps, les deux articles font état de chiffres différents : sont-elles 250 000 ou 350 000 en France? Ces chiffres comprennent-ils les femmes en attente de reconstruction ou celles dont le choix est acté ? Les amazones qui ont pu voir ce film, lire ces journaux et blogs, se sont elles toutes reconnues? Ne serait-il pas nécessaire d’entendre la voix d’autres femmes asymétriques ? Celles qui ne savent pas, hésitent, tergiversent. Celles qui continuent à détester leur image dans le miroir, celles enfin pour lesquelles le chemin a été long et escarpé et en aucun cas semé de rose (sic).
Bien entendu, il est mal venu de critiquer un mouvement qui a permis à ces femmes de sortir de l’ombre. Annick Parent est remarquable dans sa volonté tenace de donner une visibilité à l’asymétrie. Sa démarche est là et elle a le mérite d’être claire. Pour autant peut-elle s’ériger en porte parole de centaines de milliers de femmes?
Et dans un premier temps, à aucun moment le cancer n’est dit, expliqué, décrié. On imaginerait presque que ces femmes sont devenues amazones par choix. Pourquoi vouloir donner ainsi l’image d’une maladie presque anodine en la taisant de façon si assourdissante ? Le danger est, j’en ai peur, la banalisation de ce cancer qui tue, je le rappelle encore 11 000 femmes par an en France aujourd’hui ! Ces autres que l’on veut tant convaincre, ne vont-ils pas s’imaginer que le cancer est finalement bénin? Or, le problème réside bien dans la pandémie à laquelle nous assistons et dans un second temps seulement, en ses conséquences.
Peut-on à ce point passer sous silence également le difficile chemin emprunté par toutes celles qui subissent un cancer du sein? Le temps nécessaire à la reconstruction psychologique est plus ou moins long, plus ou moins compliqué. S’assume-t-on immédiatement amazone après l’ablation? Est-ce si facile? Pourquoi ne pas être sincère en expliquant qu’il faut d’abord faire le deuil d’un sein avant de passer doucement, lentement, au stade de l’acceptation? Quelles vont être les réactions de ces femmes pour lesquelles accepter ce nouveau corps fut compliqué, ces autres qui se regardent encore dans le miroir avec désespoir?
Dans le blog du monde, on peut lire : Oser dire : « J’ai un seul sein, je suis une femme, je vais bien, ça ne m’empêche ni d’aimer ni d’être aimée », c’est révolutionnaire ! Annick Parent va bien, mais sa vision de son sein unique, en aucun cas barrière à une vie amoureuse riche, ne va-t-elle pas enfoncer plutôt qu’aider les femmes qui ont subi des traitements lourds laissant des séquelles irréversibles? Fatigue, ménopause précoce, douleurs osseuses, baisse de la libido….. dus à la chimiothérapie et/ ou à l’hormonothérapie. Quid de ces femmes qui, en plus d’une cicatrice en lieu et place de ce sein disparu, doivent supporter les affres de traitements lourds? Ceux-ci permettent – ils à toutes de vivre une vie sexuelle libérée? D’autre part, une femme peut avoir la chance de traverser ses souffrances avec un mari, un compagnon. D’autres le vivent seules, avec cette angoisse latente de connaître la réaction d’un homme lorsqu’il posera son premier regard sur un buste à un seul sein. Un cancer ne se vit pas de façon unique. Autant de femmes autant de cancers différents, de traitements plus ou moins dévastateurs, de ressentis et angoisses propres à chacune.
Mais, Annick Parent s’explique : elle a subi la « Rolls des cancers« , une mastectomie seule qui l’a, bien entendu, fait énormément souffrir, ne le nions pas. Parler d’un cancer agressif qu’elle n’a pas vécu lui est impossible, soit.
Plus loin, la présidente de l’association évoque cette reconstruction qu’elle a refusée : elle parle de « trois chirurgies successives » ; dans le magazine Elle, elle ajoute : » Je n’ai pas voulu de cicatrices supplémentaires pour un nouveau sein en kit, monté de bric et de broc, et de toute façon insensible ! ». Madame Annick Parent, là encore, parle d’elle même. Il existe plusieurs sortes de reconstructions, qui ne nécessitent pas toutes trois opérations chirurgicales. La reconstruction par prothèse ne laisse aucune cicatrice autre que celle de la mastectomie. Insensible? Et bien non, le temps faisant son oeuvre, une certaine sensibilité peut revenir. Comment les femmes reconstruites ont-elle pris cette phrase assassine et comment ont-elles regardé ce sein en » kit monté de bric et de broc »? Doivent-elles remettre en question leur choix? Et que vont penser les femmes, parmi les 250 (ou 350 000) citées dans les articles en attente de cette reconstruction? Est-ce un moyen de rallier à sa cause d’autres femmes amazones?
En conclusion, ma question est la suivante : si les journalistes veulent tant parler des amazones, ne serait-il pas judicieux de montrer plusieurs de ces femmes et d’analyser leurs différences dans leur ressentis, leur façon de vivre avec ce nouveau corps ou leurs questions concernant une éventuelle reconstruction?
il n’est pas question de faire ici le procès de cette femme qui encore une fois, a eu le grand mérite de fonder une association qui a probablement été à l’origine de cette parole donnée aux amazones en ce mois d’octobre. Maintenant, il faut aller encore plus loin : montrer le cancer et pas seulement ses cicatrices, exposer les douleurs sans artifice et laisser les femmes touchées prendre la parole avec toutes leurs spécificités. Mesdames et Messieurs les journalistes, à bon entendeur …..
A lire sur le même sujet : le billet de Cathie « non je ne serai pas une nouvelle amazone »et celui de Virginie : « octobre rose pas si rose »
Pingback: Cathcerisey sur Blogasty
Catherine,
Je vais être un peu dure sûrement et directe probablement mais nous sommes presques dans un pseudo « phénomène de foire » comme si il fallait montrer toujours les extrèmes… ces femmes amazones s’assument et sûrement que leur chemin fut lourd, long et douloureux… Bravo à elles pour ce chemin mais le cancer n’a pas qu’un seul regard. On ne parle pas assez du chemin qu’elles parcourent, on ne parle pas assez de ces femmes, de l’annonce du cancer, de la réaction des proches, de la famille, de comment vivre avec…des conséquences de traitements lourds, de la vie avec leurs enfants car souvent elles sont mères… du quotidien parce que le cancer ça se vit au quotidien avec la peur au ventre et l’envie de se battre souvent … et parfois un ras le bol qui nous submerge !
Il manque tous ces témoignages… et aussi peut être mettre beaucoup plus l’accent aussi sur ces femmes qui ont été dépisté tôt pour sensibiliser au dépistage. Parler de ces femmes pour qui le cancer les a touché jeune… Il reste tellement de non-dits !
Je t’embrasse Catherine
Le COMBAT CONTINUE !
Faby
Je suis une amazone malgré moi depuis de 3 ans,je suis en attente d’une « reconstruction », et j’ai envie, moi , d’avoir ce sein en « kit, de bric et de broc » pour combler, ne serait ce qu’un petit peu de vide, qui a pris place d’un beau sein que j’appelle encore.
Quand j’ai entendue cette phrase dans le film, je me suis sentie mal à l’aise, je me suis demandé:ai-je tord de vouloir cette reconstruction, pendant que d’autres ne voient qu’une suite de cicatrices en plus?
elles ont raison, j’aurai d’autres cicatrices, quelle sera ma réaction à les avoir, je n’en sais rien.
la plus grosse des cicatrices est le cancer lui même, et tout ce qui vient après n’est qu’une suite, j’allais dire « logique » de dommages collatéraux.
Nous sommes toutes unies par ce terrible mal, et nous sommes toutes si différentes,c’est le propre de la psychologie, et il faut tenir compte de toutes nos spécificités.
Il n’a qu’une chose qui me fait terriblement peur, c’est la récidive.
Tout le reste, je l’accepte malgré moi,c’est le prix à payer pour rester en vie pour ceux qui nous aiment, pour nos enfants qui ont besoin de nous.
C’est une maladie qui laisse d’énormes séquelles, physiques et psychologiques.
Rachida
Bonjour,
Assez d’accord avec vous toutes.
J’attends ma reconstruction programmée le 30 novembre, et d’un coup plein de questions m’assaillent, dont je vous épargne le détail.
Je vous engage à regarder, écouter surtout, le webdocumentaire du Monde que je découvre grâce au lien dans l’article de Catherine: « Comment le cancer du sein m’a changée » de Léa Hamoignon et Clara Baudoux. 6 femmes parlent sur 6 thèmes: Mon corps, Les hommes, Mes enfants, La maladie, Les autres, Ma vie.
C’est ici: http://www.lemonde.fr/societe/visuel/2010/09/22/comment-le-cancer-du-sein-m-a-changee_1414101_3224.html#ens_id=1414576
J’en ai beaucoup aimé la forme, mais aussi le fond, et les témoignages divers et nuancés de ces 6 femmes me parlent et m’aident. Merci à elles
Courage à toutes.
Merci 🙂 vous confirmez ma vision des choses J’ai été blessée pour moi d’abord mais aussi pour les femmes qui ont lu ces articles et qui l’ont été à leur tour. La vision du cancer ne peut pas être unilatérale, unique et ne peut correspondre qu’à une seule. Malheureusement la communication, les médias n’entendent que celles qui parlent le plus fort.
Depuis hier, deux commentaires qui n’allaient pas dans le sens de l’article ont été modérés et donc supprimés par la rédaction du magazine Elle. La journaliste, sa rédaction ou les femmes interviewées (?) n’ont pas accepter la contradiction légitime d’une femme qui ne s’était pas reconnue dans les témoignages.
Une honte qu’il faut décrier et je me suis empressée d’y ajouter mon propre commentaire en espérant qu’il soit accepté !
Merci encore à vous trois et à très vite
Catherine
j’ai demandé la suppression de la réaction de cette femme car elle nous insultait en nous traitant de fausses malades, ce qui est très injurieux et blessant. Ce n’est pas la contradiction qui m’insupporte, elle est vitale, mais c’est l’injure et le déni de notre réalité de malade.
pour les relations des femmes malades à leurs enfnats et à leurs proches, voir sur le site des amazones (encore elle!) mon témoignage et celui du conjoint d’une malade, je pense qu’ils peuvent aider bcp de femmes concernées. Ils sont là pour ça.
Bonjour et bienvenue sur mon blog,
je suis d’accord avec vous concernant les insultes qui doivent être bannies et qui sont également interdites dans la charte du magazine. Néanmoins en ce qui concerne les deux premiers commentaires, ils étaient violents et non insultants. Il aurait été beaucoup plus constructif de répondre à cette internaute en lui opposant ce passé d’ancienne malade que vous revendiquez à juste titre. Malheureusement, à aucun moment, ce dernier n’est abordé dans les articles du moment.
Parler d’un sein reconstruit comme « un sein de bric et de broc », peut à son tour être très mal vécu par les femmes concernées. Et vous pouvez voir dans les commentaires de ce post que les propos tenus dans le magazine n’ont pas fait l’unanimité.
Bravo pour ton article Catherine, tout est dit. Je suis également en attente de reconstruction, prévue le 7 janvier prochain, et je ne vois nullement ce sein comme « un sein de bric et de broc »! C’est bien la perspective de la reconstruction qui m’a permis d’accepter psychologiquement la mastectomie, il y a un peu plus d’un an maintenant. Je rejoins Rachida dans ces propos, je ne vais donc pas m’étendre, c’est comme si elle avait écrit pour moi.
Merci d’aborder ici une autre vision du cancer du sein.
Anne
Ce qui est dingue, c’est que jusqu’à peu, on stigmatisait celles qui ne voulaient pas ce faire reconstruire, là, c’est le contraire !
Ceci-dit, il ne s’agit que d’une phrase (‘bric broc’), elle a vraiment fait l’effet d’une grenade pour reprendre l’image de M. Mandy !
C’était vraiment pas malin de dire ça, je vous suis à 100%, mais de là à lui tomber comme ça dessus, pour moi, c’est vraiment too much.
Merci pour cet article. Je n’ai pas encore regardé ce film, il est enregistré, ça ne saurait tarder.
Dommage qu’on occulte tant le cancer pour cette histoire esthétique si personnelle dans le rapport qu’on a avec son corps. Dommage qu’elle veuille se poser en modèle à suivre. Tant mieux pour celles qui se reconnaîtront en elle et auront eu la même démarche. L’acteur principal dans la mastectomie est le cancer, c’est lui la cause de tous nos maux. C’est lui qu’il faut combattre à tout prix et ne surtout pas occulter, ensuite que chacune fasse ce qu’elle a envie avec son corps qui lui appartient, du moment que le choix lui apporte un peu de sérénité bien méritée après tous ces tourments.
@Méli : malheureusement, il ne s’agit pas que d’une phrase Méli, mais d’une attitude générale et constante de négation de la maladie qui est, tu le sais comme moi, le centre du problème. De plus, stigmatiser les femmes reconstruites, oublier celles qui n’ont subi « qu »une tumorectomie est une attitude peu acceptable venant d’une femme devenue publique par la force des choses. A mon humble avis, il faut, lorsqu’on prend la parole pour une association, le faire au nom de toutes et non en son nom propre et surtout réfléchir à ne pas blesser. Mais le problème vient bien des journalistes, qui par paresse, flemme ou manque d’imagination, interviewent les mêmes personnes, anglent leur sujet de la même manière au point de lasser le téléspectateur.
Cette femme, je le dis dans mon post, a le mérite immense d’avoir sorti les amazones de l’ombre. Maintenant le chantier reste énorme : il faut convaincre le corps médical de laisser le choix aux femmes opérées, un choix qui leur revient de droit.
Je ne fustige pas la femme mais son discours, tronqué, incomplet et parfois blessant.
Ce sujet a le mérite d’ouvrir une discussion qui ne peut être que constructive.
Merci à toutes pour vos commentaires
A vrai dire, je n’ai pas l’impression qu’elle parle en mon nom. (Surtout que je ne l’ai jamais entendu !)
Je n’aurai pas dû me mêler de cette discussion.
Tu peux supprimer ce commentaire Catherine
Bizzz
Méli
Non non méli, si tu es d’accord, je ne supprime pas ton commentaire qui est intéressant :-)… A moins que tu ne me le demandes expressément bien sûr 🙂 ….
Amazones, le droit à la différence…
Tout d’abord et avant toute discussion, pour que l’essentiel soit dit: bravo, bravo pour votre courage, votre volonté de vivre, de surmonter la maladie, la douleur… Bravo de vouloir faire entendre votre voix, et votre choix… Sur le fond tout est dit, sur la forme tout reste à faire… J’ai la chance d’avoir été, jusqu’à ce jour, épargnée par la maladie, j’ai aussi la malchance d’avoir vu être atteinte dans sa chair, une amie, une personne à laquelle je tiens énormément, et dont le parcours, depuis l’annonce de la maladie a été un chemin de croix, qui, s’il a été également d’une certaine manière, une renaissance, n’en reste pas moins une épreuve que les « non initiés » ne peuvent qu’entrevoir…
Le droit à la différence est une valeur fondamentale, essentielle, porteuse d’espoir et de respect. Il est aussi un apprentissage, le fruit d’un échange et d’une compréhension mutuelle qui est tout, sauf naturelle et innée…
La plupart des maladies génèrent chez les bien portants des réactions irrationnelles, il y a celles dont on peut se protéger, et dont on se dit « elle ne passera pas par moi! »
Celles qui sont marginales, si rares que l’on se dit « un cas sur 1 million! Elle ne passera pas par moi ! » Et il y a le Cancer… Vicieux, sournois, qui attrape notre père, notre soeur, notre enfant…. Celui contre lequel il n’existe aucune protection, aucune parade; Et parmi les Cancers, il y a celui du sein… Celui qui atteint la femme dans ce qu’elle de plus cher, sa différence, sa féminité, sa séduction… Celui qui atteint l’homme dans ce qu’il a de plus précieux, la mère, la compagne, l’amante, la soeur… Et ce Cancer fait peur, terrorise…
Quant au sortir du bloc, celle que je chéris au delà des mots à insisté, groguie de morphine, pour que je regarde LA cicatrice, l’Absent, j’ai été paniquée, parce que, dans mon regard, je ne voulais pas qu’elle puisse lire autre chose que l’affection et l’inquiétude qui étaient les miennes…
J’ai regardé, et ce que j’ai vu m’a changée…
J’ai vu la fin d’un mythe, j’ai vu un travail chirurgical remarquable, d’un naturel qui m’a laissée sans voix, moi qui étais si accrochée à mes deux seins…
Cette étape a été la première d’une longue route vers la compréhension et l’acceptation… Je dis bien une longue route, parce qu’à ce moment précis, il était encore évident pour moi que mon amie passerait par la reconstruction…
Et puis est venu le temps des traitements, lourds, si lourds… Chimiothérapie, effets secondaires terribles… Fatigue, solitude impossible à briser, même pour les gens qui aiment… Bilans, examens, épée de Damoclès sans cesse en suspens… Et petit à petit, sans même qu’il soit nécessaire d’en parler, l’idée que peut être, ce sein ne reviendrait pas, son erzatz n’était pas désiré… c’est une éducation que cette acceptation par l’entourage. Non pas qu’un sein en moins soit une tare, simplement que, reconstruire est le meilleur moyen d’oublier, de passer à autre chose, et c’est très bien pour les femmes qui le souhaitent… Mais vivre sans ce sein que le destin a arraché est aussi un droit essentiel. Mais cela passe par notre éducation à tous, par le dialogue et l’échange.
C’est la souffrance d’une personne que j’aime qui m’a « sevrée » de cette dépendance à la conformité. Sa douleur pour survivre, son combat, sa rage m’ont fait intégrer le fait que, rien, si elle ne le désirait pas intimement, ne justifiait qu’elle souffre de nouveau.
Sa découverte du Souti1 a été pour moi un choc, et oui ! Personne ne l’avait fait avant !!
Ce choix, reconstruction, ou pas, reste selon moi un débat sans fin, parce que particulier à chaque femme et à chaque histoire, une seule certitude pour moi, il ne doit jamais devenir un objet d’affrontement, parce que la maladie a déjà fait assez de dégâts ! Mais il doit être un thème de discussion et d’échange, parce que je crois que c’est au travers de l’information et du partage que nous arriverons un jour à trouver parfaitement naturel de voir des Amazones parcourir nos vies sans tabous.
Mon amie me parlait, il y a peu, d’un projet de robe asymétrique, parfait, c’est génial !! Mais pour moi la victoire serait de voir une femme, avec un sein (ou deux) en moins, porter la même robe que moi, et que la terre entière trouve ça parfaitement naturel….
Merci infiniment Sabine,
Ce choix doit être un droit et encore trop de médecins pensent que la reconstruction est LE passage obligé après une mastectomie. Comme je le lisais récemment, il est important pour un chirurgien de réparer ce qu’il a « détruit ». Mais les femmes sont maîtres de leur corps, de ce corps qui les a trompées, trahies. Le long chemin que nous traversons est parfois (souvent) si dur que repasser sur une table d’opération est juste inenvisageable pour beaucoup d’entre nous. Mais quelle que soit la raison, ce choix est légitime.
Merci pour ce commentaire qui nous permet d’avoir la vision de quelqu’un de « bien portant », d’extérieur, d’étranger au cancer…. savoir que vous avez accepté votre amie sans jugement, simplement est plein d’espoir pour le combat qui mène à la visibilité des femmes asymétriques, plein d’espoir pour chacune d’entre nous.
Catherine