la nouvelle campagne de l’INCA oublie les femmes jeunes
Jeudi dernier, j’ai eu la l’excellente surprise de voir dans ma rue la nouvelle campagne d’affichage initiée par le Ministère de la santé et des sports et l’INCA dans le cadre d’octobre rose. L’accroche « Mobilisez les femmes que vous aimez », implique cette fois l’entourage à parler du dépistage systématique. Pour rappel, celui-ci est proposé en France aux femmes de 50 à 74 ans tous les deux ans. Invitées par lettre à passer une mammographie, les femmes de cette tranche d’âge bénéficie de cet examen gratuitement. Celui-ci est d’autant plus fiable, qu’une double lecture sera réalisée afin d’éviter les éventuels difficultés ou erreurs de diagnostic.
Malheureusement les chiffres de réponses à ce dépistage systématique sont en deçà des espérances puisque elles sont seulement 52% à répondre à l’invitation (encore moins dans la région parisienne). Alors pourquoi? Peur de l’examen, manque de temps, politique de l’autruche…. les femmes en situation précaire se sentent aussi très peu concernées. Conclusion un taux de réponse faible qui pousse même certains à remettre en cause l’idée même de ce dépistage qui selon eux, sauveraient trop peu de femmes en regard de l’argent dépensé !
Du coup, l’initiative de l’INCA va plus loin, avec l’ouverture d’un site internet sur lequel les réticences des femmes à participer sont recensés et les modalités de ce dépistage sont expliqués afin de convaincre. Il est également possible d’y poser ses questions à un gynécologue via un formulaire. Enfin il vous est proposé d’envoyer sms ou mails afin de mobiliser votre entourage en vous connectant ici. Les réseaux sociaux ne sont pas en reste puisque sur Facebook, une application très sympa vous permet de télécharger votre photo et d’y adjoindre le bandeau de la campagne. (vous pouvez voir le résultat avec ma photo à droite)
Tout ça est très bien…. Mais quid des femmes de moins de 50 ans? En effet, les chiffres sont alarmants puisque 1/4 des cancers du sein surviennent chez les femmes jeunes. Qui plus est, chez ces dernières, le cancer est souvent plus agressif.
L’année dernière Marie Claire et sa rédactrice en chef Tina Kieffer avaient interpellé les pouvoirs publics sur ce problème. Mais depuis, rien n’a été fait par le gouvernement pour abaisser l’âge du dépistage…. les détracteurs de la mammographie avant 50 ans avancent plusieurs arguments : les seins d’une femme de 40 ans sont plus denses et donc les clichés moins lisibles avec un risque d’erreur multiplié, l’examen n’est pas anodin et les radiations nocives, les femmes rassurées pourraient finir par se démobiliser et arrêter le dépistage…
Alors quelle est la solution? Laissez toutes ces femmes, qui courent un risque indéniable, sur le bord de la route?
Bien entendu nous avons toutes la possibilité de demander une prescription pour une mammographie à notre médecin. Mais celle-ci coûte chère et, nombre de radiologues pratiquent des dépassements d’honoraire scandaleux. Or tout le monde ne bénéficie pas d’une mutuelle. D’autre part, le dépistage systématique propose une double lecture qui ne sera pas pratiquée en cas de dépistage individuel. Enfin, à 40 ans, on pense que ça n’arrive qu’aux autres, que l’on n’est pas concernées puisque pas dans la cible des 50-74 ans, et c’est malheureusement, la plupart du temps, fortuitement et parfois trop tard, que l’on découvre la maladie.
Alors, sauver ne serait-ce que 500 femmes ne justifie-t-il pas de dépister plus tôt? Peut-on accepter l’argument économique face à cette pandémie?
Heureusement, certains médecins militent avec nous pour que le gouvernement abaisse la tranche d’âge et je ne désespère pas que nous y arrivions un jour.
D’ici là, la seule solution qui nous reste est de mobiliser les femmes que nous aimons, oui, mais dès 40 ans !
j ai cancer à 30ans j trouve pas normal en effet que le depistage commence à 50ans
Je suis convaincue que le dépistage systématique doit être réalisé dès 40 ans même avant et avec une double lecture car les clichés sont moins lisibles à cet âge. Mobilisez-vous c’est trop important, parlez-en autour de vous!
Pingback: Cathcerisey sur Blogasty
J’en parle beaucoup autour de moi.
et parfois certains (famille) me disent que je les saoulent avec mes recommandations!!! et bien je persévère…. jeunes et moins jeunes.
Je me dis que si on arrêtait de montrer des seins écrabouillés par une énooooorme machine, peut-être que les femmes auraient un peu plus envie d’aller faire une mammo. Parce que franchement, ça donne pas envie, tout comme on n’a pas envie d’entendre qu’on a un cancer.
D’un côté, la raison, et de l’autre, la pétoche.
Tout à fait d’accord avec Christelle, il faut en parler, se mobiliser et dépistage dès 40 ans. (Par ma part, cancer à 44 ans !!).
Non ça ne donne pas envie, surtout quand « l’examinateur » est sympa comme une porte de prison. J’ai personnellement reporté mon rendez-vous biopsie de 6 mois avant d’avoir le courage d’y retourner. Mais quand faut y aller, faut y aller! C’est quand même mieux qu’un sein ou deux en moins.
Je suis atteinte aux deux seins à 47 ans. Perso, j’avais rien vu. C’est parce que je suis « à risques » (3 tantes atteintes) que je contrôlais. En Belgique, remboursement entre 50 et 70 ans. 49, trop tôt, 71, trop tard!!! L’Inami (sécu belge) a même envisagé début de cette année de supprimer le remboursement de l’échographie, complémentaire à la mammographie. Je me souviens avoir entendu cette nouvelle à la radio le 8 mars, journée de la femme! Sans l’écho, on ne voyait rien chez moi.
Alors les femmes, courage!
Tout à fait d’accord
Pour ma part mon gynéco n’a pas jugé utile de pratiquer une mammo malgré ma douleur au sein et un ganglion axiallaire de 5 cm que moi seule sentais. Il a fait un mois apres une simple echo et a conclu a de la mastose. J’ai finalement pris un autre avis aupres d’un radiologue 2 mois plus tard. Me voilà a 34 ans avec un carcinome infiltrant SBR 3, grade 3!
Parlez de l’autodépistage autour de vous et faites confiance à vos sensations. Exigez le respect de recommandations, une mammo n’a jamais tué personne, par contre un retard au diagnostic…
Courage à toutes
Marie
Courage à toi aussi Marie, et oui! comme tu as raison: faites confiance à vos sensations et surtout posez les questions et insistez si les réponses ne vous semblent pas claires, et demandez un deuxième avis si vous n’êtes pas en parfaite tranquilité avec le premier..oui, ce sont des frais supplémentaires, mais dans ce domaine, c’est trop important.
et éduquer les généralistes, gynécos, à accepter de considérer tout défaut dans le sein d’une femme JEUNE comme suspicieux, créer le réflexe de la prescription d’examens complémentaires, jusqu’à écarter toute suspicion (ou pas…), ça sortirait un paquet de femmes d’un inadmissible diagnostic raté, du genre de celui de Marie.
Oui les filles encore plein de choses à faire, de mentalités à changer… Si nous n’avions pas été vigilantes toutes à notre niveau, nous ne serions plus là. Le dépistage à 40 ans n’est pas La solution miracle (vous êtes trop nombreuses encore à avoir en deçà au moment du diagnostic, moi même j’avais 37 ans) mais c’est une piste supplémentaire à ne pas négliger. Probablement la seule que puissent nous offrir les pouvoirs publics. De notre côté il faut encore et encore marteler que ça n’arrive pas qu’aux autres, qu’il faut faut pratiquer l’autopalpation, consulter au moindre doute, faire une mammo de contrôle comme on fait un frottis, prendre plusieurs avis…
Merci à toutes pour vos témoignages …
je vous embrasse
C’est pourtant malheureux car les recommandations de la HAS (haute autorité en santé) dictent bien la pratique systématique d’une mammo+ echo en cas de douleur ou de modification du sein…qq soit l’age
Merci pour votre soutien
Et parfois, même un dépistage à 40 ans ne suffit pas ! il faut juste tomber sur une radiologue un peu trop sur de lui et de son interprétation et ne juge pas utile d’en faire pratiquer une deuxième car pour lui il s’agit juste d’un banal petit kyste hormonal. Alors trop contente d’être rassurée on ne s’en préocupe plus durant 3 mois, 4 mois, 6 mois et pendant ce temps le mal accomplit son oeuvre. Et quand ce fameux banal petit kyste a doublé de volume, est devenu gênant et douloureux, que la biopsie est devenue nécessaire et que la sentence tombe alors résonnent encore à mes oreilles les paroles de ce super, infaillible radiologue » Comment ai-je pu passer à côté de ça, comment ai-je pu me tromper « . Alors oui les filles demandez la double interprétation, il en va de votre vie !!
Il faut aussi demander l’échographie car savez-vous qu’une partie des cancers du seins ne sont pas décelables ou visibles sur la mammographie.
grâce à une mammographie de contrôle en décembre 2009 j’ai été opérée d’un cancer en janvier 2010, rien ne laissait prévoir : pas de fatigue, pas de perte de poids, bonnes analyses de sang, heureusement on ne m’a pas enlevé le sein, une tumeur de 5 cm, ganglions retirés car déjà des métastases, 6 chimois, pertes de cheveux et 33 séances de radiothérapie qui sont terminéées depuis 1 semaine, maintenant 1 cachet par jour pendant 5 ou 10 ans. Seul handicap un lymphoedeme qui malgré des drainages lymphatiques avec le kiné 2 fois par semaines m’handicape, je ne peux plus écrire avec ma main, difficultés à faire les choses de la vie courant avec la main droite, mais JE SUIS EN VIE. Et grâce au dépistage, si je ne l’avais pas fait où en serais-je maintenant. J’ai 65 ans, personne n’a eu dans cancer dans ma famille. Le cancer n’a malheureusement pas d’ âge, je pense qu’une mammographie par an pour toutes les femmes même jeunes permettrait de sauver des vies.
Oui le dépistage précoce est la seule façon de sauver des vies, avant que les métastases n’envahissent tout le corps. Ainsi le carcinome intracanalaire ne se détecte pas a la palpation, mais se voit très bien a la mammographie.
Quarante ans semble Etre un âge raisonnable pour démarrer le dépistage systématique, car de plus en plus de femmes jeunes sont touchées. Je l’ai fait a titre individuel a partir de cet âge, et c’est neuf ans plus tard, a 49, que l’analyse a été positive. Je n’ai pas pu sauver mon sein, mais au moins n’y laisserai je pas ma vie, sauf récidives..
chère Catherine
je suis bien contente de lire votre article
« ne pas oublier les jeunes femmes »
car lors de l’annonce de mon cancer en 2009 j’avais 38 ans et il était a un stade bien avancé et on m’avait dit a l’époque en 2007 « non madame ce n’est pas un cancer vous n’avez pas l’age »
j’ai perdu plus de 2 ans… et le cancer a métastasé
et je suis en colère quand je lis aux » femmes de 50 ans dépistage gratuit »
et nous alors!!on nous oublie bien sur que les femmes de 50 ans doivent faire ce dépistage aussi
toutes les femmes de différents ages doivent le faire au moindre doute
j’aurai couté moins chère au système si j’avais été dépisté plus tôt et j’aurai eu moins de souffrance
et plus de chance de guérison.
hier au journal du 20 h il y a un article d’ailleurs sur le sujet
un médecin de saint louis parle justement sur le faite de dépister des cancers du sein sur les jeunes femmes
enfin!! j’en ai trouvé un!!
vous pouvez d’ailleurs peut être l’ajouter a votre article
a bientôt
nallie
Bonjour nallie,
Vous prêchez une convaincue. J’ai eu la chance samedi soir, d’être interviewée en direct dans l’émission de Paul Amar Revu et Corrigé sur France 5, emission dans laquelle j’ai pu également en parler… Les choses sont en train de bouger j’espère !
Je vous poste le lien si cela vous intéresse :
http://www.pluzz.fr/revu-et-corrige-2010-10-09-19h00.html
mettre le curseur à la 45ème minutes.
J’ai entendu parler de l’intervention de ce médecin sur le journal, je vais essayer de le trouver sur internet…..
Le combat ne fait que commencer 🙂
A très vite
Catherine
merci Catherine je viens de vous voir témoigner j’ai été très émue
merci
a bientôt nallie
Merci Catherine pour votre témoignage poignant et convaincant pour le dépistage du cancer su sein chez le femmes jeunes aussi.
Vous etes rayonnante sur cette émission 🙂
Marie
Merci beaucoup 🙂
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