le cancer du sein chez la femme jeune
Du 26 au 28 février aura lieu à Atlanta la 10ème conférence annuelle pour les jeunes femmes atteintes d’un cancer du sein. Cette initiative me parle d’autant plus que mon cancer est survenu l’année de mes 37 ans. Je me suis donc interrogée sur les spécificités de ce cancer chez les femmes de moins de 40 ans. En 2006 en France, 4000 femmes jeunes ont été atteintes soit 10% de la population touchée par la maladie*.
L’institut Curie a lancé des recherches en 2006 visant à définir quelles étaient les particularités de ce cancer.
- Généralement plus agressifs, ils entraînent des taux de survie inférieurs à la moyenne.
- Ils sont souvent découverts plus tard, donc à un stade plus élevé car les femmes de cette tranche d’âge se sentent moins concernées. Quand elles le sont, leurs seins, plus denses, permettent une détection moins performante des tumeurs notamment par mammographie.
- Enfin, l’incidence des jeunes femmes atteintes étant plus faible, elles sont sous représentées dans les études.
Mais ces femmes doivent faire face à des problèmes physiques et psychologiques qui sont propres à leur jeune âge :
- La baisse de la fertilité induite par certains traitements est particulièrement difficile à vivre quand on n’a pas d’enfant.
- Il faut accepter de devenir vieille avant l’âge avec les 1ers signes de la ménopause qui pointent parfois leur nez
- Quand on est dans la fleur de l’âge, comment assumer des baisses de libido ou une sexualité cahotique
- Le retour à l’emploi ou la gestion d’un début de carrière sont des problèmes récurrents
- Pour les femmes très jeunes, construire sa vie, appréhender les amis, les petits amis, un projet professionnel ou même des études quand on doit se battre pour sa vie vous met forcément en marge des autres.
Seulement 10%* de ces cancers sont qualifiés de génétiques, les autres ne peuvent être attribués qu’au « pas de chance » ce qui vous amène naturellement vers le « pourquoi moi? »
La conférence d’Atlanta soutenue par des associations comme Susan G.Komen for the cure ou Living beyond breast cancer s’adresse à cette population qui se sent marginalisée. Tous les thèmes spécifiques à ces jeunes femmes sont abordés sous forme de conférences ou d’ateliers: fécondité et grossesse, incidence financière du cancer, « parlons sexe », essais cliniques pour les jeunes femmes… sont au programme cette année.
Les Etats Unis sont souvent précurseurs en matière de santé, espérons que la France et avec elle l’Europe prennent exemple sur ce genre d’initiative qui permet aux femmes de se retrouver, de se reconnaître et par là même de se sentir moins seules.
* Institut Curie 2006
Sources : youngsurvivorsconference.org/ le journal de l’Institut Curie Aout 2006
Illustration : Etude de jeune femme Léonard de Vinci – Galerie des Offices Florence
Merci catherine pour ton message qui encore une fois est tout à fait révélateur de ce que je vis !!
Ce que je regrette, c’est que ce type de conférence se passe à Atlanta et non pas en france !!
Merci
Cécile
C’est vrai ce que tu écris, Catherine. Et il y a des indications que les protocaux médicaux ont été dévélopées avec les femmes plus âgées. Kairol Rosenthal ont trouvé que les traîtements sont souvent plus dûres pour jeunes femmes.
Merçi! C’est super.
J’avais 37 ans aussi, et le sentiment d’avoir été au milieu d’un tir au pigeon, touchée en plein vol. Et pendant les traitements je me retrouvais presqu’avec des personnes aux cheveux blancs. Une impression de décalage permanent… Et c’est déjà la 10e conférence outre-atlantique ? Il n’y a toujours pas l’équivalent en France ?? C’est sûr que se retrouver vieux avec une vie de jeune, ça coince…
Merci pour cet article. C’est tellement vrai… Vivre un cancer du sein jeune, ce n’est pas évident et les problématiques que nous avons ne sont absolument pas prise en compte en France. Comment faire un crédit pour acheter son appart, adopter si l’on ne peut plus avoir d’enfant alors que l’on a eu ce cancer, reprendre une vie professionnelle et être au top et carriériste sans que l’on doive rappeler sans cesse que l’on peut « miser » sur nous même si on n’a pas passer le cap des 10 ans. Il faut faire évoluer les mentalités, faire de la communication sinon cela prendra des années ici… Il faut changer les choses car sinon des jeunes femmes courageuses qui auront réussi à vaincre le cancer, sombrerons dans la dépression n’arrivant pas à se réinsérer dans une vie sociales, professionnelle, voire amoureuse. Bien à toutes!
Si déjà on arrivait à changer dans les mentalités, l’idée que ça peut arriver jeune, ce serait un grand pas en avant.
http://video.google.fr/videoplay?docid=-7694402424164619498#
Voici une petite vidéo, avec un témoignage, sur donner la vie après un cancer du sein. Seulement 7 % des jeunes femmes font une enfant après un cancer du sein, apparemment à tort…
Merci cat pour cette vidéo!
Mais tu as sans doute voulu dire « à raison » plutot qu’à tort ». En effet, il n’y a aucune contre indications concernant les grossesses post cancer du sein si l’on attend un délai de 2 ans après les traitements.Un bel espoir pour toutes les femmes jeunes qui ont un désir d’enfants.
Bisous
Merci Catherine d’avoir évoqué les très jeunes-femmes touchées par le cancer du sein. On en parle jamais. Merci à toi pour ça. Quelques mots résonnent dans ma tête, « Pour les femmes très jeunes, construire sa vie, appréhender les amis, les petits amis, un projet professionnel ou même des études quand on doit se battre pour sa vie vous met forcément en marge des autres »
J’avais 22ans, j’ai tout perdu avec ce cancer. Aujourd’hui en rémission complète. Et ce que je vis avec ce cancer, ma vie après ça,ces blessures à panser, les docteurs ne l’évoquent jamais, c’est comme si mes douleurs n’existaient pas dans le fond. Merci les docteurs mais à part ça après tout ça je fais quoi MOI ?
Et Cat ton message me bouleverse. Une vérité frappante et sans doûte trop parlante de ce que je vis aujourd’hui…
Bonjour Cerize,
Merci d’être venue et d’avoir lu ce billet que j’ai écrit en pensant parfois à toi! Des conférences comme celle qui a lieu aux Etats Unis devrait être organisées partout. Pour que les jeunes femmes ne se sentent plus isolées, qu’elles sachent qu’elles ne sont plus seules, qu’elles puissent échanger sur des sujets qui les concernent.
Aujourd’hui tu es en rémission complète et tu dois recommencer à construire cette vie que tu as mis, contrainte et forcée, entre parenthèses. le chemin n’est pas facile mais tu vas y arriver j’en suis persuadée. Tu es pleine de ressources insoupçonnées ma belle 🙂
je t’embrasse fort