« est-ce que Maman va mourir? »
« Est – ce que Maman va mourir? » . Voilà la phrase que chaque femme redoute d’entendre après l’annonce de son cancer. Pourtant, si l’on a des enfants, la question se pose très vite. Comment leur dire la maladie, leur expliquer une situation déjà terriblement difficile à vivre pour nous adultes? Comment parler de sa propre angoisse, le rassurer alors qu’on ne l’est pas, comment ne pas communiquer sa peur, parler de ce qu’on ne sait pas toujours?
Certains parents pensent encore que l’enfant ne souffrira pas de ce qu’il ne sait pas. La femme peut s’enfermer dans la culpabilité de ne pas pouvoir s’occuper temporairement de ses enfants, l’angoisse de ne pas être là pour l’accompagner jusqu’à l’âge adulte.On peut tout simplement ne pas vouloir le faire souffrir. Mais lorsqu’un cancer surgit dans la vie, ces angoisses sont perceptibles par l’enfant et ce, quel que soit son âge .
Cette anxiété peut faire echo à celle des enfants qui vont passer par des sentiments d’abandon, de culpabilité, d’agressivité, de peur, de chagrin…Et les réactions seront différentes selon les âges : un bébé de moins de 2 ans qui ne maîtrise pas encore la parole va ressentir le stress de sa mère, exprimer son angoisse par une agitation ou des pleurs intempestifs, avoir des troubles du sommeil. Un enfant plus agé dira sa souffrance par le jeu, le dessin ou aura des difficultés scolaires. Un adolescent peut aller dans tous les excès, insultes et comportements à risque ou à l’inverse silences et dépressions.
Or la mère peut s’arrêter de travailler, disparaître plusieurs jours pour son hospitalisation, en cas de chimiothérapie, perdre ses cheveux, être fatiguée, malade…. L’enfant va perdre ses repères, imaginer plus grave que ce qu’est la situation en réalité. Il peut se culpabiliser, croire qu’il est l’objet des conciliabules tenus par les adultes derrière son dos. D’autre part, s’il doit être confronté au pire, il faut sans aucun doute l’y préparer doucement, en prenant le temps, en procédant par étape. Sans compter les autres, l’extérieur qu’on ne gère pas et qui peut annoncer de façon brutale quelque chose qu’on a tu.
Aujourd’hui un consensus relie psychologues et pédo psychiatres : impossible de taire la situation. Oui mais comment lui dire?
Dans un premier temps, il faut trouver le bon moment, avec le père s’il est là ou quelqu’un de la famille qui pourra relayer la parole de la mère si cela devient trop douloureux. Pourquoi ne pas imaginer, l’intervention du médecin de famille.
D’autre part on ne parle pas de la même façon à un enfant qui ne s’exprime pas encore, un jeune enfant ou un adolescent. il faut évaluer ce qu’il peut comprendre, savoir lui donner des informations adaptées à son âge. Par exemple on peut dire : piqûre plutôt que chimiothérapie, rayons à la place de radiothérapie, docteur pour oncologue….. Il est peut être opportun d’anticiper la perte de cheveux qui peut être terriblement angoissante pour un enfant.
Il faut savoir aussi accepter ses propres limites et pouvoir répondre « je ne sais pas » aux questions pour lui donner une réponse adaptée quand on l’obtient des médecins ou infirmières. Il faut parfois passer le relais aux psychologues, mais aussi aux maîtres, professeurs de sport, directeurs d’écoles qui pourront avoir à gérer des situations qui nous échappent.
Enfin, que dire face aux questions sur l’éventualité de la mort. Peut être le rassurer, en lui rappelant que les médecins font tout leur possible pour soigner . S’il est plus grand, lui expliquer que tous les cancers ne sont pas mortels, que la recherche avance et que ce grand-père décédé il y a quelques années aurait pu guérir aujourd’hui. Trouver les mots pour dire une chose que l’on redoute est difficile et dans ces cas là, encore une fois, l’aide des professionnels peut être précieuse.
De grands centres comme l’IGR ou l’Institut Curie ont mis en place des consultations ou des groupes de parole pour aider les parents à dire le cancer .Des livres sont disponibles pour aider à expliquer la maladie et ses conséquences avec des mots simples. Autant de soutien qu’il ne faut pas hésiter à utiliser pour traverser ce moment chargé d’émotion.
Et pour vous comment cela s’est-il passé?
les livres :
- pour les enfants
« Alice au pays du cancer « par Sophie Buyse et Martine Hennuy chez Alice Edition
« L’année où ma mère est devenue chauve » par Ann Spelz Edition enfants Quebec
« Qui mange salade jamais malade » par Cécile Faÿsse disponible gratuitement sur simple demande par mail chez Any d’Avray (info@anydavray.fr)
- Pour les parents
« ces enfants qui vivent le cancer d’un parent » par Marie-France Delaigne-Cosset et Nicole Landry-Dattée
et bien d ‘autres encore…..
Je poste ici les commentaire de Bernadette et Joëlle laissés sur facebook :
Bernadette
« ….un moment très difficile , celui de rassurer ses enfants , mon fils avait 8ans et ma fille 4ans ….Laura a souffert de mon absence pdt l’intervention mais Kévin a eu très peur malgré tt ce que j’ai pu lui dire pour le rassurer et aujourd’hui encore à 18ans je crois qu’il ne supporte pas l’idée de me voir parfois fatiguée car il me voudrait invincible …
Encore une fois bravo de parvenir à évoquer tous ces côtés de la maladie …bonne journée à toi et à toutes !! :))) »
Joëlle
» je viens te répondre tout comme toi j’ai eu droit de maleck qui a onze ans a la question es que tu vas mourrir tatie oui tatie car je suis famille d’acceuil je lui ai répondu oui on peut en mourrir mais moi je n’ai pas l’intention de mourrir donc je vais me battre voilà j’espere t’avoir aider je te fais de gros bisous
Merci à toi et bonne journée à tous »
Merci les filles et bisous à toutes
Il faut envisager aussi de pouvoir leur dire simplement que « oui, maman va mourir, un jour, comme papa, comme toi … Tous on va mourir. Mais ce n’est pas parce qu’on est malade qu’on va mourir de cette maladie. Les médecins vont tout faire pour que maman aille mieux. Même si pendant un temps elle va être fatiguée ou perdre ses cheveux »
Dans mon cas, j’ai mis au courant mes enfants (ados) même s’ils avait déjà été confrontés au décès de mamans de copains de leur age et que ça les a tout de suite fait penser que ça pourrait être fatal pour moi aussi. Heureusement ce ne fut pas le cas. Je pense que mon fils (15 ans à l’époque) a choisi de « m’en vouloir » … au cas où je le « quitterais lâchement » ! Ma fille (17 ans) a eu peur, car elle se souvenait du cas d’une amie proche qui a perdu sa maman. Elle a préféré « avaler ses larmes » devant moi mais m’a avoué depuis en avoir versé pas mal …
Voilà mon cas.
Tu as raison Ana, il faut aussi pouvoir dire que l’on meurt tous un jour … j’avoue avoir beaucoup de mal à en parler et même à l’évoquer tellement ça a été et c’est encore douloureux pour moi.
Merci à toi de le dire simplement….
Bisous
On peut tout expliquer aux enfants , il faut juste trouver les mots .Un enfant subit le mensonge comme une véritable trahison .Alors à l’annonce de la maladie ,à un moment choisi, il faut lui expliquer que maman est malade , qu’elle se rendra à l’hôpital pour un traitement .et que dans quelques mois elle sera guérie .Ne pas omettre de parler de la chute des cheveux et leur montrer combien « maman » est jolie avec sa coiffe ou son foulard .Allez courage les filles !!!!!dites la vérité !!!!!!!!
Bonjour,
J’ai répondu simplement à mes enfants que c’est une chose qu’on ne choisit pas mais que je me battais pour que ca arrive le plus tard possible.
Que je me battais pour eux et qu’ils sont ma force.
Il faut expliquer aussi Que la fin d’une vie est la mort et j’ai demandé à mes enfants de prier pour les personnes qu’ils aiment ne s’en vont pas dans la souffrance que ca c’est le plus important.
Qu’il doivent tout de même accepter que c’est une chose qui m’arrivera soit demain renversée par un bus soit dans 50ans lorsque je serai vieille. Que personne n’avait aucun pouvoir de décision.
La maladie est une épreuve et la science est tout de même bien avancée.
Je résume ici évidemment et j’ai aussi employé des termes plus enfantins et moins barbares.
Bisous
Il est important aussi de les rassurer qu’ils n’y sont pour rien. Que certaines paroles prononcées qui ont pu être prononcées sous le coup de la colère ne sont pas responsables de la maladie.
Lorsque le diagnostic est tombé, ma plus jeune fille avait 12 ans!!! (aujourd’hui, elle en a 15) Je lui ai simplement dit que j’avais un « cancer » mais que j’allais me soigner et que tout serait fait pour que je m’en sorte.. Elle n’a jamais supporté la chute des cheveux et n’a jamais voulu me « voir » ainsi!!! j’ai donc évité, jour et nuit de me montrer la boule à zéro!! Le moral à zéro, elle a connu, a « encaissé » avec un maximum de sourires et de soutien… 3 ans après, ma petite ado a du mal , je le sens bien! elle a peur de l’avenir, n’y croit pas, me dit que si je m’en vais, elle partira aussi et c’est bien difficile à entendre!!! Que faire pour la rassurer moi qui ne sais plus vraiment me projeter dans l’avenir…elle est confrontée à la « mort », réalité déjà bien stressante pour un adulte alors pour une ado…lui dire que je ne mourrai pas, inutile…ce serait « mentir » lui dire que je ne mourrai pas nécessairement de ce cancer, elle peut l’admettre mais elle a conscience aujourd’hui que je vais mourir, qu’elle va mourir… un crabe lui a mis des lunettes « grossissantes », elle qui rêvait sans doute d’une vie sans fin!!!!!
Moi aussi, je lui ai dit qu’elle était ma « force »!!! quel poids pour elle finalement… elle ne me lâche plus, désirant probablement me « porter » pour que je ne « disparaisse » pas!!! Soyons attentives aux mots employés avec des ados, tout est pris au pied de la lettre…
♥Je t’aime ma fille chérie, tellement tellement et ne me porte plus…VIS ta vie d’enfant ♥, c’est juste celà le soutien que je te demandais….:-(
Merci à toutes pour vos témoignages et commentaires qui me touchent énormément et m’apprennent beaucoup.
@Christine l’adolescence est un moment particulièrement difficile à vivre en temps normal alors lorsque ta maman a un cancer!!…. 😦
Lui as-tu proposé de voir quelqu’un afin de parler et d’exorciser ses peurs et ses angoisses?
Je t’en prie ne te culpabilises pas , on dit ce que l’on peut et ce n’est jamais facile.Tu as vécu l’équivalent d’un tsunami et tu as fait ce que tu as pu pour la rassurer.Tu as dit que tu allais te soigner et c’est ce que tu as fait!
je suis certaine que dans quelque temps elle ira mieux et sera plus apaisée par rapport à toi et ta santé…Si ce n’est déjà fait, pourquoi ne pas aller voir un professionnel qui peut beaucoup l’aider . c’est ce que j’ai fait avec mes deux enfants et ça les a beaucoup rassuré….qu’en penses tu?
je vous embrasse toutes
Lors du 1er cancer, mon fils avait 8 ans, on parlait du « gros rhume » de Maman, il n’y a pas eu de déséquilibre apparent. Mais il a compris rétroactivement. Quand le 2ème cancer est arrivé, il avait 17 ans, et il m’a dit : « cette fois, je peux t’aider, c’est un peu ma revanche ». C’est réellement le mot qu’il a choisi. Ca ne sert à rien de raconter des bobards aux enfants. On est là pour les protéger, du mieux qu’on peut, ce n’est jamais parfait, mais le mensonge est assurément une erreur, ils comprennent beaucoup.
Tu as raison Cath et ma fille a été suivie par la psy de son école durant un an!!! Elle y a déversé ses larmes et ses angoisses..mais sans cette saleté de maladie, de toutes façons, comme tu le dis, l’adolescence est « douloureuse »…si l’on y rajoute un crabe et une séparation, ça peut paraitre insurmontable mais je veille..doucement et essaye de la « déculpabiliser » car aussi étonnant que ça soit : elle a culpabilisé et a cru être en partie responsable de ce qui m’arrivait et responsable aujourd’hui de ne « peut être » pas assez me soutenir… A chaque visite que je rends à ma psy, elle me demande « tu as parlé de moi? tu as pleuré? à cause de moi? » ça me tord les entrailles mais j’essaye de lui répondre en souriant que « non, je n’ai pas parlé en mal d’elle, bien au contraire… » et j’essaye de la tranquilliser à ce sujet…mais je sais que le travail n’est pas terminé d’autant que sa maman a déjà un certain âge (61) et que ça rajoute à ses angoisses….
Je fais de mon « mieux » pour « paraitre » sans trop exprimer mes angoisses personnelles mais bon dieu que c’est difficile….
@Cathie tu as raison le mensonge est certainement une erreur, mais chacun fait comme il peut 😦 c’est pourquoi je pense que se faire aider est une solution à adopter dès qu’on se sent dépassé.
@Chris l’après cancer est difficile (parfois autant que la traversée de la maladie) il faut se reconstruire, reprendre confiance en la vie, laisser ses angoisses… un chemin difficile encore pour toi et ta fille mais je n’ai aucun doute, vous allez vite retrouver la sérénité perdue.
bisous à toutes
je suis d’accord que le mensonge sert à rien. J’ai dit à mes filles que j’avais un cancer (18 et 13 ans)
La plus jeune a fait des recherches dans des livres, je m’en suis aperçue et l’ai stoppée à temps. Notre médecin de famille a pris le temps de lui expliquer, de la rassurer. Au niveau de l’école, son professeur principal et le directeur étaient au courant, ils surveillaient son comportement à ma demande.
Maintenant après 9 ans de recul, je pense qu’elles ont traversée ce passage assez sereinement.
Annoncer une mort n’est pas chose aisée, mais malheureusement nous sommes tous un jour ou l’autre confrontée à le faire
j’avais une amie qui est dcd d’un cancer, elle avait trouvée la force de préparer ses 3 enfants à sa mort(2 garçons et 1 fille)Pendant ses longs traitements, elle leur disait, pourquoi se plaindre, nous sommes ensemble, nous avons une maison et de quoi manger.
Cela fait 4 ans qu’elle est dcd et ses 3 enfants sont équilibrés, le premier à 22 ans est va être kiné, le second fait des études de droit et la petite dernière est au lycée
J’ai attendu 12 jours entre l’annonce et la consultation avec le chirurgien, 12 jours interminables, 12 jours où l’on espère qu’ils aient pu se tromper et puis on se retrouve au pied du mur avec l’intervention programmée, le protocole de chimio et de radiothérapie et tout ce qui va en découler alors plus question de cacher la vérité et repousser rend la tâche encore plus difficile mais annoncer à mes enfants (11 et 19 ans) que j’avais un cancer a été un des moments les plus éprouvants de ce long parcours maladie/traitement et moi aussi j’ai eu droit à » tu ne vas pas mourir maman ? je ne veux pas que tu meures » et ma fille, mon petit bout de femme, mon rayon de soleil, mon booster m’a dit » je vais t’aider maman, tu verras même sans tes cheveux tu seras la plus belle et on tuera cette sale maladie ». Nos enfants sont notre force, nous avons besoin d’eux autant qu’eux de nous. Ils ont besoin de confiance et de vérité pour affronter les tourments de la vie.
je voulais aussi dire que j’ai lu le livre » ces enfants qui vivent le cancer d’un parent » je le conseille, il est tres bien et peut nous permettre d’éviter de faire des erreurs de comportement ou de propos vis à vis de nos chers anges.
merci beaucoup pour ce temoignage Odile
Je suis frappée par l’utilisation du « je » dans l’annonce aux enfants. Une question : la personne malade, sous l’effet émotionnel de sa propre annonce récente, est-elle la mieux placée pour en parler à ses enfants ?
J’ai été personnellement lamentable lors de l’annonce de mon fils ado. Pour mes filles plus jeunes, je n’ai pas prononcé le mot « cancer » tout de suite.
L’annonce aux proches a été un des moments les plus difficiles. J’aurais préféré m’en passer et plutôt me concentrer sur ce qui m’attendait.
j’ai mis plus d’un mois avant d’en parler à ma famille.
Je pense que je voulais être sure!!
Pour ma fille (24 ans ) à l’époque j’ai été obligée de lui dire par téléphone et quand aprés lui avoir annoncé la date de l’operation J’ai entendu: »je serai là » ça a été un grand cadeau dans l’instant, car je traversée cette épreuve seule, sans compagnon et mes enfants absents. De plus, ma fille était partie vivre loin (700km). Mon fils(17ans) quand à lui était parti pour travailler l’été à 300 km de la maison. Je me suis donc mis en repos et je suis partie le rejoindre pour lui annoncer et là, ce fut un moment trés difficille. Je n’ai pas voulu mettre tout de suite le mot cancer. J’ai employé le mot nodule car je refuse le « tu meurs »et c’est lui après un appel de son père qui me dit: » Bon, papa m’as dit que tu avais un cancer alors???? » Bravo papa pour la délicatesse!!!
Mon fils ne voulait pas qu’on en parle, a fuit la maison, s’est réfugié chez ses copains et s’est mis en danger, jusqu’au conseil de discipline…… et c’est vrai qu’en pleine chimio c’est véritablment réconfortant!!!
De plus l’oncle de son meilleur ami à eu un cancer en même temps et c’est avec lui qu’il a parlé des traitement, du site, et aujourd’hui il dit lui même ne pas m’avoir soutenu et je ne sais pas du tout ou il en est car en plus ce tonton est décédé il y a un peu plus d’un an.
Le dernière fois que nous en avons parlé il m’a dit: « en fait c’est fini et ça ne s’est pas trop mal passé »!!!!
Mais le plus difficile pour moi a été de l’annoncer à mes parents.Là j’ai demandé à ma soeur de venir me rejoindre pour m’aider en cas de défaillance…..
Et le cadeau à été quand maman, le lendemain, alors que je lui demandait comment elle se sentait, de m’avouer qu’elle avait pleurée en se couchant après mon départ.Elle partageait avec moi et ne se refugié pas dans un faux semblant. Je crois que c’était la première fois!
Halize
Merci de ce témoignage Halize. Tu as raison l’annoncer à ses parents n’est pas chose facile également.
A très vite
Catherine
Bonjour,
j’ai 31 ans, 1 garçon de 6 an et une fille de 2 ans.
J’ai connaissance avec mon crabe le 21/09/2009 et été opérée le 1er octobre 2009. Depuis j’ai enchainée 6 chimio et 25 séances de rayons encore 4 et c’est fini
Pour l’annonce de mon cancer à mes enfants cela a été très douloureux…. mais en fait que pour moi je l’ai dit a ma princesse qui etait trop petite mais subitement elle m’a embrassé, avait-elle compris??? Puis a mon fils qui a accepté mais qui etait inquiet.
J’avais prévenue la maitresse de mon fils qui ma fait part de ces excès de colère et des dessins qu’il fesait une femme (moi) avec une tumeur au sein (dur dur il avait donc très bien compris)
je lui ai donc a nouveau parlé ( a mon fils) de ses excès de colère. Il m’a dit tout simplement je suis en colère contre le cancer qui te fait dormir, qui te fait perdre tes cheveux et qui t’empeche de nous porter dans tes bras (gloupss la pilule etait dur a avalé, mais c’était la vérité d’un enfant.
J’ai donc trouvé un jeux pour passer la colère de mon fils : Une bataille de polochon ! A tour de role l’un de nous 2 était le cancer et il fallait le zigouiller!!!!Maintenant mon fils vas mieux, mais cheveux repoussent, j’ai retrouvé pas mal de force…. mais l’autre jour il m’a dit : tu est une super maman t’a zigouillé le cancer !
j’espère qu’il a raison et qu’il n’y aura plus jamais de crabe entre mes enfants et moi
« Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort »
Bonjour Babybou
C’est incroyable, j’ai fait exactement la même chose que vous des batailles de polochons : j’etais le mechant cancer et mes enfants la chimio et les rayons et bien sur je perdais à chaque fois :-)… comme quoi les mamans malades ont des ressources insoupçonnées !
Vous avez fait ce qu’il fallait pour « zigouiller » ce cancer…..
A très vite
Catherine
Je n’ai jamais menti, jamais rien caché. Juste minimiser les stats sur ma survie et y croire et leur faire croire que j’allais m’en sortir. Pas évident, mon père était mort d’un cancer, pendant mes traitements, la maîtresse de ma fille aînée, 4-5 ans, est morte d’un cancer au cerveau en quelques mois, le cousin de mon mari, très proche de nous, est mort en 3 mois d’un cancer du pancréas. Difficile d’arriver à leur faire dissocier cancer et mort. J’y suis arrivée, ces angoisses sont ressorties dernièrement et un petit tour chez une psy au centre anti-cancer a réussi à les apaiser. Elles ont juste compris que la mort faisait partie de la vie, un peu plus tôt que leurs copains mais c’est ce qui fait partie de leur personnalité. Elles se sont forcément construites sur mon cancer. Pas évident lorsqu’on est maman avec un cancer de ne pas culpabiliser de leur imposer cette saleté de maladie mais le plus important est d’être en vie à leurs côtés.
Le métier le plus difficile est celui de Maman, mais alors maman malade c’est encore plus compliqué !!!
Mes enfants ont grandi à l’ombre du cancer, de mes peurs, de mon stress des contrôles et de la récidive mais ils sont devenus des personnes bien et ce jugement est fait indépendamment de l’amour que je leur porte. ils sont mûres, humains, ne fuient pas devant la maladie ou l’accident de vie quel qu’il soit, sont présents pour leurs proches et aiment la vie par dessus tout.
Ils auraient été autres sans le cancer qui les a fait grandir trop vite mais, avec le recul, je me dis que la maladie ne leur a pas apporté que du mauvais.
Pas de culpabilité à avoir, nous n’y sommes pour rien, nous sommes tous des « victimes » et essayons de faire au mieux dans la mesure du possible.
gros bisous à toi