Salto H une consultation de guérison du cancer
Deux millions de personnes en France sont « guéris » du cancer.On arrive aujourd’hui à un taux de 50% de guérison tout cancer confondu, ce qui signifie que 150 à 200 000 personnes par an viendront rejoindre chaque année ces deux millions pour atteindre le chiffre de 4 millions dans 10 ans.
Si d’un point de vue médical, la qualité du suivi de ces patients ne peut pas être remis en cause, qu’en est-il d’un point de vue psychologique, social, financier, nutritionnel ou simplement humain ?
Un Suivi A Long Terme en Oncologie-Hématologie (SALTO H) est mis en place depuis septembre 2006 au centre René Gauducheau de Nantes pour les patients en rémission prolongée. Parallèlement un projet de recherche soutenu par la Ligue Nationale contre le cancer sur la « qualité de vie à long terme des survivants du cancer » est mené.
La consultation Salto H est née à l’initiative du Docteur François Pein des constats suivants:
- Lors de la rémission, les consultations avec l’oncologue prennent quelques minutes, s’orientent presque essentiellement autour d’analyses et examens obligés et souvent mal vécus et ne soulèvent pas les problèmes ressentis par ces patients en matière de qualité de vie par exemple.
- Le médecin généraliste ne connait pas toujours les complications inhérentes au cancer et/ou à ses traitements, est parfois perçu comme peu compétent dans le domaine de la cancerologie et n’aborde pas plus que le praticien hospitalier des problèmes d’aspect psychologique, social, economique, professionnel ou familial.
Cette consultation Salto H quant à elle, n’a pas vocation à remplacer l’un des deux médecins. Elle est faite à la demande de l’oncologue et n’est en aucun cas imposée. Elle peut avoir lieu juste après la fin des soins ou à distance, les problèmes rencontrés pouvant survenir longtemps après. La « conversation » dure plus d’une heure en général, et tourne autour des sujets aussi divers que des éventuels effets secondaires, de la nutrition, de la nécessité de faire du sport, du retour à l’emploi, des dégats collatéraux de la maladie, des problèmes rencontrés avec les banques ou les assurances, des problèmes familiaux survenus pendant ou après le cancer… Elle débouche sur un compte rendu établi en termes clairs compris par le patient et destiné à tout médecin susceptible d’assurer son suivi.
Ce n’est pas une consultation de psychologues ou d’assistantes sociales et elle se veut unique. Dans les faits seuls 20% des patients réclament une seconde entrevue.
Salto H est donc conçue pour « mieux vivre et bien vieillir après le cancer et ses traitements ». C’est me semble-t-il une des préoccupations importantes du Plan Cancer 2 qui malheureusement ne semble pas s’appuyer sur ce genre d’initiative déjà testée sur le terrain et qui vont dans le bon sens, c’est évident. Cette consultation Salto H n’est peut être pas une panacée mais permet d’eviter cette impression d’abandon vécue par de nombreuses personnes et souvent très mal perçue. Espérons que dans la mouvance de la gestion de l’après cancer du plan initié par Nicolas Sarkozy, et à l’instar de la consultation d’annonce, cette mesure sera généralisée dans tous les hôpitaux.
sources : Oncomagazine Août 2009 via la Maison du cancer/Fascicule SaltoH édité par le Centre René Gauducheau à Nantes et la Ligue contre le cancer.
Très belle initiative je trouve. mais quid d’un suivi à plus long terme?
Une séance unique me semble un peu réducteur face à l’épreuve que représente l’après cancer.
Hello Sophie,
je suis d’accord avec toi, elle ne remplace en aucun cas un suivi psychologique qui peut s’imposer dans certains cas.
Mais elle a le mérite d’exister et peut, peut être, déclencher pour les gens desemparés, des consultations avec un psychologue et/ou un médecin et/ou une assistante sociale…. (beaucoup de personnes sont réfractaires à l’idée de consulter un psy).
ce n’est qu’une piste mais je trouve qu’elle prend en compte les difficultés rencontrés par les patients en remission ce qui n’a jamais été fait jusque là dans le milieu hospitalier.
En bref beaucoup de choses restent à faire !! 😦
Aprés mon cancer en 2006 , j’ai un traitement à vie et non pas 5 ans comme les autres personnes .je suis fatiguée par ce traitement et si on ne me fait pas de suivi « aprés cancer » je jette tout à la poubelle « faut il en arrivait là ?????non je ne pense pas , d’ou l’intêret évident de s’occuper et de reconnaitre « l’aprés cancer » qui est plus dur que le cancer lui même ,psycologiquement !!!!
Merci Catherine pour tes infos
Prend soin de toi
Patricia
Aider à remettre le pied à l’étrier, c’est simple, c’est une belle idée. Donner des infos qui existent, plutôt que de laisser partir à la pioche.
Le soutien psy me semble indispensable aussi, mais c’est un autre sujet. Cette idée d’accompagnement pratique est vraiment bien, et réaliste, on arrive un peu en terre inconnue à la sortie des traitements, et vraiment vidée. Autant concentrer l’énergie sur l’utile, et sur ce qui nous fait avancer.
et la vie sexuelle après un cancer, que devient-elle ? On n’en parle jamais mais il me semble que les séquelles peuvent être énormes.
je suis entierement d’accord avec Veronique, cela reste un sujet que l’on aborde que tres rarement ou voir jamais……….
Hello ,
@Véronique et Géraldine
Oui le sexe est un sujet hautement tabou ! Promis j’essaierai d’écrire un billet sur le sujet.
@Patricia : ton traitement à vie est-il un traitement d’hormonothérapie?Tu peux nous en dire plus? Comment le ressens tu? comme une protection qui te rassure ou comme un poids supplémentaire? Bon ça fait beaucoup de questions tout ça 🙂
Bisous à toutes
oui le sexe est un sujet tabou mais il fait aussi parti de notre vie de femme.
Oui le suivi après cancer n’est pas au top, il faut se débrouiller par ses propres moyens. Allez glaner à droite ou à gauche des renseignements, heureusement qu’il y a toujours une personne formidable qui vient donner des conseils.
Pour les traitements je ne peux malheureusement vous aider ayant aucun.
Je vis une autre pathologie, la sclérose en plaques et là aussi la maladie peut influer sur la vie sexuelle.
bon courage à vous toutes et des ébauches de réponses soient données à vos question
Le suivi psychologique me parait indispensable après les soins.
Connaissez-vous le Centre de Psychosomatique de Paris : Ipso (et je pense en particulier aux personnes qui rechutent) ? Difficile d’obtenir un premier entretien mais c’est gratuit.
En attendant un billet cancer et sexualité, j’ai trouvé un fascicule édité par la ligue destiné aux femmes (il existe le même pour les hommes) consultable en suivant ce lien :
bisous à toutes
Salto H intéressant ça ! l’après cancer c’est pas facile du tout surtout après une rechute, à quand cela en Belgique….ici on a « droit » à des psy gratuit mais pas toujours évident ….
Merci Catherine et bisous