dernier congrès de l’ASCO : espoir et déceptions pour le cancer du sein
Le plus grand congrès mondial sur le cancer, l’ASCO (American Society of Clinical Oncology) qui s’est tenu à Chicago début juin a été, d’après ce que j’en lis, très prometteur. Les quelques 30 000 cancérologues et firmes pharmaceutiques qui s’y sont rendus ont présenté les derniers résultats de nombreux essais cliniques et travaux mondiaux (plus de 4 000 !) en cours. La préoccupation de ces dernières années portent sur les thérapies dites ciblées censées attaquer directement la tumeur sans altérer les cellules saines (avec donc infiniment moins d’effets secondaires pour nous comme l’herceptine par exemple). Bien entendu, je me suis particulièrement intéressée à ce qui s’est dit sur le cancer du sein. Prometteur ai-je dit? Oui mais pour le cancer du sein les nouvelles sont plutôt mitigées :-(.
Une première étude concerne les femmes atteintes d’un cancer avancé pour lesquelles toutes les options thérapeutiques ont échouées. Un dérivé d’éponge de mer, composé synthétique appelé Eribulin Mésylathe empêche la division cellulaire et permettrait l’autodestruction des cellules cancéreuses. L’essai qui portait sur 762 femmes a donné une réponse positive sur 50% d’entre elles. Génial me direz-vous mais en réalité le gain de survie de ces patientes n’a été que de 2,5 mois (20% de plus que celles soumises à une chimiothérapie classique) ! Avouez qu’il n’y a pas de quoi se réjouir plus que ça :-(. Mieux que rien quand même puisque les oncologues n’avaient plus aucun autre choix devant ces types de cancers. Le laboratoire japonais à l’origine de cette découverte a demandé l’AMM (autorisation de mise sur le marché) aux Etats Unis, au Japon et en Europe.
891 femmes ayant une tumeur de moins de 2 cm ont fait partie d’une autre étude visant à vérifier l’intérêt de l’ablation de la chaîne ganglionnaire en cas de ganglion sentinelle positif. Le panel a été divisé en deux, une moitié a subi un curage axillaire, l’autre pas, malgré un ganglion atteint. Le résultat est étonnant puisque la survie au bout de 6 ans a été pratiquement la même pour toutes (92,5% pour celles qui n’ont pas eu de curage, 91,9% pour les autres). En d’autres termes on peut éviter le lymphoedème (séquelle possible extrêmement invalidante) dans le cas d’un cancer à propagation limité. La chimiothérapie et la radiothérapie semblent être suffisantes pour détruire les cellules cancéreuses restantes après chirurgie. 🙂
C’est sur 5 500 femmes, cette fois que l’on a testé une procédure qui consiste à chercher des micro métastases dans les ganglions et la moelle osseuse afin de connaitre l’évolution d’un cancer précoce. Cette option thérapeutique permettait d’éviter quelques traitements agressifs. Malheureusement cette étude a été un échec puisque les résultats obtenus concluent à l’impossibilité de prédire si la femme rechutera ou pas quel que soit le résultat du prélèvement :-(.
Les chercheurs ont également découvert que certaines métastases hépatiques n’avaient pas la même histologie que la tumeur initiale. En théorie lorsque le cancer se propage au foie (ou ailleurs) ce sont bien des cellules de cancer du sein (et non de cancer du foie) que l’on trouve et elles sont de mêmes caractéristiques que les cellules primitives. Par exemple si votre cancer est hormonodépendant et/ou HER2+, les métastases sont censées l’être aussi. Et bien il semblerait que l’on ait trouvé des données différentes chez 12% des femmes suivies. Il faudra donc dans ces cas là changer les protocoles de soins. Espérons que cette nouvelle arrive vite aux oreilles de nos cancérologues français afin qu’ils envisagent cette possibilité et qu’ils adaptent très vite leur traitement…..
Une dernière nouvelle, celle-ci excellente, concerne une radiothérapie peropératoire c’est à dire qui a lieu pendant l’intervention. TARGIT (c’est le nom de l’essai) a duré 10 ans et permettrait donc de réduire à une seule irradiation de 30 minutes les longues séances de radiothérapie qui suivent souvent une opération chirurgicale. C’est probablement dans cet essai clinique que se situe le Mobetron dont j’ai parlé dans un de mes posts précédents :-).
Voilà pour les nouvelles de la conférence de l’ASCO dont on a beaucoup parlé sur la toile et ailleurs. Je lis beaucoup de choses positives sur les découvertes faites au congrès, notamment concernant les cancers du poumon, de la prostate et les mélanomes, mais j’ai la désagréable impression que ce n’a pas été le cas pour le cancer du sein vous ne trouvez pas?
Sources : AFP, le blog santé de Jean Daniel Flaysakier
Merci Cath pour le résumé-sein de cette grande messe onco, merci de dire clairement que tout n’est pas tout rose (en matière de lutte contre le cancer du sein, c’est le cas de le dire…)
Il est urgent d’être optimistes : exigeons des résultats, des avancées déjà en terme de confort de survie, et arrêtons de nous rouler nous-mêmes dans un rose excessivement joyeux. Je retiens une autre chose de ce congrès : tout viendra de la recherche !
Bonjour,
Merci de ce post .
Une correction cependant :
« C’est probablement dans cet essai clinique que se situe le Mobetron dont j’ai parlé dans un de mes posts précédents » :
Non, c’est le système INTRABEAM® qui est utilisé pour cette radiothérapie intra opératoire monodose.
Ce système est développé par Carl Zeiss ( Oberkochen, Alemagne).
cf http://www.meditec.zeiss.com/radiotherapy
Catherine Nemoz
bonjour,
@Cathie merci 🙂
@Nemoz meci pour cette précision et le lien je n’arrivais pas à trouver l’info 🙂
Bonne journée
eh bien , à l’heure où l’on « minimise le cancer du sein » , je vois que les nouvelles thérapies n’avancent guère!!!!!!
Merci Catherine ,pour ton post !!!!!!!
bonjour Catherine
mon cancer du sein était métastatique il s’est propagé dans la moelle osseuse
mais les docs m’ont dit « vous avez un cancer important mais cela se soigne madame » je suis suivie a curie et j’ai entière confiance en eux car a partir du jour ou j’ai mis les pieds dans leur institut ils ne m’ont pas « lâché »
cela fait un an que la chimio a été terminé et je suis comme ils disent en « rémission »
seulement j’ai la trouille au ventre que cette saloperie revienne car la chimio a été un véritable « enfer sur terre »
de plus j’ai toujours cette colère en moi car j’aurai pu être dépisté beaucoup plus tôt j’avais un petit nodule palpable dans le sein de la taille d’un petit pois en nov 2007 j’ai eu une mammo mais comme ce nodule n’était pas visible ils ont conclu que cela n’était rien du tout
j’ai fait confiance a ces docs incapables!!! et la maladie s’est propagé dans mon corps, en janvier 2009 le diagnostic a été posé un peu plus d’un an après
j’ai des jours de colère terrible ou me vient l’envie de les mettre tous les trois dans ma fosse septique
je n’ai pas eu le protocole d’annonce on m’a remis un courrier a lire « seule » dans le couloir de l’hpt
aucun soutient psychologique qui a eu des conséquences catastrophique ensuite vient la scintigraphie osseuse ou la radiologue m’a mis la coup de grâce avec c’est paroles que je n’oublierais jamais » je ne sais pas ce que vous avez je n’ai jamais vu ca! »je vais m’en sortir docteur?
elle répond pas j’insiste alors elle fini par me répondre « non »
en sortant de son bureau si je n’avais pas mes deux adorables petites filles je me serais tuée avec ma voiture
je me suis battue pour mes filles car « je veux voir grandir mes enfants » ces mots mon accompagné tout au long de mon combat
et aujourd’hui je remercie mes filles car c’est grâce a leur amour que je suis toujours vivante
je souhaite a personne de vivre ce que j’ai vécu
a bientôt
merci pour vos articles
nallie
Bonjour Nallie,
Ce que vous me racontez me met en colère aussi et je ne comprends pas qu’il existe encore des médecins aussi incompétents que vous les décrivez… Il devrait y avoir une réevaluation pour ces gens là comme cela existe dans d’autres métiers, et des cours de psychologie qui n’ont pas l’air d’être prodigués pendant leurs études !
Votre très dure chimio vous a permis d’être en rémission et l’amour de vos filles vous portera, j’en suis certaine vers la très attendue par toutes, « guérison ».
A très vite
Catherine
merci Catherine
pour votre réponse
« prenez des cours de psychologie » j’ai dit exactement ces termes au radiologue qui m’a laissé seule a lire mon courrier
et figurez vous qu’il se place en tant que « victime « dans cette affaire
il était pas content que je lui fasse front et il s’est défilé devant moi il est partit se réfugier dans son bureau, si j’étais un homme je sais qu’il aurait reçu mon poing sur sa figure!
mais la colère m’ait monté et je suis partie a l’hpt pour lui dire en face ce que je pensais de lui
j’étais a ce moment sous chimio j’ai les excuses de l’hpt mais cela ne me convient pas
j’ai fait des courriers au conseil de l’ordre ils voient bien qu’il y a erreur mais cela ne bouge pas plus
je crois malheureusement que je ne suis pas la première ni le dernière qui subira les erreurs de ses docs
a bientôt nallie
Catherine
pour la ‘guérison ‘ils ne le disent pas a curie ils ne savent pas encore pendant combien de temps je prendrai mon traitement hormonal
mais tout ce que je peux vous dire c’est que plus jamais je me laisserai avoir de la sorte et que ^plus jamais je veux de cette saloperie dans mon corps je ne lui ai jamais demandé de s’y installer sournoisement
merci pour votre soutient
nallie
je suis inquiet pour ma mère à qui on a décelé récemment un cancer du sein, in situ grade 2.
Je bondis en lisant cet article : le retrait de la chaine ganglionnaire ne serait PAS NECESSAIRE.
J’ai connaissance des complications au bras après cette intervention. Les médecins jusqu’à la date d’opération début octobre sont partagés pour le retrait ou non de ces ganglions.
Ca me semble maintenant tout à fait inutile !!!!
Je demande vos avis SVP par mon mail : ouisti82@hotmail.com merci
très inquiet.
Bonjour Jean
Je vous ai repondu par mail.