the scar project : le cancer du sein n’est pas un ruban rose
Depuis 15 ans David Jay est un photographe de mode reconnu. Lorsqu’une de ses amies tombe malade à 32 ans – comme 10000 femmes de moins de 40 ans, chaque année aux USA – il décide de s’investir dans un projet bien éloigné des artifices auxquels son métier l’avait habitué.
Il choisit de photographier près de 100 femmes de 18 à 35 ans, sans concession, après leur opération, reconstruites ou non, certaines enceintes, toutes très belles.
Mais il n’était pas préparé au choc émotionnel qu’ont représenté les séances de shooting pour lui. » Avoir fait le portrait de ces jeunes femmes semble représenter leur victoire personnelle sur cette terrifiante maladie . Cela les a aidé à reconquérir leur féminité, leur sexualité, leur identité et le pouvoir, après avoir été volé d’une partie importante d’elles mêmes. Grâce à ces images simples, elles semblent avoir accepter la maladie et pouvoir, à nouveau, avancer avec fierté. » explique-t-il.
Et si au départ, le but de cette manifestation était juste de sensibiliser le public et de récolter des fonds pour la recherche, il se rend compte qu’elle peut avoir un autre impact : aider ses femmes à regarder en face cette expérience et les cicatrices qu’elle a laissées.
« Survivre au cancer, une réalité absolue », voilà ce que l’on trouve en exergue de l’affiche de l’ exposition qui montre le fruit de son travail et qui s’arrêtera à l’Openhouse Gallery – 201 Mullberry street – New York du 14 au 17 octobre 2010.
A travers ses photos, David Jay montre (enfin!) la vraie réalité du cancer, celle que nous connaissons toutes. Une maladie qui touche aussi les femmes jeunes, celles oubliées par le dépistage, une maladie qui laisse des cicatrices indélébiles. Oui ces femmes sont belles, photographiées avec respect, dans toute leur dignité. Il est donc possible de parler du cancer du sein autrement qu’en exhibant des poitrines de femmes bien portantes, sans pathos et sans heurter les sensibilités.
Non « le cancer n’est pas un ruban rose » et il est bon de le rappeler en ce mois d’octobre qui arrive à grands pas.
Pour voir quelques unes des photos de l’expo : the scar project/ leur page facebook
Merci à Cathie qui m’a fait découvrir The Scar Project via Facebook
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Beaucoup d’émotions à la lecture de ce post…
Merci Cath, tu es une femme si merveilleuse. Hâte de te rencontrer pour de vrai. 🙂 Merci pour moi, merci pour nous. Merci pour cette réalité donné si subtilement à voir au travers de l’objectif très fin de ce jeune photographe si talentueux (pour avoir choisi de regarder et de montrer une réalité que trop de monde veut se forcer à ne pas voir).
Magnifique, j’adhère totalement à cette démarche.
Je rebondis sur mon post d’hier et ta réaction où tu disais vouloir éviter de choquer par des photos. J’ai retiré la mienne, effectivement agressive. Mais voici un travail artistique qui semble-t-il nous mette d’accord. Ces femmes sont tragiquement belles avec leurs cicatrices et ce qu’il manquait sur ma photo, finalement, c’est peut-être un visage.
Tu disais avoir mal supporté les photos que ton chirurgien t’avais montrées avant l’opération. Moi je n’ai pas eu cette préparation et 4 mois après l’opération, j’ai toujours du mal à me regarder dans le miroir… J’avais un peu surfé, mais n’avais trouvé que des seins bien reconstruits. Les étapes avant ne sont pas visibles. Ma reconstruction se profile à l’horizon et j’ai hâte.
Je suis d’avis qu’il ne faut pas cacher notre réalité, physique et psychique, que l’entretien de l’illusion ne fait que préparer à des coups bien plus durs. Personnellement j’aime beaucoup le travail de Toscani, qui photographia malades du sida, anorexique, …, et dont les photos furent interdites parce que montrant une réalité « trop » dure.
Mais c’est bien ce qu’elle est notre réalité, dure! Nos medias voudraient gommer cet aspect des choses, règne du jeunisme et des femmes-bimbos. Je crois qu’il faut réagir contre cette tendance hypocrite. J’aime la vérité toute nue et toute crue.
Sur ce, je souhaite pleins de bonnes choses à qui me lira.
Catherine G.
Bonjour
@Cerize Coucou ma belle, je suis contente d’avoir de tes nouvelles 🙂 et merci, je suis ravie que cette initiative te plaise !
@Catherine Je crois qu’il est nécessaire d’aborder le cancer du sein de plein de manières différentes. En effet, chaque personne a sa personnalité et sa sensibilité propre et une campagne « agressive » fera réagir l’une et effrayera l’autre. C’est la raison pour laquelle, j’essaie dans ce blog, de vous montrer le panel le plus large de ce qui se fait en France mais aussi dans le monde. D’autre part, la façon dont les anglo-saxons abordent la maladie est extrêmement différente voire opposée à notre manière plus latine. Enfin, il ne faut pas oublier que la plupart de ces campagnes veulent toucher une population qui n’est pas encore touchée, pour les sensibiliser au dépistage et/ou changer le regard qu’ils portent sur les malades. Nous n’avons pas, nous en tant que malades la même vision des choses.
Je vous embrasse les filles
Catherine
bonjour catherine,
ces photos sont magnifiques et impressionnantes. Les filles sont belles malgré leurs blessures. C’est en effet une manière différente de montrer le cancer du sein. Nous ne sommes plus du tout dans le ruban rose mais dans la réalité. C’est vrai que c’est plus anglo-saxon comme démarche. En France, ils ont déjà évolué pour les accidents de la route, on arrivera peut-être aussi à ce genre de campagne bientôt.
merci donc de nous montrer les différentes manières d’approche de la maladie. Le principal étant que de plus en plus de personnes soient sensibilisées.
à bientôt
laurence M, nouméa
Merci à David Jay,
C’est que la beauté d’une femme ne resume uniquement à son poitrine, car le sein n’est qu’une partie de corps humain.Il y a le visage, la silhouette, et aussi le caractère.
Oui, je suis atteinte du cancer du sein, mais après avoir été opérée et suivi le traitement, on m’a dit aujourd’hui que je suis jolie qu’auparavant et je le sens aussi, même si j’ai perdu mes cheveux, j’ai pris du poids.Et ça me donne du courage de contineur à lutter car il est vrais que le cancer n’est pas totalement guérri et la maladie est encore en moi.
Merci encore !
merci pour ses photos
leurs regards est troublant
j’ai été ému par cette femme qui a des larmes
nallie
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